Critique Le Métro de la mort [1986]

Avis critique rédigé par Vincent L. le samedi 18 décembre 2021 à 09h00

Massacre dans le train fantôme...

Sorti au début des années 1970, Le Métro de la Mort est l'un des films qui ont contribué à faire basculer le cinéma d'horreur dans son expression contemporaine. Ce n'est certes pas le premier, ni même le plus important de cette période, mais il s'inscrit dans une mouvance qui, en quelques années, fera passer l'horreur "bankable" des productions sophistiquée de la Hammer (dont les Dracula, Prince des Ténèbres sont les portes-étendards les plus connus) à des oeuvres plus glauques, plus violentes, plus réalistes et même plus politiques (courant amorcé quelques années plus tôt avec La Nuit des morts-vivants de  George A. Romero).

Revoir Le Métro de la Mort un demi-siècle après sa sortie est une expérience vraiment intéressante. Non que le film soit dénué de défauts, mais il porte en lui les germes d'un cinéma qui éclatera moins de deux ans plus tard avec l'électrochoc Massacre à la tronçonneuse. Quand bien même les deux longs-métrages s'inscrivent dans des ambiances radicalement différentes, on retrouve dans le film de Gary Sherman un grand nombre de composantes qui structureront l'oeuvre de Tobe Hooper et Kim Henkel : tueur en série dégénéré, kidnapping et cannibalisme, "garde-manger", horreur sociale, etc.

Il y avait donc quelque chose de visionnaire chez Sherman, qui a réussi avec ce film à capter quelque chose typique de son époque. Rarement le Tube n'aura été filmé comme cela, et jamais son histoire n'aura si bien été utilisée. Malheureusement, le scénariste-réalisateur n'ira pas jusqu'au bout de son propos, alternant séquences d'horreur (très réussies) et scènes humoristiques à la tonalité peu convaincante. C'est bien simple : on a presque l'impression de regarder deux films différents : un long-métrage qui embrasse sa dimension d'horreur sociale gore, et un parodie dans laquelle Donald Pleasence et Christopher Lee sont surtout venus pour amuser la galerie.

Si la tension, constamment désamorcée par le cabotinage de Pleasence (qui ne semble vraiment pas au courant qu'il joue dans un film d'horreur), n'y est pas, Le Métro de la Mort n'en demeure pas moins une petite curiosité qu'il est intéressant de découvrir, une oeuvre caractéristique d'une époque secouée par des changement sociétaux, un film bancal qui pose tout de même un regard assez affuté sur son temps, un long-métrage si particulier qu'il ne pourrait plus être fait aujourd'hui. D'ailleurs, son réalisateur, Gary Sherman, ne confirmera jamais cet essai, passant par la suite de série B en série B avant de finir sa carrière à la télévision.

La conclusion de à propos du Film : Le Métro de la mort [1986]

Auteur Vincent L.
65

Le Métro de la Mort est un petit film méconnu qui mérite toute votre attention. Le long-métrage de Gary Sherman est en effet l'un des précurseurs de la vague horrifique qui redéfinira le genre dans les années 1970, et qui explosera quelques années plus avec Massacre à la tronçonneuse ou Halloween, la nuit des masques. Tous les ingrédients sont là, et si la sauce ne prend pas toujours, elle est néanmoins intéressante à goûter et à découvrir. Si vous vous passionnez un minimum pour l'histoire du cinéma d'horreur, ce film est un incontournable qu'il vous faut voir. Pour tous les autres, c'est une curiosité qui mérite le coup d'oeil.

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On a aimé

  • Un film avant-gardiste,
  • Des séquences horrifiques réussies,
  • Un propos social intéressant.

On a moins bien aimé

  • Un rythme bancal,
  • L'humour qui ne prend jamais.
► le Film Métro de la mort (Le)
► L'oeuvre Le Métro de la mort

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