Critique Obi-Wan Kenobi [2022]

Avis critique rédigé par Bastien L. le vendredi 22 août 2025 à 09h00

La post-prélogie

Univers officiel

Dans sa boulimie de séries Star Wars à présenter sur sa plate-forme, Disney avait dans ses cartons celle centrée sur Obi-Wan Kenobi, peut-être son projet le plus excitant mais aussi le plus compliqué à de nombreux niveaux...

Le Maître Jedi Obi-Wan Kenobi fait partie des icônes de la galaxie Star Wars et ce depuis 1977 avec son interprétation par Alec Guinness dans Un Nouvel Espoir. Un héros qui eut le droit à voir sa jeunesse en partie racontée dans la Prélogie sous les traits de l’Écossais Ewan McGregor entre 1999 et 2005. Ensuite, il faut attendre l'année 2012 et le rachat de la licence par Disney pour qu'un projet de film consacré au Jedi entre les épisodes III et IV soit mis en chantier l'année suivante. Un projet confié au réalisateur Stephen Daldry, accompagné du scénariste Hossein Amini (Drive, Blanche Neige et le chasseur...). Malheureusement, ce spin-off fut annulé suite aux résultats décevants de Solo (2018). Mais comme le recyclage est roi, le projet fut finalement pensé comme une mini-série pour la plate-forme de streaming Disney+ surtout après les très bons retour de la série The Mandalorian. La Canadienne Deborah Chow en devient la réalisatrice (et aussi productrice exécutive) dans une suite assez logique pour elle. Après avoir commencé dans le cinéma indépendant, elle a enchaîné la réalisation de nombreuses séries à raison d'un épisode par-ci, par-là (notamment les séries Marvel de Netflix) avant de rejoindre la troupe des réalisateurs de la première saison de The Mandalorian autour de Jon Favreau. Elle va néanmoins devoir prendre son mal en patience car le scénario de Amini peine à convaincre avant que ne soit appelé à la rescousse l'Anglais Joby Harold (Army of the dead...) qui devient par la même occasion showrunner. Après s'être mis d'accord sur le scénario et le casting, la production doté de 90 millions de dollars de budget peut commencer les prises de vue au printemps 2021 à Los Angeles pour une sortie mondiale en mai 2022.

La mini-série se déroule 10 ans après les événements de La Revanche des Sith alors que l'ancien Maître Jedi Obi-Wan Kenobi (Ewan McGregor) vit caché sur la planète Tatooine où il veille sur le jeune Luke Skywalker (Grant Feely) malgré la défiance de son oncle Owen (Joel Edgerton) quant à son avenir. D'autant plus que Obi-Wan découvre des membres de l'Inquisitorium traquant un ancien Jedi dont la Troisième Soeur (Moses Ingram) très violente. Au même moment, la sœur de Luke, la jeune Princesse Leia Organa (Vivien Lyra Blair) est kidnappée par des chasseurs de primes. Désespéré, son père adoptif le sénateur Bail Organa (Jimmy Smits) demande de l'aide à Obi-Wan. Malgré ses appréhensions, il décide de partir à la rescousse de la fillette quand bien même il risque d'attirer l'attention de l'Empire dont les Inquisiteurs et surtout ce Dark Vador (Hayden Christensen) dont il a beaucoup entendu parler... Le problème étant qu'Obi-Wan est encore traumatisé de la fin de l'Ordre Jedi et de son combat contre Anakin Skywalker. Ses dix années d'ermite ont aussi beaucoup émoussé son rapport à la Force.

On imagine bien le casse-tête qu'a du être l'écriture de cette mini-série autour d'un personnage censé vivre en ermite dans le désert à surveiller de loin un enfant pendant plus de 15 ans... Si Hossein Amini a été conservé parmi les scénaristes, Joby Harold a aussi fait appel à d'autres noms expérimentés comme Stuart Beattie (Pirates des Caraïbes, Collateral...), Hannah Friedman (Willow...) et Andrew Stanton (Wall-E, John Carter...). Un groupe qui doit faire vivre une aventure palpitante à un personnage tout en devant préserver un statut quo. Assez important pour que cela donne une série mais pas trop pour que ça ne sorte pas trop de la continuité. Et le pari a été plus ou moins réussi. L'idée d'associer Obi-Wan et Leia fonctionne plutôt bien avec une bonne dynamique où passé, présent et futur se mélangent parfaitement. La manière dont Dark Vador s'intègre dans le récit est aussi plutôt bien amené offrant de véritables gourmandises pour les fans de la Prélogie. Le début sur Tatooine est aussi assez sympathique que ce soit les relations tendues entre Obi-Wan et Owen ou l'arrivée des Inquisiteurs. Mais malgré ses qualités, le scénario n'arrive jamais à se transcender ne restant que très linéaire et parfois assez convenu. De plus la fin est assez décevante avec quelques clichés relevant de paresses d'écriture que cela soit cette propension qu'a Vador à laissé pour mort des adversaires qui ne le sont pas ou surtout l'évolution de la Troisième Soeur. Sans en dire trop, ce personnage s'avérait intéressant de prime abord avec une évolution qui promettait beaucoup mais qui retombe finalement dans les clichés pénibles d'un Hollywood incapable de créer un réel méchant depuis bien longtemps...

Les principaux défauts d'écriture se situent donc dans les deux derniers épisodes (sur 6 ayant une longueur allant de 35 à 55 minutes) même s'il y a d'autres reproches dans les premiers épisodes. Tout d'abord le fait que la série avance avec un rythme de sénateur dans ses trois premiers épisodes avant que l'action se réveille enfin un peu. Et puis on ne peut se détacher de l'image d'une sorte de Star Wars en pantoufles fait pour la télévision. Pas trop de rythme et un confort assez certains pour les fans qui apprécieront autant les clins d'oeil que les nouveautés. Mais on a franchement du mal à être emballé si ce n'est lorsque que Obi-Wan et Vador sont proches l'un de l'autre. Le fan service est par ailleurs plutôt bien maîtrisé si ce n'est l'apparition pour deux répliques de personnages importants (épisode 6) où l'on se demande combien LucasFilm à du dépenser pour aussi peu de temps d'écran... Heureusement, tout ceci n'empêche pas la série de proposer quelques thématiques assez intéressantes notamment sur l'univers qu'elle représente. Le personnage d'Obi-Wan incarne complètement cette saga Star Wars par Disney prisonnier entre son passé, son présent et d'un futur qu'il faut à tout prix préserver où l'on évite ainsi de prendre trop de risques. Il faut bien faire quelque chose mais la peur d'échouer devient un véritable frein au progrès comme à l'évolution... De même la série s'avère intéressante quand elle nous montre l'Empire à l'oeuvre face aux prémisses de la Rébellion notamment à travers le personnage de Tala Durith (Indira Varma) ou ceux des époux Organa offrant une résistance du bas comme du haut de la société. Une Rébellion naissance que Obi-Wan ne fait que frôler mais qui s'avère bien mise en scène.

Là où l'on est beaucoup plus enthousiaste, c'est sur la qualité de la production de cette mini-série. On est encore une fois clairement sur le haut du panier sans que la série n'ait apparemment coûtée les yeux de la tête. Alors certes, le manque de rythme des premiers épisodes peut expliquer cela mais il n'empêche qu'en termes de création de planètes dignes d'un space-opera, la mini-série ne se moque pas de nous. Que cela soit les décors familiers de Tatooine dont la ville d'Anchored ainsi que la ferme des Lars ou encore les nouveaux décors notamment la planète Daiyu (épisode 2) inspiré par Hong-Kong dans une ambiance cyberpunk ou encore la base impériale de Nur. Les décors construits intégrés dans le fameux StageCraft mis au point pour The Mandalorian fonctionnent très bien et nous offrent visuellement ce qu'on attend de Star Wars. Au même titre que la grande qualité des maquillages, costumes et animatroniques pour donner vie à tous les êtres que l'on croise. S'il y a bien un point sur lequel Lucasfilm et ILM ne déçoivent que rarement c'est sur la direction artistique et les effets spéciaux. Les scènes d'action sont certes riches en images de synthèse mais cela fonctionne toujours bien donnant une grande ampleur aux duels au sabre laser où les opposants n'hésite pas à faire usage de la Force dans un déluge de feu ou de pierres... On pourra peut-être tiquer sur quelques incrustations pas toujours optimales. Le sound design est aussi une réussite avec tous les bruitages iconiques de la saga notamment. La musique est un mélange de réorchestration de musiques de John Williams et de morceaux originaux composés par Natalie Holt. Tout cela fonctionne très bien.

La réalisatrice Deborah Chow a prouvé ici qu'elle pouvait porter une telle production sur ses épaules. On ne s'attendait pas à une réalisation très ambitieuse ou imaginative mais à du solide ce qui nous est donné ici. La réalisatrice canadienne est complètement à l'aise avec les scènes d'ampleur et celles plus intimistes qui confinent parfois au drame ou à la comédie. Sa direction d'acteurs semble un de ses points forts que cela soit pour diriger des stars expérimentés ou de jeunes enfants. C'est plus sur les scènes d'action qu'elle est inégale étant plus à l'aise dans les combats de sabre avec un travail intéressant sur l'obscurité mais les scènes avec des blasters sont plus brouillonnes et une utilisation à outrance de la caméra « à l'épaule » donc tremblante. Les acteurs sont globalement bons à commencer par Ewan McGregor (La Menace Fantôme, La Revanche des Sith...) dont l'interprétation fait échos aux parcours de son Obi-Wan qui doit se retrouver. On apprécie donc l'évolution de son hésitation jusqu'à sa puissance tranquille. Le tout avec la classe qui accompagne ce personnage. En face de lui, on est heureux de retrouver Hayden Christensen (L'Attaque des Clones, La Revanche des Sith...) qui n'avait clairement pas tout dit avec ce personnage se révélant parfaitement dans le ton. La révélation est incontestablement la jeune Vivien Lyra Blair géniale dans le rôle aussi espiègle que grave de Leia. Moses Ingram (Le Jeu de la Reine, Ambulance...) est en revanche assez inégale étant surtout convaincante dans les moments plus posés de son personnage tout en étant pas aidée par l'écriture de la Quatrième Soeur. Dans les seconds rôles, on retiendra surtout Indira Varma (Rome, Le Trône de Fer...) excellente en agente rebelle. Parmi des rôles plus secondaires, on peut retenir Rupert Friend en Grand Inquisiteur méchamment mielleux, Joel Edgerton en Owen Lars bourru, Bonnie Piesse en Beru Lars pleine de courage, Jimmy Smits en sage Bail Organa ou encore le bassiste Flea en chasseur de primes antipathique.

On vous la conseille si vous aimez Un Nouvel Espoir, La Revanche des Sith, Kenobi...

La conclusion de à propos de la Mini-série : Obi-Wan Kenobi [2022]

Auteur Bastien L.
70

Obi-Wan Kenobi est une mini-série qui aura réussi à nous contenter sans jamais complètement nous passionner. On sent que le scénario a été très compliqué à écrire et ne parvient jamais à convaincre pleinement notamment la fin. Néanmoins, le sentiment Star Wars est bien présent avec ses personnages qu'on est heureux de retrouver, cette direction artistique si efficace ou encore cette ambiance Empire contre Rébellion. Le divertissement fonctionne donc car la production et la réalisation sont très solides et les acteurs attachants.

On a aimé

  • Le casting
  • La réalisation et la production solides
  • Cette ambiance Star Wars si plaisante

On a moins bien aimé

  • Le scénario pas toujours convaincant
  • Des clichés agaçants
  • Le personnage de la Quatrième Soeur qui ne tient pas ses promesses

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