Critique Ghost of Mae Nak [2007]

Si en France le cinéma thaïlandais est très peu connu, il n’empêche que celui-ci est très prolifique en matière de film d’horreur. Etonnant ? Pas vraiment au vu du nombre de légendes effrayantes qui se sont immiscées dans la culture thaï. Il apparaissait donc normal pour ce pays d’en faire des films et c’est ainsi qu’il y eu plus d’une vingtaine d’adaptations de l’histoire de Mae Nak. La légende de Mae Nak vit le jour il y a environ 200 ans. Il est dit qu’une jeune femme du nom de Mae Nak, morte en donnant naissance à son enfant, est revenue d’entre les morts afin d’attendre son mari parti à la guerre. Cependant Ghost of Mae Nak ne relate pas vraiment l’origine de cette légende même si celle-ci n’est pas absente. Le film évoque plutôt le retour de Mae Nak de nos jours à travers un couple qui fait l’acquisition d’une vieille maison abandonnée dans laquelle la tragédie de Mae Nak se serait déroulée.
Contrairement aux superproductions horrifiques d’aujourd’hui où les fantômes sont forcément considérés comme maléfiques, ce long métrage thaïlandais n’utilise pas un schéma aussi simple. Le fantôme apparaît beaucoup plus comme une âme en peine possédant une véritable personnalité. Voilà donc un fantôme qui peut aussi bien agir pour se protéger soi-même que pour protéger un amour véritable. Il s’agit donc d’un personnage aussi bien capable de faire le bien que le mal. D’un point de vue scénaristique, si dans l’ensemble les évènements peuvent se prévoir, il subsiste tout de même quelques surprises de ce côté-ci. En revanche, peut-être peut-on regretter que les effets gores soient si peu nombreux.
Du côté de la mise en scène, celle-ci se rapproche d’avantage d’une production occidentale en jouant principalement sur de brusques montées de sons et sur des plans où le fantôme apparaît soudainement dans le fond. Vous l’aurez compris, il n’y a rien de bien originale à ce niveau là mais il arrive quand même que l’effet soit réussi. Restons dans la technique pour parler des effets spéciaux. Ceux-ci s’intègrent assez bien dans l’image même si j’ai pu relever une certaine inégalité dans la qualité. En effet, au regard de la scène où un homme brûle vif, on peut voir qu’il s’agit d’un masque de l’acteur. En revanche, sur la scène où un personnage se fait couper en deux, les effets spéciaux sont très réalistes. Enfin, pour ce qui est du jeu d’acteur, après un début difficile avec l’affichage systématique d’un sourire à se déchirer la mâchoire tel qu’on peut le voir dans des séries du style de Beverley Hills, les acteurs finissent par rentrer dans leur rôle et parviennent alors à convaincre le spectateur des émotions ressenties.