Hommage à Harold Ramis
retour sur un artiste qui n'a pas fait que casser du fantôme !

Chez SFU, on aimait beaucoup Harold Ramis, décédé le 24 février dernier à l'âge de 69 ans. Sans jamais être considéré comme un grand réalisateur, il aura marqué les esprits de beaucoup d’entre nous, en particulier par le biais de la comédie fantastique, raison pour laquelle nous pouvons lui rendre hommage ici.

Harold Ramis restera d’ores et déjà dans l’Histoire du Cinéma pour deux raisons. D’abord pour avoir été l’inénarrable Egon Spengler, l’intello scientifique de la joyeuse troupe des cultes SOS FantômesNe jamais croiser les effluves. »). Ensuite pour avoir réalisé Un Jour sans fin (toujours avec son pote Bill Murray), véritable petit classique de la comédie fantastique à concept, que l'on peut revoir en boucle sans jamais se lasser.

 

« I'd like to think I'd never do a gratuitous fart joke. »

 

Mais on doit également à Ramis deux autres comédies fantastiques réjouissantes mais hélas moins estimées que Un Jour sans fin : les géniaux Mes doubles, ma femme et moi (avec Michael Keaton, Michael Keaton et aussi Michael Keaton) et Endiablé (avec un Brendan Fraser hilarant comme jamais et une Elizabeth Hurley affolante). Certains sketchs de ce dernier (remake du Fantasmes de Stanley Donen avec Raquel Welch) témoignaient d’un réel génie comique.

 

« My characters aren't losers. They're rebels. They win by their refusal to play by everyone else's rules. »

 

Aux côtés de Bill Murray et de John Belushi au sein de la troupe comique de Second city et du mensuel culte National Lampoon dans les années 70, Harold Ramis commence sa carrière comme scénariste pour la télévision puis se fait remarquer du grand public en écrivant pour John Landis (American College) et pour son mentor Ivan Reitman (Arrête de ramer t’es sur le sable, Les Bleus et bien entendu SOS Fantômes, qu'il co-écrit avec ses fidèles partenaires Rick Moranis et Dan Aykroyd).  Les premières comédies réalisées par Ramis, à savoir Le Golf en folie (déjà avec Bill Murray et co-écrit avec le frangin de ce dernier), Bonjour les vacances (Ramis disait de Chevy Chase : « If Chevy Chase had not been an actor, he might have been a very popular guy in advertising or whatever field he would have gone into, because of his charisma. ») et Club Paradis (avec Robin Williams, Rick Moranis et un Peter O'Toole lui aussi décédé récemment), n’ont pas très bien vieillies mais conservent un certain charme eighties et décalé. Il devient définitivement un réalisateur qui compte en 1993 avec Un Jour sans fin, alors qu’il n’avait rien réalisé depuis 7 ans. Succès critique et publique pour film devenu culte. Ce n’est pas le cas du méconnu Stuart sauve sa famille, réalisé 2 ans plus tard et sorti en catimini chez nous.

 

« No matter what I have to say, I'm still trying to say it in comedic form. »

 

Harold Ramis retrouvera le succès en 1999 en mélangeant mafia et psychanalyse avec le réjouissant Mafia Blues, l’une des rares vraies bonnes comédies avec Robert De Niro. Le tandem De Niro/Billy Crystal revient 3 ans plus tard avec le moins réussi mais tout de même agréable Mafia Blues 2 – la rechute, seule suite qu'aura réalisé Ramis dans sa carrière. La seule fois ou Harold Ramis s’éloigne du registre comique sera en 2005 pour Faux Amis (The Ice Harvest), film noir méchant à la Coen, avec John Cusack, Connie Nielsen et Billy Bob Thornton. Une réussite artistique mais un échec cuisant en salles (il ne rentabilisera même pas son petit budget sur le sol US). Le dernier film d’Harold Ramis (aussi bien en tant que réalisateur qu'en tant qu'acteur) sera aussi l’un de ses moins bons, le lourdingue L'An 1 - Des débuts difficiles, nouvel échec au box-office. Mais Egon terminera tout de même sa carrière en réalisant quelques épisodes du The Office américain, une série parfaitement adaptée à son cinéma et à son univers.

 

« I've been directing for 25 years almost, and I've only directed nine films in that time because I like to be careful. »

 

A l’écran, on l’aura vu aussi dans Les Bleus (cf. image ci-dessous, en compagnie de Bill Murray), Baby Boom (avec Diane Keaton), Radio Rebels, Pour le pire et pour le meilleur (une apparition dans le rôle d'un psy), Orange Country, Autour de Lucy, Last Kiss (en prof) ou encore En Cloque mode d'emploi (il jouait le père de Seth Rogen), donc uniquement des comédies. Le fantasmatique troisième S.O.S. Fantômes reste tout de même sur les rails de la production (voir notre actu). Il semblait toujours avoir le sourire et il était d'ailleurs doué pour nous faire sourire.

 

« I feel a big obligation to the audience, almost in a moral sense, to say something useful. If I'm going to spend a year of my life on these things, I want something that I feel that strongly about. »

 

 

La caserne ou ont été tournés les deux SOS Fantômes rend hommage à Harold Ramis en affichant la célèbre enseigne de la team. Les fans viennent également s'y recueillir :

 

Pour finir, quelques mots de ses proches collaborateurs ou de prestigieux admirateurs :

Ivan Reitman : “The world has lost a wonderful, truly original, comedy voice with the passing of Harold Ramis. He possessed the most agile mind I've ever witnessed. He always had the clearest sense of what was funny and how to create something in a new clever way...Harold had an extraordinary impact on my career and I loved him like a brother."

Bill Murray : “Harold Ramis and I together did the National Lampoon Show off Broadway, Meatballs, Stripes, Caddyshack, Ghostbusters and Groundhog Day. He earned his keep on this planet. God bless him.

Andie MacDowell : “I was fortunate to be able to do two movies with Harold Ramis. He was the kindest of any director with whom I worked. Harold was a genius. On top of his talent, he could do the New York Times crossword puzzle faster than anyone !! I am lucky to have known him as well as I did. I will miss him.

Jack Black : “Harold was a force of good in the universe. So funny, sweet and thoughtful. He will be deeply missed.

Zach Braff : “If you're my age and got into comedy, Harold Ramis was one of the reasons. Life is fast and over too soon.

Steve Carell : “Harold Ramis. Funny, gracious, kind hearted. A joy to have known you.

Seth MacFarlane : “Harold Ramis was a brilliant, shining example for every comedy writer hoping to achieve excellence the field. He will be sorely missed.

Billy Crystal : “Sad to hear my friend Harold Ramis passed away. A brilliant, funny, actor and director. A wonderful husband and dad. Big loss to us all.

Dane Cook : “Harold Ramis has died. This man is responsible for the funniest laugh out loud, quote them forever, movie.

Ron Howard : “Harold Ramis RIP. no one could ever top him in terms of somehow being Cool & off-the-charts creative and incredibly kind & gracious.

Olivia Wilde : “Harold Ramis was a kind, wise, hilarious, brilliant guy with a buddhist heart. So grateful to have worked for him. Sending love to his fam.

Steve Martin : “So sorry to hear about the death of Harold Ramis, a comedy master. Ghostbusters, Groundhog Day, and more.

et même notre Gilles Jacob national : “Un jour sans fin s'est achevé beaucoup trop tôt. Et avec lui l'humour sans fin d'Harold Ramis. Stupeur et tristesse

ou encore Judd Apatow (avec Ramis sur la photo ci-dessous) : “Harold Ramis. Thank you. We love you.

Le plus bel hommage reste étonnement celui du président Barack Obama : “Michelle et moi avons été attristés d'apprendre le décès d'Harold Ramis, l'un des plus grands satiristes de l'Amérique, et comme beaucoup d'autres génies comiques un fier enfant de Chicago. Ses films, d'American College au Golf en folie en passant par SOS Fantômes et Un Jour sans fin, ne nous faisaient pas seulement rire aux larmes. Ils questionnaient ouvertement l'autorité. Ils nous faisaient nous identifier aux outsiders. Ils se mettaient du côté de l'opprimé. Et à travers tout cela, nous n'avons jamais perdu notre foi en une fin heureuse. Nos pensées et nos prières vont à la femme d'Harold, Erica, ses enfants et petits-enfants, et tous ceux qui l'aimaient.

 

Auteur : Jonathan C.
Publié le jeudi 27 février 2014 à 11h52

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Commentaires sur l'article

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    Merci pour cette article qui rend magnifiquement hommage à cet homme aux multiples talents.
    Karas, le 28 février 2014 17h33
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    Superbe article. Ramis a toujours été pour moi l’équivalent d'un Robert Zemeckis. Toujours dans la drôlerie et l'efficacité, tout en nous questionnant. Chapeau bas. Adieux l'ami. Et bon voyage.
    Cornelius, le 4 mars 2014 20h05

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