Entretien avec Benjamin Goacolou
Il nous parle de l'édition 2010 du Monde du Jeu

La semaine prochaine débute l'édition 2010 du Monde du Jeu, l'un des principaux évènements ludiques de l'année où sont amenés à se rencontrer créateurs, éditeurs, hardcore gamers et public familial. Nous avons eu envie, à cette occasion de poser quelques questions à Benjamin Goacolou, président de la manifestation.

SFU: Bonjour, Benjamin Goacolou. Pouvez-vous vous présenter à nos internautes. Quelles sont vos  responsabilités au sein du Monde du Jeu?

Benjamin Goacolou: Bonjour! Et bien, je suis le président du Monde du Jeu depuis trois ans, depuis que Games  Fed a racheté le salon. Je suis chargé de diriger, avec l'aide de commerciaux et d'opérationnels, la ligne  éditoriale du salon et de régler tout les détails.

SFU: L'équipe du Monde du Jeu, c'est combien de personnes?

B.G.: L'équipe se compose de quatre salariés. On travaille beaucoup (rire). Après, les exposants apportent  une très précieuse aide. Le Monde du Jeu est une force collective. Nous essayons d'aider l'industrie du jeu,  ils nous le rendent bien.

SFU: Depuis la disparition de la GenCon, le Monde du Jeu est, en compagnie du Festival International des Jeux de Cannes, l'une des deux grands salons ludiques de France et LA manisfestation dédiée en grande partie au jeu spécialisé. Les joueurs sont donc impatients de découvrir cette nouvelle édition. Comment vivez-vous  cette responsabilité?

B.G.: tout d'abord, en essayant de faire de notre mieux chaque année. Nous essayons de démontrer que  l'univers du jeu mérite un évènement à sa juste valeur, très riche en contenus, que cela soit dans le  domaine du jeu de société, de jeu de cartes, du jeu de rôle et du jeu à figurines. Nous organisons des  animations, à la fois sur le site et tout autour du salon. Chaque année, nous arrivons à étoffer toutes les  activités et cette année vous allez encore pouvoir le vérifier, avec l'introduction d'un espace Kid, un  espace Poker, une soirée off, une soirée medievale, des espaces grandeur nature... Cette année, nous  acceuillons, entre autres, la remise de prix du concours des créateurs de jeu organisé par le Centre  National du Jeu. Bref, le programme est très riche.

SFU: Qu'est-ce qui lie le Festival du Jeu Video et le Monde du Jeu? Mariage d'amour ou de raison?

B.G.: en fait, la société organisatrice du Festival du Jeu Video et du Monde du Jeu, c'est la même. Cela  fait cinq ans que nous organisons le Festival du Jeu Video. Nous avons racheté le Monde du Jeu il y a trois ans car nous étions persuadés que nous pouvions générer une synergie intéressante entre les deux univers. Il y a des ponts assez évidents entre le jeu video et le jeu de société avec des licences communes, des systèmes de jeu communs, etc. Après, dans l'absolu, chaque salon possède une identité propre. Ce sont deux salons  organisés par des équipes différentes. Ainsi, je ne travaille pas du tout sur le Festival du Jeu Video. Nous organisons ces manifestations au même lieu, sur le même site, car nous pensons que le visiteur du Festival du  Jeu Video sera intéressé par le contenu du Monde du jeu, et inversement. Les deux précédentes éditions nous  ont démontré que la complémentarité des deux salons a été saluée du coté du Monde du Jeu et du festival du  Jeu video. Donc, c'est vraiment deux univers qui sont proches, assez frères, et comme nous proposons aux visiteurs d'un salon d'aller visiter un autre salon gratuitement, c'est tout bénéf, pour tout le  monde (rire)..

SFU: Donc l'experience un ticket pour deux salons est reconduite?

B.G.: oui, c'est comme les autres années. Les deux salons se tiennent dans le même hall. De plus, cette  année, nous avons un accord avec le Shooting Games Show (ndj: salon du Paintball, de l'Airsoft et de  l'Archerie), un salon qui se déroule dans un autre hall du Palais des Expositions le même weekend. Avec un  ticket du Monde du Jeu, les visiteurs auront une réduction lors de l'achat d'un ticket du Shooting Games  Show.

SFU; Chaque années, lors des visites du Monde du Jeu, l'on a la sensation que le salon a toujours eu une  attention particulière envers les associations.

B.G.: pour nous, mettre en avant le milieu associatif est très important, que cela soit en terme de contenu comme en terme d'animation. Le jeu doit énormément aux associations qui continuent à se battre et défendre  leur passion un peu partout en France. Il est donc naturel de les acceuillir sur l'évènement, d'autant plus qu'ils proposent toujours des choses très intéressantes. Cette année encore, vous verrez, il y a tout un  village associatif sur l'évènement, avec des nouvelles associations, qui proposent des choses assez  innovantes. Je vous laisse le plaisir de le découvrir la semaine prochaine. Une chose est sûre, il y aura  toujours un village associatif au Monde du Jeu!

SFU: D'année en année, le nombre d'exposants n'a cessé d'augmenter. C'est encore le cas en 2010?

B.G.: oui, absolument. Cette année, on passe à 90 exposants. Une belle progression car l'année dernière,  nous étions à 60 exposants. Les nouveaux exposants sont de types variés, avec l'espace Poker, l'arrivée  d'Ankama et Konami pour les jeu de cartes à collectionner, le Spiral Billard, Spin Master, Kinigame en  jeux/jouets... Bref, il serait trop long de tous les énumérer, je vous invite donc à vous rendre sur le site  internet du Monde du Jeu où la liste des exposants est reportée.

SFU: Le Monde du Jeu est donc en progression, cela revient-il à dire que le jeu spécialisé et grand public  se porte bien en France? En pleine crise économique, on pourrait penser que les Français aient d'autres  priorités, non?

B.G.: Pour le jeu spécialisé, le secteur est tenu par des passionnés qui sont toujours prêts à se battre  pour mettre en avant leurs créations et leurs jeux. Ils trouveront toujours l'énergie pour éditer et diffuser  leurs créations. C'est une particularité de cette industrie où tous les acteurs sont des passionnés.

Après, je pense que le jeu de société, de manière plus large, ne profite pas de la crise mais n'en souffre  pas trop, parce que les parents sont plus enclins à investir dans un jeu de société pour sa longue durée de  vie et le fait que l'on peut le partager avec un grand nombre. Par exemple, contrairement à un jeu video qui  coûte très cher, aux alentours de 70€, et qui dure huit à dix heures - et puis c'est terminé -, on va peut-être  préférer investir dans un jeu de société qui coûte 40€ et qui va apporter plusieurs dimanche après-midi de  plaisir.

Je pense que le jeu est une industrie qui est, comme toutes, touchée par la crise mais qui reste très dynamique. On peut le voir au nombre croissant de créations d'entreprises spécialisées dans l'éditions de jeux, au niveau français comme au niveau international.

SFU: Vous pensez donc que le Monde du Jeu peut prendre encore plus d'importance? Quels sont vos objectif,  par exemple, pour cette édition?

B.G.: Oui, oui, certainement. C'est pour cela que nous introduisons de nouveaux contenus, de nouveaux  exposants. Nous sommes cependant très loin d'arriver à fédérer tous les acteurs du secteur afin de les  acceuillir sur l'évènement. Au niveau du jeu Kids, cette année, nous avons Spin Master, Keejodreams, des  magazines, mais nous n'avons pas Haba et Lego n'est pas vraiment présent. Bref, au niveau du Kids, il y a  encore beaucoup de choses à faire. C'est un secteur très difficile à toucher. Cette année, nous créons un  précédent avec cet espace kids, accompagnée par toute une campagne de communication, histoire de faire  prendre la sauce. Même chose pour le Poker, que nous comptons développer au fil des années. Notre but est de gérer la croissance de l'évènement avec méthode. Cette année est une année de consolidation. On reste sur nos quatre familles de départ (jeu de société, jeu de cartes, jeu de figurines et jeu de rôle), l'année  prochaine, on essaiera de monter d'un cran.

SFU: les animations se déroulant en dehors du site sont organisées par qui?

B.G: pour la soirée médievale et le Off, nous fonctionnons avec des partenariats. Pour la soirée, il s'agit  d'un partenariat avec l'Echoppe Medievale et Medievent. Pour le off, nous sommes en partenariat avec le  Musée de la Carte à Jouer d'Issy les Moulineaux. Pour les autres animations, celles qui seront sur le salon, c'est géré au cas par cas. Nous mettons en place des moyens opérationnels pour que l'espace puisse  acceuillir l'animation dans les meilleures conditions, puis soit l'on s'en charge, avec l'appui  d'animateurs, soit l'on confie le fonctionnement à un exposant (éditeur ou association). Par exemple, cette  année, nous avons une arène de combat grandeur nature et nous appuyons sur les soutien d'une école d'études  médievales et de deux associations chargées d'organiser un tournoi durant toute la durée du salon. Il peut  donc avoir plusieurs acteurs sur un même espace thématique et en travaillant tous ensemble on peut parvenir  à mettre en forme un programme très riche. L'important est que tous les visiteurs y trouvent leur compte,  quelque soit leurs gouts et leur age.

SFU: Le président du Monde du Jeu est-il un joueur?

B.G.: Oula, oui (rire). A l'origine, je suis un vieux joueur de jeux à figurines. J'ai pratiqué très  longtemps. J'ai aussi été un peu rôliste. Aujourd'hui, je suis plus un joueur de jeu de société, que je pratique  en famille.

SFU: Merci, Benjamin, pour toutes ces explications, et à bientôt dans les allées du Monde du Jeu?

B.G.: A bientôt!


Entretien téléphonique réalisé le mercredi 1er septembre 2010 par Nicolas Lamberti

 

Merci à Yannis Weinbach

Le site du Monde du Jeu

Le Report SFU du Monde du Jeu édition 2009

Auteur : Nicolas L.
Publié le samedi 4 septembre 2010 à 16h28

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