Critique Frankenstein s'est échappé [1957]

Avis critique rédigé par Emmanuel G. le vendredi 21 février 2003 à 11h23

Frankenstein s'est échappé

Créateur et créature...
Frankenstein s’est échappé représente une grande date du cinéma fantastique à plus d’un titre. Tout d’abord, ce film marque les débuts de la firme anglaise Hammer dans l’horreur gothique. Le grand succès du film va persuader la compagnie de continuer à œuvrer dans ce sens, et c’est une bonne chose puisque cela aboutira à de nombreux chefs d’œuvre ! Non seulement la Hammer va ressusciter d’autres monstres légendaires (Dracula bien sur, dès l’année suivante) mais elle donnera aussi plusieurs suites à Frankenstein s’est échappé (5 autres films par la suite, mais seulement 4 avec Peter Cushing dans le rôle titre). C’est aussi le premier film en couleurs de la firme anglaise. Enfin, pour la première fois est réuni ici un trio qui marquera définitivement le fantastique : Terence Fischer, Peter Cushing et Christopher Lee...
Terence Fischer, le réalisateur, donne ici le «la» visuel et thématique des productions Hammer à venir, dont il signera d’ailleurs lui-même quelques un des plus beaux fleurons. Surtout, c’est l’utilisation de couleurs riches et chatoyantes qui marque ici, rendant notamment très expressive (surtout pour l’époque) les images sanglantes. Le travail de Fischer sur le cadre et le découpage permet également au film d’être toujours aussi intense aujourd’hui.
L’excellent Peter Cushing impose ici l’image d’un baron Frankenstein absolument dépouillé de tous scrupules et de toute morale. Un personnage vil et manipulateur qui ne se remettra jamais en cause. Il est très loin de l’image du savant torturé décrit par Mary Shelley dans son roman, dont le film ne conserve en définitive que très peu d’éléments. Froid et méthodique, ce personnage va comme un gant à Cushing, son fameux profil d’aigle et son regard tétanisant. D’autant plus impressionnant que l’histoire se focalise principalement sur ce savant, ses manipulations et sa folie.
Face à lui, c’est Christopher Lee, alors peu connu, qui se glisse sous la défroque du monstre. Le maquillage (très différent de celui immortalisé par Boris Karloff dans les films de la Universal) ne permet guère de le reconnaître, et le rôle muet du monstre ne lui permet pas de marquer les mémoires comme il le fera dans le rôle de Dracula. Toutefois, sous ce maquillage étrange et plus dérangeant que l’original, renforçant l’aspect tragique de la créature, Christopher Lee réussit à émouvoir. Mais il faut bien avoue que Lee a moins de prestance en créature rafistolée qu’en vénéneux Comte Dracula, rôle qui démontrera son immense talent.
Si le film reste très bon, le grand choc des deux personnalités Cushing/Lee que nous attendons forcément n’aura donc pas lieu sur ce film, mais bien sur Horror of Dracula, qui les verront s’affronter en tant que Van Helsing et Dracula. D’autant plus qu’ici, c’est avant tout sur le personnage d’un baron Frankenstein particulièrement déviant que s’articule le récit. Mais cela n’enlève rien au plaisir que l'on prend à ce film osé et plastiquement novateur.

La conclusion de à propos du Film : Frankenstein s'est échappé [1957]

Auteur Emmanuel G.
80

Un très beau film, haut en couleurs, qui ouvre la période gothique de la Hammer Films. Peter Cushing campe un incroyable et impitoyable Baron Frankesntein.

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