Critique Dragon Wasps, l'ultime fléau [2013]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le jeudi 31 janvier 2013 à 00h46

Insectes de feu et abeille maya

Deux babes (Dominika Juillet et Nikolette Noel) se baladant dans la jungle d’Amérique Centrale, vous me direz « pourquoi pas ? ». D’autant plus qu’elles ont une bonne raison pour affronter humidité, moustiques et guérilleros bling-bling. Oui. Car elles sont des scientifiques. De belles intellectuelles en bonnets D et tailles de guêpes (tiens, cela tombe bien puisqu’il s’agit d’un film où ces insectes ont la partie belle) dont je n’ai pas pigé la spécialité – en fait, je crois que tout le monde, y compris le scénariste et le réalisateur, s’en tamponnent le coquillard – mais qui, assurément, affichent une belle notoriété dans leur milieu.  Ici, leur mission est double. En effet, en plus de faire baver leurs collaborateurs étudiants en adoptant des positions d’observation qui font avantageusement tendre leurs shorts très moulants, elles sont à la recherche d’un homme. Ou plutôt d’un mari disparu (je vous voyais déjà fantasmer, bande de petits pervers !). Un savant, lui aussi. Oui, c’est un film d’intello. Du moins les personnages, parce ce que pour ce qui est du reste…

Remontant sans s’accorder un instante de répit la piste du conjoint disparu (nous, on sait ce qu’il lui est arrivé, Joe Knee nous l’a montré dans le prégénérique), avec l’obstination d’un couple de renardes traquant une poule, Gina et Rhonda – puisque c’est leurs noms – vont alors vivre une aventure exotique incroyable. Elles vont commencer par tomber sur une équipe de mercenaires commandé par Parker Lewis qui, on le sait, ne perd jamais. On les pense donc entre de bonnes mains. Ce dernier, accompagné par de véritables chiens de guerre d’opérette, va prendre les deux donzelles sous sa protection et les guider dans… un véritable traquenard. Le petit convoi va en effet tomber dans une embuscade, menée par une bande d’autochtones aux looks gangsta rap, eux-mêmes dirigés par une sorte de prêtre vaudou borgne adorateur de coca (la feuille, hein, pas la boisson). On apprend alors que Parker Lewis (il a pris ici le pseudo de John Hammond, mais on l’a reconnu !) partage un contentieux avec le chef des péquenots et sa copine, une danseuse hystérique. Mais cet accrochage va vite apparaitre comme une banale incartade quand, surgie de la canopée, une masse de guêpes géantes en CGI moisie, crachant des flammes, se jette sur cette fière équipée. Aussi braves que cons, les mercenaires, au lieu de se refugier sous le camion, tentent d’abattre des centaines d’insectes à coups de fusils d’assaut et de pistolets. Spectacle surréaliste, autant utiliser une tapette à mouches. Jusqu’à ce que les insectes, sans que l’on en comprenne la raison, abandonnent le combat, laissant sur place une unique congénère tuée, une énorme guêpe de latex. Nos amis se retrouvent désormais devant un sacré dilemme : agir seul et risquer de perdre leurs blessés, ou demander assistance auprès du trafiquant de coca vaudou, qui ne va peut-être pas les accueillir les bras ouverts…

 

Produit par la compagnie de Roger Corman, réalisé par Joe Knee (à la vue de ce métrage, il aurait pu s’appeler foot), Dragon Wasps est un téléfilm s’inscrivant dans la pure tradition des navets Syfy (notamment la série de DTV baptisée Maneaters). Pas étonnant quand l’on prend connaissance de l’équipe cachée derrière cette œuvre. Le scénario est signé Mark Atkins, un homme qui nous a souvent régalé, à la plume comme derrière la caméra... Du moins si l’on aime les bouses cinématographiques de The Asylum. On lui doit en effet quelques perles comme Les Chroniques de Mars, Last Days of Los Angeles, Merlin et la guerre des Dragons et Dragonquest: le réveil du dragon. Vous l’avez deviné, ce monsieur est fan de dragons. Il en fout partout. Aux effets spéciaux, on trouve Scott Wheeler, lui aussi un fidèle serviteur de David Michael Latt, boss fada de The Asylum. Et ce Scott Wheeler est un grand monsieur du nawak érigé en art. Difficile d’oublier certaines de ses superbes créations numériques, comme le squale plagiste de Sand Sharks ou les poissons géants bouffeurs de buildings de Mega Piranha. Un génie, je vous dis. Joe Knee, par contre, débute dans la grande cour de la fumisterie. Dans le genre fantastique, on ne lui doit que Cult, qui n’a pas laissé de grands souvenirs, mais nul doute que, drivé par de tels collaborateurs, il va rapidement devenir une valeur sure pour les fans de nanars.

Le scénario de Dragon Wasps est aussi débile que son pitch est banal. Des scientifiques, à la solde d’une méga-corporation vaguement gouvernementale, créent une espèce mutante de prédateurs dont ils perdent rapidement le contrôle. Les créatures sèment alors la terreur dans les environs, pendant qu’un petit groupe de héros cherche un moyen pour arrêter cette horreur. Ici, les monstres, c’est des guêpes de grande taille qui, en plus de leurs piqûres, ont la capacité de projeter un liquide incandescent (les héros, malins, récupéreront ce précieux sérum pour l’utiliser à leur avantage). Enfin, ces créatures présentent une autre caractéristique inédite, qui les rapproche d’une espèce de prédateurs vivant dans un endroit où l’on ne nous entend pas crier : après avoir enlevé et immobilisé leurs proies, elles s’en servent comme hôte pour leur progéniture. Les pauvres victimes perdent ensuite la vie en donnant naissance à de nouvelles guêpes. Un aspect horrifique qui compose d’ailleurs les meilleurs passages du film, grâce à un  traitement assez gore et des maquillages pas trop mal foutus. Et si certains insectes ont le tact de naitre en sortant par la bouche de leur hôte, d’autres sont moins élégants, allant jusqu’à leur faire exploser la tête.

L’un des autres points positifs du film est un aspect immersif assez bien ressenti, principalement grâce aux superbes décors naturels que compose la jungle du Bélize. Cela donne à l’ensemble une petite atmosphère « Predator like » qui aurait pu être nettement plus efficace si l’action avait été mieux menée. Car c’est bien là que se situe en grande partie le problème. Knee essaie de donner du ressort à son œuvre en se contentant d’enchainer les séquences d’actions (gunfights contre les trafiquants et les guêpes). Malheureusement, le manque de moyen de la production et l’absence d’imagination du réalisateur font que le spectacle dépasse à peine le niveau d’un épisode de série télé.  Autre souci, la médiocrité de l’interprétation. Il faut dire que la stupidité des dialogues (le scénariste a même voulu faire parfois de l’esprit, mais il s’est totalement ramassé) et des situations n’est pas fait pour faciliter la tache des comédiens. Certaines scènes finissent même par se retrouver involontairement drôles.  Dans ce registre, on notera la dualité entre le personnage de Corin Nemec (qui, décidemment, se complait dans ce genre de productions) et le prêtre vaudou, qui vaut son pesant de cacahuètes - ce dernier affichant un profil absolument ridicule.

La conclusion de à propos du Téléfilm : Dragon Wasps, l'ultime fléau [2013]

Auteur Nicolas L.
25

Quelques séquences horrifiques sympas, des dialogues parfois involontairement drôles et la luxuriante jungle du Bélize sont les seuls éléments intéressants de Dragon Wasps, un film de SF aussi stupide que mal foutu. Après Sand Shark , Corin Nemec persévère donc dans le genre mais son personnage est moins marrant, Joe Knee ne possède apparemment pas l’esprit potache de Mark Atkins (qui s’est contenté d’être ici au scénario) et les guêpes sont nettement moins surprenantes que le squale plagiste. Au final, le spectacle n’est que très rarement drôle.

On a aimé

  • Quelques passages gores
  • Parfois involontairement drôle

On a moins bien aimé

  • Scénario débile
  • Effets numériques cheap
  • Dialogues stupides R
  • éalisation sans génie

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