Critique Darkside, les contes de la nuit noire [1990]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 13 novembre 2006 à 08h13

Trois histoires (et un Timmy) cuisinés aux petits oignons

La jolie Betty est une quadragénaire bcbg vivant dans un paisible quartier résidentiel. Aimable, toujours le sourire, cette femme si appréciée de son voisinage garde cependant un terrible secret : elle est cannibale. A ce sujet, justement, elle est en ce moment même en train de d’apprêter sa cuisine avant d’entamer la préparation de son nouveau festin : un rôti de Timmy, ce jeune garçon tombé par hasard entre ses mains et actuellement enfermé dans une cage. Afin de distraire la cuisinière, dans le but évident de gagner du temps, Timmy envisage alors de lui raconter quelques histoires terrifiantes.
Tales From the Darkside est, avant tout chose, un show télévisé horrifique qui durant 4 saisons (de 1984 à 1988) égaya les vendredi soir de la chaîne Scifi-Channel. Se revendiquant un statut de Quatrième Dimension des années 80, elle n’atteignit cependant jamais cet objectif – la faute à une suite d’épisodes de qualité bien trop inégale – et restera dans l’ombre, au niveau de la réputation et surtout de l’audimat, des Creepshow et autres Tales From the Crypt. Il faudra donc attendre les années 90 et une anthologie filmée de John Harrison pour que cette série non dénuée de charme se fasse connaître en Europe.

Deborah Harry : 40 balais et toujours aussi hot !

John Harrison, le réalisateur unique de ce film à sketches, est un amoureux du genre fantastique. Grand ami de George A. Romero, il débuta dans les clips vidéo avant d’œuvrer comme scénariste, compositeur, ou réalisateur, sur de nombreuses productions horrifiques, notamment télévisuelles. Sur son curriculum vitae, les connaisseurs apprécieront de lire ses prestations sur Day of the Dead, mais surtout sa participation à de nombreux épisodes de Tales From the Darkside, un travail qui lui donna évidemment l’idée de réaliser un film bâti sur le concept. Plus récemment, John Harrison à offert aux téléspectateurs une adaptation plutôt réussie de Dune et une suite (Les Enfants de Dune) nettement moins réjouissante.
Encouragé par le producteur Richard P. Rubinstein (autre ami de Romero !), le boss de Laurel Entertainment, c’est donc en 1990 que, avec l’aide de Michael McDowell (scénariste sur la série originelle mais aussi sur les Tales From the Crypt de HBO), le jeune réalisateur construit son anthologie en trois segments, reliés entre eux par un fil rouge anthropophagique.
Le premier épisode, Lot 249, est une adaptation d’une nouvelle de sir Arthur Conan Doyle, retravaillée pour la circonstance par Michael McDowell. Si cette histoire de momie égyptienne manipulée par un nécromancien assassin n’est guère originale, elle a l’avantage de réunir un casting alléchant, et de loin le plus huppé de tous. Christian Slater, Steve Buscemi et Julianne Moore (première apparition cinéphilique de cette grande dame du cinéma) se partage donc l’affiche au cours d’un épisode qui revendique fortement une atmosphère gothique – dans le style Hammer Films – sans réellement y parvenir, l’influence pulp américaine étant trop forte. Mais bon, l’épisode est tout de même très agréable à voir, avec de bons comédiens et un twist final (systématique dans la série télé) prévisible mais assez drôle.
Christian Slater face à la momies

Le film continue avec Le Chat de L’Enfer. Adapté par George Romero sur une nouvelle éponyme de Stephen King, l’on était en droit d’attendre un feu d’artifice horrifique. Ce n’est hélas pas le cas. La principale cause de cette déception est certainement que The Cat from Hell n’est pas réellement ce que l’écrivain du Maine a écrit de mieux, mais aussi en raison d’un traitement visuel qui respire trop le déjà vu. Au final, ce huis clos dans lequel un tueur à gage tente d’éliminer un chat vengeur n’est guère angoissant, malgré de gros efforts fait dans le registre technique (photographie glauque, caméra subjective) et un duo d’acteur assez halluciné. Une consolation ; cet épisode est de loin le plus gore, avec la mort atroce d’un type qui ne prendra plus jamais l’expression ‘’avoir un chat dans le gorge’’ à la légère.
Un matou plutôt vindicatif

La troisième histoire, construite sur un script original de Michael McDowell, est à mon goût la plus réussie, même si l’on devine très tôt le fin mot de l’histoire. Le coté horrifique est pleinement assumé, avec une gargouille gothique très réussie – elle est l’œuvre du trio de maquilleurs Howard Berger, Greg Nicotero et Robert Kurtzman, les boss de K.N.B. Effects Group – qui, à l’occasion d’une excellente scène de métamorphose, ne manquera pas de rappelé aux fantasticophiles un certain Hurlements. A noter, dans un rôle inhabituel pour elle, la présence dans ce segment de la charismatique Rae Dawn Chong qui, après des débuts chez Disney (comme Britney Spears !), est aujourd’hui bien connue des téléspectateurs grâce aux séries Poltergeist et les Chemins de l’étrange (une série bien originale que je vous conseille fortement !).
L’invasion des bébés gargouilles

La conclusion de à propos du Film : Darkside, les contes de la nuit noire [1990]

Auteur Nicolas L.
75

En général, les films à sketches ne sont guère passionnants. Le format court des épisodes ne permettant qu’imparfaitement l’immersion du spectateur dans le récit et son identification par rapport aux protagonistes. Ici, avec ces Tales From the Darkside, c’est encore le cas, mais le résultat est très loin d’être catastrophique. Il est même plutôt plaisant. Les trois histoires sont assez bien traitées, la continuité narrative est garantie par la présence d’un seul réalisateur et l’implication des comédiens dans leurs rôles respectifs donne de la tenue à l’ensemble. Au final, un sympathique spectacle dans la veine du premier volet des Creepshows.

On a aimé

  • Trois sketches de qualité équivalente
  • Une bonne réalisation
  • D’excellents effets spéciaux
  • Un casting de choix

On a moins bien aimé

  • Le manque d’originalité
  • Des fins prévisibles
  • Un fil rouge un peu léger malgré Deborah Harry

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