Critique Les Bad Guys 2 [2025]

Critique de la version française.

Après un premier film réussi, Les Bad Guys n'ont pas tardé à refaire parler d'eux dans une suite où on reprend (presque) les mêmes et on recommence. Tout en gardant la même qualité.

Sorti à l'été 2022, le film d'animation Les Bad Guys était une production estampillée DreamWorks Animation et Universal mais aussi un certain succès critique et public remportant 250 millions de dollars pour un budget d'environ 80. C'était aussi la première réalisation de Pierre Perifel, Français travaillant chez DreamWorks depuis 2008 notamment sur la saga Kung fu Panda. Dès avant la sortie des Bad Guys, il émit la volonté d'en faire une suite ce qui lui fut accordé par DreamWorks tout en gardant quasiment la même équipe dont le scénariste Ethan Cohen ou le compositeur Daniel Pemberton. Perifel fut cette fois accompagné de son compère JP Sans à la co-réalisation après que ce dernier ait été responsable de l'animation sur le premier opus. Une nouvelle fois doté d'un budget de 80 millions de dollars, Les Bad Guys 2 débarque sur les écrans du monde entier au milieu de l'été 2025.

Malgré un prologue se déroulant avant les événements du premier opus, Les Bad Guys 2 est une suite qui voit comment les héros s'en sortent depuis qu'ils ont arrêté leurs méfaits. Cela est très compliqué pour Loup, Requin, Tarentule et Piranha qui n'arrivent pas à trouver un nouvel emploi car on peine à réellement leur faire confiance. Seul Serpent semble garder le moral en ayant un emploi du temps très chargé. En parallèle, le mystérieux bandit masqué commet de nombreux vols se faisant passer pour les Bad Guys. Loup décide de coopérer avec la commissaire et toute la bande découvre que le voleur s'en prend à un métal bien particulier. Ils savent où va se dérouler son prochain vol tout en découvrant que Serpent entretien une relation avec Suzanne, sa copine corbeau. Leur tentative d'arrestation se passe très mal et ils sont lourdement soupçonnés du nouveau vol. Pire, ils sont capturés par Suzanne qui fait partie du trio des Bad Girls qui les oblige à réaliser un dernier casse visant à dérober non moins qu'une fusée à un très riche industriel. La seule alliée qui peut aider les Bad Guys est la Gouverneure Diane, très proche de Loup, dont le monde ignore qu'elle fut une célèbre voleuse par le passé.

Si Les Bad Guys 2 est une réussite, il le doit en partie à son scénario qui sans être incroyable ni très profond, pose correctement les bases d'une intrigue qu'on prend plaisir à suivre du début à la fin. Il rend les personnages principaux vraiment attachants dans leur volonté de s'offrir une nouvelle vie respectable même s'ils sont clairement doués pour faire le mal et que le monde semble les considérer comme coupables quoi qu'ils fassent. Un dilemme moral assez bien retranscrit dans un film qui n’oublie jamais d'être un réel divertissement. Ce qui fait le sel du scénario se sont surtout les différents casses qui se déroulent sous nos yeux avec des retournements de situations plus ou moins prévu et toujours bien amenés. De plus, les différentes situations et les dialogues amènent un humour qui fonctionne bien souvent et qui s'aventurent même vers les sous-entendus sexuels plutôt bien gérés. Il y a aussi un côté absurde très plaisant mais qui ne prend jamais le pas sur la logique du film qui reste à ce niveau bien construit. On apprécie aussi le côté grandiloquent des nouvelles méchantes offrant un dernier tiers complètement incroyable digne des plans d'un méchant à la James Bond (référence assumée du film). Ce qu'on regrette plus c'est finalement une grande méchante trop caricaturale dans son écriture avec des motivations pas vraiment claires.
 

Outre le film de casse, Les Bad Guys 2 propose le même univers mélangeant fantastique et science-fiction. Fantastique dans cette idée d'animaux anthropomorphes vivant parmi les humains sans que cela ne soit jamais vraiment questionné. Et science-fiction avec toute l'histoire autour du métal à dérober (appeler Mcguffinite pour la blague méta) et une fin que ne renierait pas Gravity... Un univers où seuls les animaux semblent être ici des criminels mettant donc une distance esthétique entre eux et la population humaine. Comme une sorte de parabole où ceux qui enfreignent les lois sont vus différemment par la société quand bien même ils peuvent se racheter ou faire le bien. Mais le film ne souhaite pas forcément se lancer pleinement dans cette thématique tant il est avant-tout là pour nous divertir. Et il le fait divinement avec un rythme très bien géré à commencer par une ouverture incroyable nous mettant tout dans le suite dans le bon comme savent le faire les James Bond (on y revient...). Le film réussit donc à se mettre au niveau du très bon premier opus avec les mêmes qualités mais avec une ambition décuplée.

Les Bad Guys 2 reprend aussi la même direction artistique avec un mélange d'animation 3D qui comprend des finitions style dessins mais aussi des éléments d'animations 2D (ou style 2D) principalement pour des effets comme la fumée. L'animation a été effectuée moitié-moitié entre DreamWorks et Sony Pictures Imageworks (Spider-man : The New Generation, Les Mitchell contre les machines...) pour un excellent résultat. Le film est sublime baigné de couleurs chaudes avec une fluidité parfaitement maîtrisée dans des scènes riches en action tout en ayant une profusion d'effets ou de personnages. Certaines scènes d'action sont réellement aussi bluffantes que jouissives. Notamment la scène d'introduction servant quasiment de note d'intention. L'animation et la réalisation vous expliquent que ça va dépoter. Pierre Perifel y livre un travail très soigné et souvent recherché avec de nombreuses valeurs de plan comme de points de vue. Ses scènes d'actions sont toujours bien lisibles et très ludiques à l'image d'un James Gunn. On ira pas jusqu'à dire qu'il se rapproche des meilleurs réalisateurs de chez Pixar mais il est clairement en train de devenir un grand du divertissement animé. On pourra peut-être lui reprocher d'être un peu trop clinquant avec notamment une profusion de musiques pas toujours des plus subtiles. Le casting français du film rempile après le premier opus et l'on retrouve avec plaisir les voix de Pierre Niney (Loup), Alice Belaïdi (Diane), Jean-Pascal Zady (Requin), Doully (Tarentule) ou Igor Gotesman (Serpent). Les nouvelles venues s'intègrent parfaitement à l'excellent dynamisme de la version française dont Rheem Kherici en Suzanne. 

On vous le conseille si vous aimez Les Bad Guys, Sly, James Bond...