Lancement du voilier solaire de l'espace
Un problème empèche le voilier de sortir de l'orbite

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Premier communiqué du matin
L'agence spatiale russe Roskosmos et la Flotte russe du Nord ont confirmé mercredi matin l'échec du lancement du voilier solaire de l'espace, Cosmos 1, à partir d'un sous-marin russe.
"A cause de l'arrêt spontané du moteur du premier étage du missile porteur Volna à la 83e seconde du vol, l'unique appareil cosmique +Voilier solaire+ n'a pas atteint son orbite", a indiqué Roskosmos dans un communiqué publié sur son site internet.


Le missile porteur Volna, développé par le centre d'Etat des missiles du Bureau d'études Makeev, a été lancé mardi à 19H46 GMT de la mer de Barents depuis le sous-marin nucléaire Borisoglebsk, a précisé Roskosmos.
"Malheureusement, c'est le deuxième échec de la tentative d'envoyer dans l'espace le voilier solaire", ajoute Roskosmos, rappelant le premier lancement raté en juillet 2001, lorsque l'appareil ne s'était pas séparé du missile-porteur et avait été détruit dans les couches denses de l'atmosphère.
L'échec du lancement a été confirmé à l'AFP par le porte-parole de la Flotte du Nord, le capitaine Igor Dygalo. "Le satellite n'a pas établi de contact, ce qui signifie sa perte", a-t-il dit.
Un groupe de travail a été créé par la Flotte du Nord pour examiner les raisons de l'incident, a-t-il ajouté.
Cosmos 1 tentait de montrer que les rayons lumineux peuvent fournir une source illimitée de propulsion pour des voyages spatiaux, a expliqué Louis Friedman, président de la Planetary Society et directeur du projet à Pasadena (Californie), siège de la Planetary Society.
Pesant une centaine de kilos (220,5 livres), Cosmos 1 a été conçu et construit par NPO Lavochkin, une agence spatiale russe quasi-indépendante. Le gouvernement russe fournit le lancement.
Le projet, dont le maître d'oeuvre est la Planetary Society à Pasadena (Californie), fondée en 1980 par l'astrophysicien et écrivain légendaire Carl Sagan, mort en 1996, est en grande partie financé par les studios de production américains Cosmos, créés par sa veuve, Ann Druyan.
Chacune des huit voiles triangulaires, très fines, en Mylar (environ 5 microns, ou un cinquième l'épaisseur d'un sac à poubelle en plastique) ressemblent aux pétales d'une fleur, qui une fois déployées, ont la forme d'un énorme miroir en forme de disque de 30 mètres (100 feet) de diamètre. Le Mylar est un matériau très résistant qui réfléchit la lumière.
Cosmos 1 aurait pu être visible de la Terre dont il pouvait le tour en une centaine de minutes.
L'ouverture des voiles pouvait se faire seulement après une période d'acclimatation du vaisseau et de ses instruments au vide de l'espace.
Louis Friedman avait déjà pensé à un voilier solaire dans les années 70 quand il travaillait pour la Nasa au "Jet Propulsion Laboratory" à Pasadena. Il avait alors réfléchi à un engin voguant à la rencontre de la comète Halley mais cette idée était trop audacieuse pour l'époque, a-t-il dit.
Trente ans plus tard, les technologies ont évolué et il espère que le vol de Cosmos 1 prouve que l'idée d'un vaisseau spatial à voilure solaire pour voyager dans le cosmos ne relève plus de la science fiction.
"C'est une technologie très prometteuse et tout ce que nous faisons c'est de montrer que ça peut marcher", a expliqué lundi Emily Lakdawalla, une des membres du projet.
Le principe est relativement simple. Les flux de photons, les particules élémentaires constituant la lumière, rebondissent sur la surface des voiles et, ce faisant, les poussent vers l'avant.
Si cette poussée est très faible, elle est constante et cumulative dans le vide de l'espace où aucune friction ne freine ce mouvement.
C'est ainsi qu'en cent jours, un voilier solaire spatial peut atteindre 10.000 km/heure et 36.000 km/heure en une année.
Après trois ans la vitesse dépasserait 100.000 km/heure ce qui permettrait d'aller jusqu'à Pluton, la plus éloignée des planètes du système solaire, en moins de cinq ans, explique le Planetary Society dans son dossier de presse.
Une mission à destination de Pluton, lancée avec engins à moteur chimique, utilisant la gravité de Jupiter pour accélerer, mettrait neuf ans pour atteindre sa destination.
La Nasa travaille déjà sur un concept de système permettant de transporter dans l'espace une charge utile de 240 kg (531 livres) tirée par une voilure solaire de la superficie d'un stade de football.
10h24 - Nouveau communiqué
PASADENA, Californie (Reuters) - Le vaisseau expérimental Cosmos 1, premier satellite propulsé par voile solaire, est toujours "actif", il a émis des signaux en direction des stations relais mais il pourrait se trouver sur une orbite plus basse que prévu, ont déclaré les responsables de la mission tard mardi soir.
Ces experts avaient craint dans un premier temps un échec de la mission car aucun des relais de surveillance n'était parvenu à détecter l'appareil sur son orbite prévue.

Cosmos 1, entièrement financé avec des fonds privés, avait été expédié juste après 21h45 GMT à l'aide d'un missile reconfiguré tiré par un sous-marin russe dans la mer de Barents.
La voile, composée de huit panneaux triangulaires de quinze mètres de long et cinq microns d'épaisseur, doit être déployée à 885 kilomètres d'altitude plusieurs jours après la mise en orbite. Si rien ne se déchire, ces "pétales" devraient être visibles de la Terre.
Une station de détection mobile placée dans la péninsule du Kamchatka a relevé des données indiquant la vitesse de l'engin, mais la communication a été coupée quand le moteur de Cosmos 1 s'est allumé pour le propulser en orbite, ont déclaré les scientifiques participant au projet.
L'incident a été suivi par un silence radio de deux heures. Les organisateurs de la mission, basés à Pasadena, en Californie, scrutaient pendant ce temps l'orbite prévue de l'engin, au-dessus du Pacifique puis vers l'Europe.
Une autre station de détection placée sur les îles Marshall s'est montrée incapable elle aussi de repérer le passage de l'engin, une demi-heure après le décollage, tout comme des stations permanentes en Alaska, en République tchèque et deux autres dispositifs situés près de Moscou, ont-ils précisé.
"NOUS NE SAVONS PAS OÙ IL EST"
L'étude ultérieure des relevés télémétriques de trois stations, dans le Pacifique, en Russie et en République tchèque, semble toutefois montrer que le voilier solaire s'est placé en orbite, mais apparemment pas sur la bonne.
L'appareil a ainsi bien signalé son passage et ce qui paraissait être un silence radio n'était probablement qu'un problème de réception dû à la mauvaise orientation des radars et à la mauvaise orbite de l'engin.
"La bonne nouvelle c'est que nous avons des raisons de croire qu'il est encore actif et en orbite", a déclaré Bruce Murray, cofondateur de la Société planétaire, responsable du projet. "La mauvaise, c'est que nous ne savons pas où il est."
"Absolument rien ne prouve que quelque chose va mal", a pour sa part déclaré Bruce Betts, responsable de projet à la Société planétaire.
Citant une source anonyme au sein de l'agence spatiale russe, les agences de presse Itar-Tass et Interfax ont cependant rapporté que l'appareil s'était écrasé près d'une île de la mer de Barents, non loin de son pas de tir.
L'objectif de ce projet qui a coûté quatre millions de dollars est de montrer qu'il est possible de se déplacer dans l'espace en utilisant la pression des photons émis par les étoiles - c'est-à-dire sans le moindre carburant.
L'aventure a été conduite par la Société planétaire, fondée par l'astrophysicien et auteur de science-fiction Carl Sagan, par l'ancien employé de l'agence spatiale américaine Louis Friedmann, et par Bruce Murray.
Les trois hommes ambitionnaient dans les années 1970 d'envoyer un voilier solaire à la rencontre de la comète de Halley. A la mort de Sagan, la veuve de l'écrivain a financé l'essentiel du projet grâce à son entreprise Cosmos Studios, spécialisée dans le "divertissement spatial".
"Ce sera un gigantesque bond en avant (...) si ça réussit. Ce sera un échec peu surprenant dans le cas contraire", a déclaré Bruce Murray à des journalistes avant la mise en orbite.

Auteur : David Q.
Publié le mercredi 22 juin 2005 à 12h45
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