Critique Ordre 66 [2010]

Avis critique rédigé par Bastien L. le mercredi 9 janvier 2013 à 18h32

"Execute order 66..."

Karen Traviss s'est petit à petit forgée une bonne réputation chez les fans de Star Wars au sein de l'Univers Étendu, notamment grâce à ses romans tournant autour des clones. Et cet Ordre 66 contribue encore à donner de l'importance à l'auteur dans cet univers lointain, très lointain...

Commencée en 2006 (pour la parution française) la saga des clones de Karen Traviss nous permet de suivre le destin de ces soldats élevés en grain œuvrant au sein des opérations spéciales, tout en étant à la base une adaptation du sympathique jeu vidéo Republic Commando. A travers ce quatrième livre, l'auteur donne encore plus de relief à ses personnages maintenant familiers en nous plongeant en pleine guerre des clones en compagnie de ces Mandaloriens. On se concentre donc sur la destinée de ses personnages alors que le titre annonce très simplement l'Ordre 66, c'est à dire les évènements dramatiques de La revanche des Sith du siège de Coruscant à l'épuration des Jedi. Si de ce côté là, le titre fait un peu publicité mensongère, il n'en reste que Traviss continue à bien nous divertir avec ce tome ambitieux.

Alors évidemment, il s'agit de la suite directe de True Colors donc l'histoire sera difficile à suivre si vous commencez par cet opus. On retrouve le charismatique instructeur de clones Kal Skirata cherchant toujours un moyen d'émanciper ses hommes d'une République en laquelle il n'a jamais cru. Mais il compte aussi trouver un moyen génétique de rendre aux clones une durée de vie normale. Pendant ce temps, ces petits protégés (surtout les commandos Delta et Omega) continuent à se battre dans des mondes éloignés en ayant le sentiment que cette guerre ne finira jamais. Sans oublier qu'au sein et autour de ces escouades, il y a toute une galaxie de personnages reliés entre eux par la volonté et les actions de Kal Skirata. On retrouve donc le membre d'Omega, Darman toujours pas au courant que sa copine Jedi, Etain, a mis au monde leur fils. Ou encore le clone Ordo (une sorte de clone très proche de Jango Fett donc un peu imprévisible et indépendant) sorte de bras droit de Skirata qui connait une amourette avec la belle agent du trésor Besany... On retrouve aussi le membre miraculé d'Omega Fi étant en convalescence du côté de la planète Mandalore et plus précisément dans le havre de paix prévu par Skirata pour tous les clones souhaitant déserter. On suit donc une multitude de destinées se mêlant par le personnage de Skirata et par la guerre que chacun vit.

Résumer toutes les intrigues est donc impossible ici tant les personnages principaux et secondaires sont nombreux avec l'auteur ayant eu l'intelligence de les faire apparaître petit à petit durant ses quatre livres. Et le plaisir que l'on a à suivre les aventures écrites par Traviss vient du fait qu'elle fait partie des auteurs s'investissant vraiment dans l'univers Star Wars. Plus qu'un cahier des charges imposé par l'éditeur, elle tente d'apporter une véritable contribution à la saga à travers ses réflexions sur les clones. On suit donc avec intérêt les destinés des différents personnages pris dans la tourmente de la guerre avec la bonne idée du fait qu'il n'y est pas d'antagoniste principal. Juste une bande de clones, bien aidé par leurs instructeurs et quelques alliés, luttant contre une système faisant d'eux une simple chaire à canon. Alors certes, les évènements de l'épisode III ne prenne qu'environ 150 pages sur les 630 du roman faisant qu'on reste un poil déçu tant cela aurait pu être grandiose ; mais cela n'empêche pas Traviss de nous raconter ces évènements comme leurs avant et après avec de nouveaux points de vue. On en apprend plus sur les machinations et manipulations de Palpatine avec l'atmosphère étouffante qu'il instaure dans la République face à une menace toujours exagérée. Certains passages font même penser à une certaine critique des gouvernements Bush et Blair des années 2000 ce qui est assez inattendu et appréciable dans du Star Wars. Traviss intègre donc bien son récit dans les différents médias à commencer par l'épisode III étant bien mis en valeur mais aussi le jeu Republic Commando dans sa troisième partie avec les passages de l'escouade Delta sur Kashyyk. Du reste on est quand même déçu pour le peu de place laissé au fameux Ordre 66 faisant le titre du livre, une sorte de publicité mensongère éditoriale...

Autre reproche que l'on peut faire au roman, c'est cet amour inconditionnel de l'auteur pour ses Mandaloriens, et donc les clones par extension. On a l'impression que se sont les seules personnes biens de la galaxie avec tous les autres en prenant pour leur grade à différents degrés que se soit la République mais aussi les Jedi. Alors certes on est loin des gentils républicains/Jedi face aux méchants séparatistes mais cela ne sert qu'à mettre en avant les héros du roman. On regrette aussi quelques lourdeurs par moments concernant les énièmes descriptions du caractère de personnages après 300 pages ou encore une fin un peu mollassonne alors que l'intensité dramatique aurait pu être utilisée autrement. Malgré ça, Ordre 66 est un bon roman Star Wars grâce à une galerie de personnages bien vivants, une dose d'action plutôt réaliste comme un humour bien présent.

La conclusion de à propos du Roman : Ordre 66 [2010]

Auteur Bastien L.
75

Au lieu d'une apothéose dramatique vers laquelle tendait le titre, Traviss nous prend à contre-pied et relaye au second plan les évènements de l'épisode III. Néanmoins, on suit avec plaisir les aventures de ses clones et autres Mandaloriens dans une galaxie en guerre. Un conflit jamais édulcoré où s'entremêle des destinés bouleversées à commencer par des clones souhaitant s'émanciper. Une œuvre que les fans risquent de dévorer d'une traite.

Acheter le Roman Ordre 66 en un clic

Nous vous proposons de comparer les prix et les versions de Ordre 66 sur Amazon, site de vente en ligne dans lequel vous pouvez avoir confiance.

Retrouvez les annonces de nos dernières critiques sur les réseaux sociaux

Sur Facebook | Sur Twitter

Critiques liées