NIFFF - Le tour du monde en quatre films
Sixième jour des festivités...

Au petit matin, nous nous sommes dit que nous irions bien au Canada rendre visite à un certain Eddie qui a pour spécialité d'aimer grandement la viande rouge. Lars, un peintre danois de grande renommée qui se retrouve en panne d’inspiration. Afin de stimuler sa créativité, son manager décide d’envoyer Lars dans un coin paumé du Canada pour enseigner dans une école d’art. Afin de plaire à sa jolie collègue Lesley, Lars accepte de s’occuper d'un élève muet et légèrement attardé nommé Eddie. Après avoir emménagé ensemble, les deux hommes finissent par très bien s'entendre d'autant que Lars découvre qu’Eddie a le moyen de stimuler – de manière macabre - sa créativité.

Eddie: The Sleepwalking Cannibal de Boris Rodriguez, sans être exceptionnel, est l'une des très bonnes surprises de ce festival. Le film est servi en premier lieu par un Dylan Smith exceptionnel que ce soit en terme du physique (correspondant parfaitement au rôle) comme du jeu lui-même sonnant ! Quant à Georgina Reilly (Pontypool), elle apporte charisme et beauté à un film essentiellement masculin. Très souvent drôle, généreux dans son humour noir et ses répliques qui font mouche, régulièrement saignant, ce Eddie souffre juste des limites de son script, peut-être un peu trop surréaliste (on pourra également trouver le personnage interprété par Thure Lindhardt en professeur/ peintre et ami de notre cannibale somnambule par moment plus antipathique qu'il ne devrait l'être). Mais, clairement, à la sortie de salle on retient surtout que les quatre-vingt dix minutes défilent rapidement et dans une réelle bonne humeur.

Juste après nous prenons un ticket pour un voyage pour la Chine, au début des années 1920, où les plus grands artistes nationaux se réunissent dans les rues de Pekin pour montrer leurs talents les plus spectaculaires. Un jour, un défi est lancé : celui qui parviendra à reproduire l'incroyable tour de magie des ''Huit Immortels'' sera récompensé d'une belle somme. Au sein de la foule, Zhang Xian décide de relever le pari.

Lorsque l'on voit un film comme The great magician de Tung-Shing Yee (Shooters, Lost in Time) on peut qu'être impressionné par son casting quatre étoiles - Tony Leung Chiu Wai (Infernal Affairs), Ching Wan Lau (Mad Detective), Xun Zhou (True Legend) - ses caméos amusants - comme celui du désormais célèbre Tsui Hark - et l'ampleur du projet au vu des décors et du nombre de figurants. Le film comporte également quelques très beaux morceaux de bravoure, un parallèle illusion et magie du cinéma assez intéressant ainsi qu'une trame de complot politique agréable. Pour autant The great magician à bien du mal à trouver son rythme, tourne très souvent en rond en amenant des scènes superflues (semblant être là juste pour allonger la durer du film) et des situations voulues comme « drôle » et qui ne le sont pas. Au final, même si on aimerait défendre un film comme The great magician, le bilan est qu'on s'ennuie bien trop, et que cet ennui prend hélas le pas sur les multiples qualités de ce long-métrage.

Après notre voyage en chine, nous nous sommes décidés à faire un tour en Inde pour voir Akam. Là nous avons fait la connaissance de Srinivas, un architecte talentueux à l'avenir prometteur. Alors qu'il partage une idylle avec sa collègue Tara, un accident de voiture vient mettre un terme brutal à cette relation. Son visage déformé sur toute une face de son visage, la vie de Srinivas se complique et lui-même a bien du mal à accepter son nouveau facies. Pourtant alors qu'il est en totale perte de confiance, un soir il rencontre l’étrange Ragini qui semble l'accepter malgré son apparence. Persuadé d’avoir retrouvé son bonheur perdu, Srinivas finit par épouser sa muse. Mais ua fur et à mesure des doutes l’assaillent, Srinivas est-elle réellement humaine?

Adaptation d'un roman de Malayattoor Ramakrishnan (intitulé Yakshi) faisant référence aux démons féminins qui séduisent les hommes pour boire leur sang, le film de Shalini Usha n'a rien de fantastique, et cela même si l'on peut tout de même y trouver quelques bonnes intentions. Amenée par des personnages froids, plutôt antipathiques, s'inscrivant dans une relation que l'on a du mal à croire crédible, la réalisatrice indienne essaie de nous faire croire à la décente en enfer d'un homme suite à son changement physique. Le soucis, finalement, est que le parti pris du conte fantastique ne jamais assumé, et que le film s'intéresse trop au personnage principal et à son égoïsme, et pas assez au couple lui-même. Conséquence  : on reste en permanence spectateur du film, dont le rythme particulièrement lent fait qu'il devient ardu de tenir jusque la conclusion (nous y sommes cependant arrivés). Pour retenir du positif (en cherchant bien on peut en trouver), Shalini Usha amène de temps à autre de belles images reflets d'une certaine poésie dans la composition de celle-ci (en particulier sur la fin).

Enfin, la journée s'est terminée aux USA avec la vision du remake de Maniac, réalisé par Franck Khalfoun et produit par Alexandre Aja et Grégory Levasseur (dont on devine la présence et l'influence tout au long du film). Alors que les rues semblaient tranquilles, un serial killer avec une affection particulière pour les scalps fait son apparition. C'est dans ce contexte que vit Frank, le propriétaire d'un magasin de mannequins. Sa vie prend une tournure inattendue lorsqu'il rencontre Anna, une jeune artiste qui lui demande de l'aide pour sa prochaine exposition. Mais alors que leur amitié s'approfondit, Frank développe une obsession qui débloque peu à peu des sensations réprimées depuis longtemps au plus profond de lui: l'envie de traquer et de tuer…

Nous avions déjà pu découvrir Maniac lors de la nuit Mad (la critique complète et détaillée du film est disponible ICI), mais nous ne pouvons nous empêcher de réécrire quelques lignes dessus tant ce film nous semble réellement réussi. De toute la vague de remake qui nous envahit depuis bientôt une décennie, celui-ci est clairement le meilleur tant il se pose comme un complément parfait à l'oeuvre de William Lustig. Les partis pris du film, que ce soit en terme de réalisation (caméra subjective) comme de casting (prendre Elijah Wood pour remplacer Joe Spinell) amènent à un film nouveau, identique dans le fond, mais différent dans la forme. Malgré quelques défauts (notamment un accident grand-guignolesque ou une sous-exploitation du cadre urbain), le film a clairement emporté notre adhésion.

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Auteur : Richard B.
Publié le vendredi 13 juillet 2012 à 10h00

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