Critique Le Réveil de la Force #7 [2015]

Avis critique rédigé par Vincent L. le vendredi 18 décembre 2015 à 13h30

Un produit pas désagréable, mais sans personnalité...



Film évènement de cette fin d'année 2015, le septième épisode de la saga Star Wars est prévu pour exploser tous les records (et, pourquoi pas, détrôner Avatar de sa place de leader des films les plus bankables de l'histoire). Il faut dire que depuis l'annonce de l'acquisition de Lucasfilm par Disney, en 2012, il ne se passe presque pas un seul jour sans que l'on entende parler de la franchise. Un buzz savamment orchestré, inmanquable à moins de vivre dans une grotte tant le merchandising publicitaire est plus qu'agressif, qui aura fait de ce long-métrage un succès assuré pour ses producteurs, et le point de départ d'une nouvelle franchise qui semble d'ores et déjà réglé comme une horloge (un film par an jusqu'à plus soif).

Mais si le succès était quoi qu'il arrive assuré, ce septième épisode porte tout de même l'avenir de la licence sur ses épaules. Après une prélogie en demi-teinte, il fallait nécessairement convaincre le public, les fans plus précisément, les inciter à revenir les années suivantes dans les salles obscures. En effet, si ce nouvel épisode, dix ans après La revanche des Sith, est un évènement, la sortie d'un nouveau long-métrage Star Wars ne le sera plus dans les années à venir. Commercialement, Le réveil de la Force ne devait donc pas décevoir. L'intelligence de Disney a donc été d'aller chercher un réalisateur adoubé par le public pour lui confier les rênes du projet. J.J. Abrams, auréolé du succès de sa relecture de Star Trek, fils spirituel de Steven Spielberg et George Lucas, était ainsi LE candidat idéal.


« Au final, Le Réveil de la Force est un pur produit de studio sans personnalité. Si J.J. Abrams n'a jamais été le meilleur des réalisateurs, il avait tout de même une sympathique petite patte qui transparaissait de film en film. Ici, il n'est qu'un prête-nom apposé sur une franchise. »


 


Si on pourra reprocher beaucoup de choses à Abrams sur ce Réveil de la Force, il est en revanche inattaquable quant au respect du matériau original. Ainsi, contrairement à Star Trek qui, par bien des aspects, niait l'approche de Gene Roddenberry, on ne peut que reconnaître l'attachement du réalisateur/scénariste à l'oeuvre de George Lucas, ainsi que sa volonté de poursuivre sur la même voie, dans le même esprit. Mais cette force est également l'immense faiblesse du film, car là où Star Trek savait surprendre et proposer aux spectateurs des nouveautés, cet Episode VII ne sort jamais des rails sur lesquelles est construite la saga, ne proposant rien d'autre, en lieu et place d'une suite, qu'un véritable remake de l'Episode IV (dont il reprend toute la structure scénaristique, ainsi que de "gros" éléments).

La frustration est d'autant plus énorme que l'univers de Star Wars n'avait plus réservé de surprise depuis de trente ans. Au délà de ses qualités et de ses défauts, la Prélogie souffrait en effet d'un manque de puissance dramatique intimement liée au fait que toute sont histoire était connue de tous avant même la diffusion des premières secondes du premier film. Avec cette nouvelle saga, Disney promettait enfin de l'inédit, des surprises, une aventure nouvelle apte à nous emmener sur de nouveaux sentiers. Il ne faut malheureusement que trente secondes, le temps du traditionnel carton de début de film, pour comprendre que tout cela n'est pas au programme. A ce niveau, la déception est de mise, car Le réveil de la Force ne parviendra malheureusement jamais à nous surprendre.

Le long-métrage prend ainsi bien soin de ne jamais prendre de risque, et surtout, surtout, de ne jamais frustrer les fans qui pourraient se facher et bouder les futurs films. Cet Episode VII les brosse ainsi dans le sens du poil, multipliant au delà de toute raison les clins d'oeil complices et le fan service. Si certains donnent du cachet au film (le masque de Dark Vador érigé en relique, BB8 le R2D2 upgradé à la sauce Wall-E), la plupart relèvent tout de même du gadget sans intérêt, sentiment renforcé par le fait qu'ils sont à la fois peu subtils et amenés très articiellement. Dans le même ordre d'idée, en dépit de leur âge avancé, les personnages de la trilogie originale sont invariants, comme s'ils étaient restés bloqués dans leur époque d'origine.




Cela est d'autant plus dommage que le film dispose toute de même de bonnes petites idées, disséminées ici et là. C'est ainsi lorsque Le Réveil de la Force prend à contre-pied la trilogie originale qu'il s'avère le plus intéressant, à l'image de cette séquence où le bad guy explique qu'il résiste sans cesse à l'attrait du côté lumineux de la Force. Si ces petites originalités restent terriblement timides, elle frustrent d'autant plus le spectateur en quête de nouveautés. En effet, l'univers de Star Wars est suffisamment vaste et riche pour y raconter bien plus de choses, sans avoir à dupliquer des schémas scénaristiques identiques ou les mêmes ressorts de soap opera qui ont déjà servi de colonne vertébrale aux deux précédentes trilogies.

Au final, Le Réveil de la Force est donc un pur produit de studio sans personnalité. Si J.J. Abrams n'a jamais été le meilleur des réalisateurs, il avait tout de même une sympathique petite patte qui transparaissait de film en film. Ici, il n'est qu'un prête-nom apposé sur une franchise (un peu comme Joss Whedon sur Avengers), un metteur en scène dont le travail est complètement interchangeable avec celui d'un autre. On peut en dire de même du scénario écrit à six mains (avec Lawrence Kasdan et Michael Arndt quand même !) qui, au delà de sa trame narrative sans intérêt, ne laisse aucune marge d'interprétation au spectateur : tout y est surligné, surexpliqué, surappuyé. Il n'aurait surtout pas fallu que l'on réfléchisse trop pendant le film...

Mais malgré cette déception globale, cet Episode VII dispose tout de même de quelques qualités indéniables : une production design de toute beauté (même si pas forcément toujours bien mise en valeur par la mise en scène), un casting qui assure, qu'il s'agisse des anciens (Harrison Ford cabotine du début à la fin, mais avec un plaisir contagieux, Carrie Fisher est toujours aussi classe) comme des nouveaux (Daisy Ridley et John Boyega forment un excellent binôme), ainsi qu'un rythme bien entretenu qui rend le spectacle distrayant et somme toute assez agréable à regarder. Et puis, ne nous mentons pas, le plaisir de revenir dans l'univers de Star Wars est bien présent, comme celle de retrouver ces vieux amis qu'on avait laissé en 1983. Les retrouvailles auraient pu être meilleures, mais elles ne sont pas désagréables. Ca aurait pu être Terminator : Genisys...

La conclusion de à propos du Film : Le Réveil de la Force #7 [2015]

Auteur Vincent L.
60

Le réveil de la force est à Un Nouvel Espoir ce que Jurassic World est à Jurassic Park : un remake dissimulé sous des atours de nouveautés. Les enjeux proposés par ce septième épisode restent ainsi strictement identiques à ceux de l'épisode IV du fait d'une structure scénaristique qui ne fonctionne qu'en copier/coller, n'essayant jamais de proposer quoi que ce soit d'un tant soit peu nouveau. Au delà de la déception de ne pas voir se déployer une véritable histoire inédite, et de l'absence parfois génante de personnalité qui se dégage de ce produit, reconnaissons que le film reste tout de même un spectacle divertissant, bien troussé et techniquement joli.

On a aimé

  • Un blockbuster distrayant,
  • Le casting dans sa globalité,
  • Une production design de toute beauté,
  • Quelques bonnes idées ici et là,
  • Le plaisir de retourner dans cet univers.

On a moins bien aimé

  • Un remake qui ne prend jamais de risque,
  • Un scénario qui ne réserve aucune suprise,
  • Un produit sans personnalité,
  • Un côté surexplicatif vraiment désagréable.

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