Critique Convergence [2023]

Avis critique rédigé par Bastien L. le vendredi 27 juin 2025 à 09h00

Convergence des luttes

Univers officiel

« Pour la première fois depuis cinq ans, aucun vaisseau de combat n'obscurcissait le ciel au-dessus de la capitale d'E'ronoh. Quand des débris errants traversaient l'atmosphère, ils se réduisaient en cendres avant même de se déposer sur les arches de pierre qui piquetaient le paysage, géantes de l'aube des temps figées dans l'aurore pourpre. »

Alors que la seconde phase de La Haute République Star Wars peinait à nous convaincre, le roman Convergence relève le niveau sans pour autant lever tous nos doutes.

Pour rappel, le projet La Haute République est divisé en (pour l'instant) trois phases dont une seconde qui se situe 150 ans avant les événements de la première (elle-même située 200 ans avant les films). Cette seconde phase est censée faire la lumière sur de nombreuses situations et ennemis de la première comme l'a montrée La Voie de la Duperie malgré ses piètres qualités. On attendait donc de la part de Convergence de relever le niveau même si ce roman n'en est pas vraiment la suite. En effet, La Voie de la Duperie est un estampillé « yound adult » tandis que Convergence est pensé pour un lectorat adulte. Il a été confié à l'auteure américano-équatorienne Zoraida Córdova qui est spécialisée dans les romans jeunes adultes touchant à tous les genres mais étant surtout associée à la romance. Convergence est son second roman Star Wars après Galaxy's Edge : A Crash of Fate, inédit chez nous et bénéficiant d'une assez mauvaise réputation... 

Le roman se déroule donc 350 ans avant La Menace Fantôme et se déroule sur les planètes jumelles Eiram et E'ronoh qui connaissent une succession de guerres sans fin depuis des siècles. Néanmoins, un cessez-le-feu a été mis en place permettant à chaque planète de recevoir de l'aide humanitaire pendant cette période. La princesse et héritière d'E'ronoh, la Capitaine Xiri A'lbaran, est à la tête de chasseurs devant escorter un transporteur d'eau vital pour sa population. Au même moment, des Jedi (dont la Chevalier Gella Natai se remettant d'un fiasco) arrivent pour distribuer des aides à Eiram. Enfin, un des deux Chanceliers de la République, Mollo, décide d'arriver dans ce secteur hors de sa juridiction pour tenter de lui apporter une aide. Tous ces mouvements vont se croiser non sans mal dans l'espace alors qu'un des chasseurs sous le commandement de Xiri semble hors de contrôle et attaque Eiram. Gella et Xiri réussissent à dissiper le malentendu mais cette dernière s'écrase dans l'océan Eiram où elle y est sauvée par le prince adoptif local Phan-tu Zenn. Mollo et les Jedi réussissent néanmoins à pousser les dirigeants des planètes à tenter des pourpallers de paix dans le vaisseau du Chancelier. En parallèle, l'autre Chancelière envoie son fils Axel Greylark surveiller le sommet histoire de l'écarter de Coruscant où son comportement et ses addictions au jeu deviennent gênants. Mais des forces derrière le sabotage, la secte de la Voie de la main ouverte, semblent vouloir empêcher cette paix...

On sent quand même lors de la lecture du roman que l'auteure est plus habitué à écrire des « young adult » tant on retrouve cet aspect très présent durant la totalité du récit. De jeunes personnages plus ou moins forcés de collaborer avec ce qu'il faut de drames, d'action, d’amitié et de romance pour être proches de romans mettant en scène des lycéens. Et le début n'est malheureusement pas très engageant tant le récit insiste trop sur sa situation initiale avec les différents protagonistes mettant beaucoup de temps à se mettre en place avec beaucoup de palabres et malheureusement peu d'action. Tous les personnages ne bénéficient pas de la même qualité d'introduction notamment Axel Greylark qui est la caricature du gosse de riche ne sachant pas comment gérer un drame personnel. Un personnage qui va certes évoluer mais dont les changements et revirements auront du mal à se montrer convaincants. Heureusement que Gella, Xiri et Phan-tu s'avèrent bien plus intéressants comme la situation des deux planètes avec leurs propres dirigeants ainsi que les factions et inégalités internes qui sont assez intéressantes à découvrir. Zoraida Córdova nous parle donc de la guerre et surtout de comment l'arrêter avec plusieurs points de vues entre les générations différentes, des émissaires de la paix ou une puissance extérieure voulant intervenir au mieux. Si la paix est un mot sur lequel tout le monde se rejoint, son application demande bien plus de doigté. L'espoir réside bien souvent dans les jeunes générations qui veulent sortir à tout prix du conflit quitte à bousculer des traditions néfastes. Sans être révolutionnaire, cette thématique est correctement abordée donnant de l'épaisseur au roman.

La particularité du travail de Zoraida Córdova est qu'elle a dû quasiment tout inventer puisque son roman ne fait intervenir aucun personnage connu des fans donc doit convaincre sur des noms qui ne sont évidemment pas vendeur. L'auteure s'en sort bien car elle a pour elle la galaxie Star Wars et cette ambiance space-opera si caractéristique. Quand le roman démarre enfin, elle plonge ses 4 personnages principaux dans une sorte de road trip humanitaire sur E'ronoh où le danger comme l'émerveillement vont se succéder entraînant aussi des conflits comme des rapprochements entre eux. Ce sont clairement les meilleurs passages du livre tant les dynamiques sont plaisantes à suivre que cela soit entre les deux héritiers de mondes en guerre et une Jedi face à quelqu'un qui déteste son ordre... Pour ce qui est de l'action, on sent que ce n'est pas la principale qualité de l'auteure avec des moments qui sont un trop brefs ou brouillons quand les combats s'engagent. Mais à d'autres moments, cela est plus satisfaisant notamment avec un final dantesque assez stylisé donnant plus de poids à la destiné de ses personnages. Enfin, les liens avec le reste de La Haute République ne sont pas très frappants si ce n'est la présence de la secte la Voie de la main ouverte au cœur de La Voie de la Duperie et appelée à jouer un très grand rôle par la suite. Mais pas vraiment ici où sa présence se fait un peu à l'aide d'un chausse-pied... Le roman reste donc sympathique mais peine à pleinement justifier son intérêt dans le tableau global de La Haute République.

On vous le conseille si vous aimez La Voie de la Duperie, L'Attaque des Clones, Vent de trahison...

La conclusion de à propos du Roman : Convergence [2023]

Auteur Bastien L.
73

Convergence est un roman sympathique malgré ses défauts. Une bonne ambiance space-opera avec un style très fluide pour une lecture assez divertissante gagnant en efficacité. Les personnages sont attachants et les situations qu'ils vivent permettent de bonnes dynamiques. On reste néanmoins dubitatif face à cette phase II de La Haute République peinant vraiment à justifier son existence sur autant de romans...

On a aimé

  • Une lecture divertissante
  • Une véritable ambiance de space-opera
  • Les interactions entre les personnages

On a moins bien aimé

  • Un début poussif
  • Le personnage de Axel Greylark
  • De l'action parfois brouillonne

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