Critique Bigfoot et les Hendersons [1987]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 16 avril 2007 à 16h25

Un hôte un peu encombrant…

De retour d’un petit séjour en montagne, une famille américaine heurte de son véhicule une étrange et énorme créature : un Big Foot ! Pensant la bête morte, George Henderson la charge dans son véhicule, espérant pouvoir toucher une bonne récompense. Mais le Big Foot n’est pas mort. Il reprend même conscience dans le salon familial. Ce qui ne manquera d’ailleurs pas d’occasionner quelques déboires.


William Dear, auteur de ce Bigfoot et les Hendersons, est un spécialiste du téléfilm, des séries télé et de la comédie familiale bon enfant. Et on le sent grandement, lorsque l’on visionne cette comédie pleine de bonne humeur mais manquant totalement d’ambition et de personnalité. Sur le coup, on pourrait même être amener à douter de la justesse de raisonnement de Steven Spielberg, co-producteur sur le projet. Oui, mais… Il serait toutefois malhonnête, et bien trop facile, d’incriminer la responsabilité de ces tares qu’à la seule personne du metteur en scène.
Oui, car l’une des principales faiblesses de ce Bigfoot version humoristique est sans nul doute le manque d’originalité de son scénario. Il est même évident d’affirmer que les scénaristes se sont contentés de mixer sans aucune inventivité les scripts de E.T. et de Boudu Sauvé des Eaux (pour l’odeur et les désagréments). Pour résumé, le Bigfoot est accidentellement récupéré dans les bois, recueilli au domicile ou il ne fait que des bêtises, se voit traqué par des méchants, mais heureusement, grâce à l’abnégation de la famille, il parvient à retrouver ses congénères sans être capturé. Difficile de faire plus similaire, non ? A cela, ajoutons les Hendersons, une famille américaine cruellement standardisé (père attentionné, mère adorable, fille aînée un peu chipie, jeune fils émotif et chien facétieux) et on peut en conclure que l’on progresse en plein chemin balisé et aseptisé, direction Disneyland.

Alors, évidemment, avec si peu de matière première, William Dear fait ce qu’il peut pour nous distraire ; en accumulant les gags. Il commence par s’inspirer de la série ALF, en mettant en scène un énorme monstre goguenard, gourmand (un végétarien étrange puisqu’il mange des poissons), et aux agissements parodiant les attitudes humaines les plus populaires (les pieds sur la table basse pour regarder la télé en grignotant, les rires gras, les sourires radieux à la Whoopi Goldberg, etc). Mais bon, il est plus encombrant que ALF, et surtout plus lourd ! S’en suivent donc des scènes assez amusantes durant lesquels le gentil monstre (je me demande d’ailleurs si le monstre poilu de Monster Inc. n’en est pas inspiré, tiens) fracasse involontairement murs, plancher et mobilier de la maison familiale. Bref, ça ne vole pas bien haut, c’est un peu niais, mais cela reste plutôt divertissant.
Puis, comme je l’ai dit plus haut, le scénario introduit également un aspect chasse au monstre, histoire de faire travailler un peu plus les jeunes têtes blondes américaines sur la notion de tolérance - pendant que les gangs de jeunes blacks s’entretuent dans les ghettos. Là encore, comme dans E.T. (ou son succédané Short Circuit, de John Badham), la traque va échouer, grâce au courage d’un père, chasseur repenti, qui a vu dans le Bigfoot bien autre chose qu’un simple animal. D’ailleurs, même le chasseur obsédé va finir par succomber aux charmes de Harry le Bigfoot. Ouuuh, que c’est mignon tout ça !

En fait, le véritable intérêt de ce film trop mièvre vient du monstre lui-même : le Bigfoot, ou Sasquatch pour les américains, une sorte de Yéti des bois. En effet, on a affaire encore une fois à un magnifique travail de maquillage de la part de Rick Baker. Assistée de trois grosses autres pointures de ce domaine, Tony Gardner, Everett Burrell et Daniel C. Striepeke, la star des fx nous offre un monstre génial, dans ses expressions comme dans son regard et dans le naturel de sa silhouette (Rick Baker étant un spécialiste en primatologie, la créature ne manque pas de nous rappeler un gorille). Le résultat est tout simplement bluffant et on en vient littéralement à croire, en cours de métrage, à l’existence de ce sympathique lourdaud au grand cœur, oubliant que c’est le balaise Kevin Peter Hall qui se cache sous le costume. Et, croyez-moi, rien que pour cela, le film mérite d’être vu…

La conclusion de à propos du Film : Bigfoot et les Hendersons [1987]

Auteur Nicolas L.
55

Bigfoot et les Hendersons est un petit film sympathique qui sera à même, avec son histoire pleine de bons sentiments, de distraire les plus jeunes. Les autres, adultes et adolescents, trouveront le récit bien trop naïf et moraliste, avec un scénario qui manque d’originalité. Cependant, s’ils s’attardent à suivre le film, ils pourront néanmoins apprécier à sa juste valeur le travail d’un maquilleur de grand talent et s’amuser de quelques situations cocasses.

On a aimé

  • Un superbe travail de maquillage
  • Quelques bons gags
  • Spectacle familial

On a moins bien aimé

  • Scénario sans originalité
  • Très mièvre, limite niais

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