Critique Cube Zero [2006]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 20 mars 2006 à 07h42

Un Cube qui prend un sacré bouillon

Nos amis les Mario Bros n’ont pas du être bien sages, car on les trouve en ce début de film assignés d’office comme surveillants au cœur d’une vieille régie télé polonaise, la moustache rasée et la casquette confisquée. Leur job, en plus de surveiller probablement la vieille plomberie de cette cave glauque et mal éclairée, est également de mater sur des caméras de surveillance vintage des tas de gens qui se font dessouder dans des cellules qui ont la bougeotte. Justement, c’est le cas en ce moment ; un type pénètre dans une des cellules par un des sas qui y accède, pose le pied au sol, et se retrouve découpé en petits morceaux par des fils d’acier, le tout dans une magnifique gerbe de sang numérique !
Blasés, les deux plombiers qui en ont vu d’autres s’en tapent comme de leur première salopette et passent le temps comme ils le peuvent ; Luigi – que son frère continue à nommer bizarrement Will - en jouant aux échecs et Mario en nettoyant frénétiquement son joli clavier d’Atari ST dernier cri, tout en guettant d’un œil inquiet un vieux téléphone récupéré dans un grenier. Ils nous apprennent également, au cours de passionnants dialogues métaphysiques, qu’un de leur collègue a disparu. Le tout en dégustant des gélules gastronomiques - steak frites pour Mario, salade pour Luigi -de manière détachée. En fait, on devine que ce collègue, c’est Wario, et comme il est méchant, les ‘’chefs qui vivent au dessus’’ l’ont mis avec les autres dans le hachoir à viande.
De temps à autres, on lâche la vie trépidante des deux plombiers et on se rend dans les cellules, où l’on suit un groupe de victimes qui vient de se former et qui passe avec une régularité métronomique au rayon charcuterie, pour finir en saucisse grillée ou en hachis Parmentier. Un peu nerveux, ils ne manquent pas de massacrer leurs chaussures promues au rang d’éclaireur et de s’interpeller avec des noms d’oiseaux. L’ambiance n’est pas terrible, notamment entre un type louche ; un black avec un tatouage sur le front, et une blonde antipathique et raciste - qui va finir par taper dans l’œil de Luigi-Will – qui prétend que tous les Black tatoués ont une puce dans le cerveau.
Puis, soudain, l’une des caméras – et oui, apparemment, les types qui ont construit ce système ultra-sophistiqué qui mélange de manière ‘’subtile’’ la technologie steampunk et l’informatique des années 50 n’ont pourtant pas pensé à installer des caméras de surveillance vidéo dans chaque cellule – repère un vilain Wario bien amoché - et pas très ressemblant finalement - qui est sur le point de s’échapper du système. Un fondu au blanc, puis un fondu au noir, ont raisons de la résistance de ce personnage réfractaire qui se retrouve, une fois l’image revenu, enchaîné sur une grille ( ?). On se dit alors qu’il s’en passe des choses zarbis dans l’obscurité. Ainsi maîtrisé, le prisonnier récalcitrant se voit poser une question fondamentale par Mario, qui suit la procédure x.758 bis inscrit sur son Code d’Honneur du Plombier (si, si, ça existe, je l’ai vu dans Brazil !) : - Croyez-vous en Dieu ? - Non, répond Wario. Luigi, pressé par son frère, appuie par conséquent sur un gros bouton poussoir de machine agricole marqué d’un N. Et Wario fini en kebab. - Et s’il avait répondu oui ?, demande un Luigi horrifié. - J’en sais rien, personne ne répond jamais oui, rétorque Mario. Sa curiosité satisfaite - il n’appuie même pas sur Y, pour voir -, Luigi retourne à ses échecs, et voit à nouveau la Blonde Antipathique à la télé.
Le tendre Luigi tombe alors amoureux et cours dans la moulinette à humains pour la délivrer. Furieux, les ‘’chefs qui vivent au dessus’’ envoient trois de leur sbires porter main forte à Mario. Un véritable trio de choc. Deux des sbires sont des fans de Men in Black avec des prothèses en formes de lames sur les doigts - qui leur permet sûrement de taper plus vite sur la touche Enter du clavier de leur ordinateur débranché -, et leur chef est une espèce de cyborg cynique qui passe son temps à plaisanter sur le sens de la vie en agissant une canne au design victorien.
Obéissant à l’amour fraternel et faisant fi du danger, Mario mets tout le système informatique et électrique hors service en arrachant le fil électrique de sa lampe de bureau. Il désactive par cet acte téméraire tous les pièges installés dans les cellules par un gouvernement sadique qui fait des expériences stupides sur des condamnés et des opposants politiques. Particulièrement rancunier et furieux contre le plombier débonnaire, le cyborg borgne effectue alors une opération chirurgicale au canif sur Mario puis active à distance une puce dans le cerveau du black louche, une manipulation qui donne raison à la Blonde Antipathique et qui allume deux loupiotes vertes dans les yeux du Black et le transforme en un cyborg à la souplesse toute ''Karlofienne''.
Un combat s’ensuit alors entre Luigi et Cyborg Black Louche, mais on sait depuis longtemps l’aptitude innée qu’à notre héros plombier pour marcher sur des cubes, écraser des champignons et autres tortues. Alors, vous pensez bien qu’un Cyborg aux loupiottes vertes, c’est la rigolade ! Il se débarrasse par conséquent assez aisément de ce Boss de fin de niveau, puis fuit ce mauvais jeu vidéo par une cuvette de chiottes géants – ou quelque chose du genre – avec la Blonde Antipathique…
Y’a quand même une surprise à la fin, je ne vous en dirait rien…
Le premier volet de Cube, l’unique, le vrai, valait son pesant de cacahuètes, non pas pour son script qui n’était pas à proprement parlé révolutionnaire – un simple huis clôt meurtrier – mais pour son ambiance claustrophobe et paranoïaque, tout autant que pour cette mer de mystère dans lequel baignait ce mystérieux réseaux de cellules automatisées et meurtrières. Avec le succès de ce sympathique petit film, il y eu forcément création d’une licence et ils osèrent faire une suite, Hypercube, totalement inutile, puisque presque identique, qui n’osa cependant pas trop lever le voile du mystère sur les origines et les objectifs de cet engin de mort et de ses créateurs.
Et bien, dans ce Cube Zéro, qui mérite vraiment son nom, les producteurs se lancent à l’eau. Pour nous présenter l’explication la plus débile qui soit. On a du mal en effet à admettre que la plupart des exécutions commises dans le Cube sont des expériences gouvernementales – je ne vois pas réellement ce qu’a de révolutionnaire, ni de très pratique à mettre en œuvre dans un autre contexte, l’exécution au fil métallique. Et de parlons pas des agents secrets, qui sont tellement ridicules qu’ils font basculer le métrage dans le rayon la comédie potache à la Troma.
On pourrait se contenter des exécutions, qui sont très violentes. Même pas. Car le choc de l’effet gore est désamorcé par cette utilisation d’effets numériques d’une médiocrité consternante qui transforme des scènes de massacre en plates séquences de jeu vidéo, car même le sang est numérique ! Le nec plus ultra du bis reste cependant les décors de la régie de surveillance, un assemblage hétéroclite d’appareils ridiculement obsolètes, et le phénomène du soldat Cyborg, qui se voit affublé de lumières vertes à la place de ses yeux au moyen d’une incrustation numérique d’une grossièreté lamentable.

La conclusion de à propos du Film : Cube Zero [2006]

Auteur Nicolas L.
15

Cube Zéro est un sacré nanar. Parfois soporifique, parfois drôle, toujours très con, il diffuse cet étrange et envoûtant parfum qui crée en moi, et en tout autre amateur de nanars, je crois, une sorte d’inexplicable sensation d’attraction-répulsion. Ne vous laissez pas leurrez par ma note, cette purge mérite un 0 pointé. Mais que voulez-vous, je suis un grand sensible incurable…

On a aimé

  • Si con que cela en devient drôle

On a moins bien aimé

  • Scénario débile
  • Inutile répétition des errances ‘’cubiques’’
  • Des dialogues stupides

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