Critique Une Odyssée sicilienne #5 [2013]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le jeudi 19 décembre 2013 à 16h47

La bulle engloutie

Alors que les Alliés terminent les préparatifs pour un débarquement en Sicile, le Vatican réunit un groupe de «salopards» italiens, accompagnés d’un aumônier militaire, pour une mission de récupération au large de Lampione, dans l’archipel des îles Pélages. Pour mener à terme leur mission, en plus d’essayer d’échapper aux filets de la police fasciste (dirigée par le capitaine Stiletto, archétype de la sale brute), le petit commando va devoir faire preuve de célérité, pour ne pas se retrouver pris au milieu du plus gros engagement naval de l’Histoire...


Cinquième opus de cette série uchronique qui nous conte la deuxième guerre mondiale d’une manière un peu différente de celle que nous enseigne l’Education Nationale, Une odyssée sicilienne nous emmène en Méditerranée pour une fiction uchronique prenant sa source dans la vérité historique (à savoir le débarquement de Sicile). Les auteurs, italiens comme les personnages de leur album, Luca Blengino et Pasquale Del Vecchio, profitent ici de l’occasion pour tenter de mettre à mal quelques contre-vérités, comme la prétendu lâcheté des soldats italiens et la passivité de la population devant l’oppression fasciste. On y voit donc des individualités refusant de subir le joug d’un état despotique et le scénario met en valeur le courage et la compétence de la marine italienne, pourtant bien moins loti en équipement moderne que la flotte alliée. Pour les auteurs, les origines de la débâcle se trouvent dans un état-major politiquement divisé et un gouvernement suicidaire, dirigé par des fanatiques et des incapables (dans leur quête, les héros vont croiser un régiment d’artillerie largement fourni en munitions... mais d’un calibre supérieur à leurs canons!). En fait, mêlant thriller léger à la Dan Brown (mais que contient donc cette valise qui met remettre en cause deux milles ans d’histoire?) et récit guerrier, cette odyssée sicilienne est loin d’être désagréable à suivre mais manque singulièrement de ressort, principalement en raison d’un découpage peu inspiré et d’un coup de crayon bien trop sage. C’est un fait, Del Vecchio peine à donner du relief aux personnages alors que le flux narratif affiche sa somnolence. De plus, l’intrigue ne développe pas - et n’exploite même pas - la «mythologie» de la série (comme la mort prématurée d’Hitler), faisant presque de cet album un one shot pouvant être replacé dans un environnement historique classique. Ce qui le prive d’une grande partie de son intérêt.

La conclusion de à propos de la Bande Dessinée : Une Odyssée sicilienne #5 [2013]

Auteur Nicolas L.
50

Pas désagréable à lire, Une odyssée sicilienne n’en est pas pour autant un album méritant un grand intérêt. Le scénario est loin d’être crétin mais la mise en forme est trop paresseuse et m’intrigue n’exploite en rien la mythologie de cette série de qualité moyenne. Bref, si vous ne faites pas partie des lecteurs de BD fan de récits militaires historiques ou uchroniques, vous pouvez tranquillement passer votre chemin.

On a aimé

  • Pas désagréable à lire
    Très facile d’accès
    Quelques contre-vérités mises en lumière

On a moins bien aimé

  • Un découpage paresseux
    Un dessin manquant de relief
    Une mythologie peu exploitée

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