Gérardmer 2011: Jour 1 et 2
Que les festivités commencent

Jour 1 : Mercredi 26 janvier

Après une brève intervention du président du jury Dario Argento, c'est avec Devil de John Erick Dowdle que le 18ème festival international du film fantastique de Gérardmer a été lancé. Présenté en compétition officielle, Devil a divisé le public bien habitué du festival. En effet, la dernière production de M. Night Shyamalan, qui signe également l'histoire du film, a été décrié par certains en raison des thèmes récurrents à son producteur. D'autres y ont vu un film astucieux de par son idée de créer une véritable enquête policière autour des personnages coincés dans l'ascenseur et y ont découvert une ambiance suffisamment saisissante pour tenir les spectateurs en haleine. En revanche, tous se sont accordés sur l'absurdité de certaines scènes ainsi que le manque d'originalité d'autres.

Comme toujours à Gérardmer, le festival s'est poursuivi au Grand Hotel où jury et public discutent du cinéma qui leur est cher.

Jour 2 : jeudi 27 janvier

Nous entamons cette deuxième journée par l'une des nouveautés de cette 18 ème édition de Fantastic Arts : différentes conférences spécifiques liées aux questionnements du moment sur le cinéma fantastique, en l'occurrence les nouvelles technologies et l'éternel souci de la censure.

La première table ronde était composée de l'ami producteur Fabrice Lambot, le responsable nouvelle technologies du CNC Baptiste Heynemann, de Julien Lacombe et Pascal Sid, les deux réalisateurs de « Derrière les Murs » et d'un représentant de la société ZEILT Production.

Rapidement le débat s'est essentiellement axée sur l'engouement récent du relief et nos deux réalisateurs de nous expliquer pourquoi la 3D c'est génial. Leur discours, au demeurant passionnant, s'est avéré aussi érudit techniquement que... paradoxal. En effet, il apparaît que ce nouveau medium qu'est le relief est beaucoup plus contraignant qu'un filmage classique (d'un point de vu financier ou matériel) alors qu'il n'apporte in fine que peu de choses par rapport au même film plat. Ce paradoxe a par ailleurs été mis en évidence lorsque l'un des compères a souligné que le film Shining pourrait tout à fait se prêter à la conversion de par sa mise en scène tout en profondeur, l'utilisation de courte focale et ses contrastes poussés... Mais alors, la question se pose inévitablement : à quoi bon ??

Néanmoins, ce discours autour du relief a permis de soulever un point véritablement fascinant : en effet, puisque la 3D implique de modifier sa mise en scène (de l'adapter au medium), notamment dans le découpage et la longueur des plans, il semblerait qu'elle puisse être bénéfique au cinéma en mettant un terme à la mode actuelle du montage clipesque et des plans de 2 millisecondes. Le relief, moteur pour un retour aux fondamentaux ? Je demande à voir !

La seconde table ronde, ayant donc pour thème la censure dans le cinéma fantastique, était quant à elle notamment composée de Alexandre Bustillo et Julien Maury (réalisateurs de A l'intérieur et de Livide), d'une exploitante Kinepolis, d'un des membres de La Fabrique 2...

Forcément, le débat a tourné en rond un moment, la censure en tant que telle étant une question sans fin. Par contre, nous aurions préféré voir aborder d'autres « censures invisibles » comme le fait que la plupart des exploitants refusent tout film interdit aux moins de 16 ans et le fait que le CNC soit toujours aussi peu enclin à aider les productions fantastiques (et de genre en général) car c'est bien là qu'elle se terre, insidieusement, la véritable censure...

Finalement, 17 heures (bah ouais c'est long les conf...) premier film de la journée. Et nous voilà plongée En Quarantaine 2 !! Alors, mettons les choses au clair : En Quarantaine 2 est la suite de En quarantaine, remake américain de [REC.], mais n'est pas le remake américain de [REC.] 2. Pigé ?

Bref, nous suivons les passagers d'un vol intérieur qui décolle de LA, ville où se déroulait le premier film (l'immeuble infesté). Ensuite, le mystère tourne court à partir du moment où l'on découvre que l'un des passagers à amener 5 hamsters avec lui... L'amateur féru de pellicule sympathiquement moisie du samedi soir aurait rapidement écrit le scénario dans sa tête et assistera donc sans surprises au déroulement d'une série B bas du front mais relativement fonctionnelle (bonne dose de jump scares, des infestés ragoutants, et un sous texte nihiliste pas inintéressant). Un bon p'tit DTV quoi...

20H : Mirages, l'un des films de la compétition les plus attendus dans ses pages puisqu'il s'agit de la première réalisation de Talal Selhami qui avait signé un précédent court-métrage, Sinistra, fort encourageant. Première réaction collective à l'issue de la projection : le réalisateur ne déçoit pas. Certes, Mirages comporte certaines carences, principalement scénaristique et dans son rythme (le film avoisine les 1h50 et le film aurait gagné en efficacité en concentrant son action), mais le métrage dispose de qualités indéniables. Qu'il s'agisse de la photographie, de la direction des acteurs ou encore de la musique et des effets spéciaux, Talal Selhami parvient brillamment à faire oublier le budget dérisoire du film et y injecte une « production value » vraiment sidérante. Ainsi, avec ses quelques milliers d'euros, ce film s'invite dans la cour des grands et ferait presque honte à la production française de cinéma de genre de ces derniers temps. Bref, un essai imparfait mais extrêmement prometteur pour ce jeune réalisateur que l'on attend de pied ferme, la prochaine fois doté d'un scénario solide et d'un budget décent.

Article réalisé par Romain B., Lionel B. et Emmanuelle T.

Auteur : Lionel B.
Publié le vendredi 28 janvier 2011 à 00h22

Commentaires sur l'article

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    Hey, les gars, Mirages est juste à chier, toute la salle ronflait, l'essentiel du public (et des professionnels présents) pétait littéralement un câble sur la mollesse tragique du scénario, un film qui décrédibilise la sélection de cette année... J'ai passé hier les 1h45 les plus longues de l'année 2011...
    Baffie, le 28 janvier 2011 15h32
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    Pauvre Baffie....
    Tu ferais mieux de te rendre aux WC pour déclamer de telles inepties. Car ton commentaire est digne de ce que tu prônes chier... et péter.
    Réveilles-toi et vois enfin un jeune réalisateur qui as du talent... ce que visiblement te fait totalement défaut. Mirages est un film superbe. Mais à chacun son avis... Nous avons adoré et c'est l'essentiel.
    lancelot, le 30 janvier 2011 17h33

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