Critique Extinction [2007]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 22 octobre 2007 à 16h33

La Belle du désert vs les vilains zombies

Chevauchant sa grosse moto – une bécane à faire crever de jalousie le Rebelle de TF1 -, Alice sillonne les pistes du désert du Nevada. La poussière se lève comme une tempêtes dans son sillage, ses cheveux, bien lustrés par les effets Loréal, flottent dans le vent, et son visage fermé, magnifié par un tout récent gommage, met en valeur son regard de givre appuyé par un impeccable mascara. On pourrait croire admirer une véritable Walkyrie des temps modernes, à la recherche de héros élus pour un Valhalla à la mode Gauthier… c’est presque émouvant. Faut dire aussi qu’elle assure sévère, Alice, avec son pardessus emprunté aux films de Sergio Leone et ses bas à jarretelles en peau de bison (ou de yack) qui laisse entrevoir le haut de ses cuisses nues. Une déesse des terres dévastées, un fashion-warrior pouvant sans honte orner les pages centrales du calendrier coquin du barbare-routard…
Bref, comme je le disais, Alice joue les « lonesome cowboys » dans le désert. Elle fuit les sbires d’Umbrella Corporation qui s’épuisent à tenter de la capturer ; une compagnie de déments se moquant comme une guigne d’être les responsables de la fin du monde. En effet, sachez que suite aux effets secondaires du virus T, la terre est devenue un no man’s land aride et empoisonné (un empoisonnement d’ailleurs curieusement sélectif). Et dans ce futur apocalyptique et bourré d’incohérences, les rares survivants se retrouvent réduits à l’état de communautés de nomades, se déplaçant sans cesse dans des autobus blindés afin de trouver des denrées pouvant assurer une subsistance précaire.


Donc, résumons un peu tout ça. D’un coté, on a les mégalos souterrains d’Umbrella Corp., assistés d’un savant fou qui clone tout en ricanant des Alice comme on fabrique des sex toys, c'est-à-dire à l’envie, et de l’autre des hordes de zombies de toutes espèces, qui vont du banal humain au morpion, en passant par une horde de corbeaux (pauvre race, si injustement chargée par les croyances populaires de cette macabre symbolique!). Et au milieu, on a Alice, reconverti en Lara Croft post-nuke, les nibards en moins et le rimmel waterproof en sus. Il faut ensuite savoir qu’au cours de ses pérégrinations, Alice va rencontrer l'un de ces convois de paumés, sorti tout droit du désert australien des années 80. Privés de leur Max habituel (aujourd’hui recyclé dans les missions apostoliques nauséeuses), ces réfugiés qui se rendent nulle part vont trouver en Alice un nouveau protecteur, d’autant plus que certains retrouvent en elle une vieille connaissance. Cependant, pas de bol ! Ce soit disant protecteur va au contraire les mettre dans la mouise car l’Umbrella Corp, quand elle met les pieds dans le plat pour arriver à ses fins, elle n’y va pas avec le dos de la cuiller à pot. Vindiou !
Le scénario de cet Resident Evil : Extinction peut être qualifié de « véritable foutage de gueule ». A croire que Paul Anderson méprise tant son public qu’il le pense uniquement composé de teenagers boutonneux à la culture cinéphilique aussi creuse que l’estomac d’un enfant du Darfour. Il récupère, que dis-je, il pille donc sans vergogne les grands classiques du cinéma d’horreur, comme Les Oiseaux d’Hitchcock, Mad Max ou les films de Romero (et j’en passe…). Et il ne prend même pas la peine de reformuler les éléments pour donner le change ! Non, il nous balance tout ça à la tronche sans complexe, au cours d’un patchwork filmique sans imagination... Décidemment, ce mec est carrément culotté. Je l’admirerais presque… si je ne le haïssais tant.

Avec un tel script dans les mains, Russell Mulcahy, réalisateur sur le projet, fait ce qu’il peut - et ce pourquoi on le paye. Il filme. Il met en boite. Il fabrique. Il fait dans l’alimentaire. Avec professionnalisme cependant. Rien à dire donc sur l’aspect technique ; les placements de caméra sont scolaires mais pertinents, les éclairages bien dosés, les prises de vue variées et parfois même assez sympathique. Et pourtant que tout cela est bien ennuyeux et mou du genou ! Même les scènes les plus spectaculaires, comme l’attaque des oiseaux ou le combat de Las Vegas manquent cruellement de tension. La faute à cette satanée linéarité de jeu vidéo qui plombe le suspens et qui rend l’ensemble si prévisible, réduisant le métrage à une succession de combats sans enjeu.
Du coté de l’interprétation, et si vous ne saviez pas encore, Alice c’est - et cela pour la troisième fois consécutive - Mila Jovovich, l’une des « comédiennes » les moins expressives de tout le cinéma américain, mais dont l’absence de jeu se voit compensée par une plastique avantageuse (oui, bon, je sais, mon argument est discutable…). Elle s’en tire cependant un peu mieux que dans les deux premiers volets (qui a dit : c’est pas difficile ?). Disons qu’elle fronce les sourcils avec un petit peu plus de conviction. A coté d’elle, après Michelle Rodriguez dans le premier volet et Sienna Gillory dans le lamentable Apocalypse, c’est une actrice en vogue, Ali Larter, qui prend le relais dans le rôle de deuxième « larrone » (Alice serait-elle attirée par le beau sexe ?). La jolie blonde de Heroes interprète là une femme forte en treillis taillé sur mesure, une sorte de guide messianique et matriarcal pour une communauté de réfugiés que l’on devine dés le début du film destinée à se faire bouffer tout cru.

Pourtant, pourtant, j’ai trouvé ce film bien moins mauvais que le précédent et je serais donc moins sévère dans mon jugement final que mes petits camarades de SFU. Car quelques petites choses ont retenu mon attention, et dans le bon sens du terme. En effet, en plus d’une réalisation un peu moins médiocre que le celle de Witt – même si cela reste très formaté, le travail de Mulcahy n’est pas franchement mauvais -, j’ai trouvé le « boss » de fin – au look cthulhien - mieux réussi et plus coriace que Némésis et quelques plans (hélas trop furtifs) – dégagent même une certaine beauté poétique (le plan aérien sur les ruines de Las Vegas, par exemple). Bon, c’est vrai, cela ne suffit pas à transformer la vision de ce film en une expérience mémorable. Surtout qu’il s’achève sur une scène clichée d’un ridicule absolu…

La conclusion de à propos du Film : Extinction [2007]

Auteur Nicolas L.
37

Resident Evil : Extinction est un mauvais film. Cela n’est guère une surprise. Ce qui peut cependant faire lever un sourcil au spectateur attentif, c’est que le produit semble tout de même avoir bénéficié du savoir-faire de Russell Mulcahy. Il ne parvient certes pas à nous faire oublier ce scénario crétin, mais de temps en temps, il propose quelques plans ou séquences intéressants

On a aimé

  • Réalisation sans âme mais soignée
  • Quelques plans sympathiques
  • Un mieux par rapport au deuxième volet

On a moins bien aimé

  • Un scénario fourre-tout sans intérêt et prévisible
  • Manque de rythme, de tension
  • Trop d’incohérences
  • Dialogues crétins

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