Critique La Milice sacrée #1 [2007]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le samedi 12 mars 2011 à 12h58

La croisade des bouchers

Hermance Languedoce, un jeune paysan, s’est vu accordé par Dieu le don de guérisseur, mais, malmené par les ambitions humaines et cible des autorités inquisitrices, il décide de fuir et de renier ses pouvoirs. Jusqu’à les oublier. En même temps, loin de là, dans les sauvages terres orientales de Livonie, la Live Noir, chef d’une compagnie de cottereaux, reçoit l’illumination divine lors du pillage d’une église. Désormais porteur d’une mission, il fonde la Milice Sacrée et effectue plusieurs pèlerinages en Palestine…

Evidemment, les deux hommes vont voir un jour leurs routes se croiser. Conscient des pouvoirs extraordinaires d’Hermance, La Live Noire arrive à le convaincre de l’accompagner dans une croisade organisée par des barons normands dont il est le vassal. Commence alors un long voyage rempli d’embuches et d’étonnantes rencontres, scénarisé par un Philippe Thirault qui a préféré mettre en retrait les éléments historiques pour se consacrer à la mise en forme d’un drame humain.

La milice sacrée est une histoire épique profondément viscérale, remplie de massacres, de viols et de mutilations. Le sang souillé y coule à flot, avec un rendu gore mis en exergue par le traitement graphique, fait de rouge et de noir, de Lionel Marty. Dans cet album, le lecteur n’apprendra rien, où si peu, sur la croisade des barons et le XIème siècle, tout simplement parce qu’il est installé au même niveau que la soldatesque, conglomérat de rustres ignares et cupides, et les autres composantes de ce convoi pestilentiel (prostitués, clercs, brigands) qui sème mort, maladie et destruction sur son passage. Une intrigue minimaliste, donc, qui se voit cependant introduire en fin d’album un nouveau personnage, Istvana, une princesse Tafur (Philippe Thirault laisse à ce moment exprimer son imagination, les Tafurs n’ayant jamais été des mercenaires hongrois, mais les guerriers-moines d’un baron normand), laissant entrevoir quelques nouvelles possibilités narratives.

L’aspect violent et barbare de l’histoire est bien matérialisé par le trait rugueux et disgracieux de Lionel Marty. La rudesse des dessins (tout comme son aspect surchargé) colle en effet parfaitement à l’ignominie souvent rencontrée au fil du récit, avec la vision de cette foule de fanatiques. Le dessinateur est également très convaincant dans la représentation des batailles de masse, avec une imagerie qui dégage une forte impression de violence bestiale et un vrai sens épique.  Par contre, force est de dire que les scènes posées, notamment quand le trait de Marty se consacre à matérialiser les visages des différents protagonistes, peinent à convaincre par leur manque de finesse et de régularité.

La conclusion de à propos de la Bande Dessinée : La Milice sacrée #1 [2007]

Auteur Nicolas L.
70

Si vous êtes amateur de scènes gore et épiques et que la profondeur de l’intrigue vous importe peu, vous apprécierez sans nul doute ce très violent album qui atteint sans difficulté son objectif premier: proposer au lecteur un récit viscéral et bas du front, construit sur les bas instincts humains, comme le fit Mel Gibson au cinéma avec La passion du Christ ou Apocalypto. Reste qu’en l’état, tout cela peine un peu par un manque de richesse narrative qui, pour hausser le niveau qualitatif de la saga, devra être comblé. L’entrée, en fin d’album, d’un personnage féminin, va peut-être y contribuer. A suivre…

On a aimé

  • Un aspect violent très réussi
  • Pour les amateurs de récits épiques
  • De belles scènes de bataille
  • Un trait en concordance avec le scénario

On a moins bien aimé

  • Une intrigue sans grande profondeur
  • Un environnement historique négligé
  • Un dessin parfois perfectible

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