Critique Le Jour d'après [1983]

Avis critique rédigé par Christophe B. le lundi 5 février 2007 à 14h09

Effrayant !

D’abord il y a les nouvelles inquiétantes à la télévision, dans les journaux, à la radio. Des histoires d’un autre temps. Du temps de la guerre froide. Du temps où les USA et l’URSS étaient des ennemis héréditaires. Il y a les chars qui se massent aux frontières. On ne sait pas vraiment pourquoi. On ne sais pas pour quelles raisons c’est l’escalade, la détérioration des relations entres les blocs de l’Ouest et de l’Est. Et puis c’est la déclaration de guerre. Une guerre totale qui n’a qu’un but : la destruction massive et absolue de l’ennemi. La guerre atomique peut débuter !
Alors commencent les embouteillages monstrueux des véhicules de citadins fuyant les grandes agglomérations, croyant trouver un refuge à la campagne. Il y a les foules pillant les magasins pour stocker l’eau et les denrées alimentaires. Il y a les abris de fortune, qu’on construit à la hâte dans les caves des maisons. Il y a les communications qui sont bloquées par l’afflux de ceux qui veulent en savoir plus ou prendre des nouvelles de ceux qui leurs sont chers. Il y a l’inquiétude, l’angoisse de savoir que tout peut être détruit en un instant et que chacun n’est pas aux côtés de ses parents, de sa compagne, de ses enfants.
Il y a ceux qui ne veulent pas y croire, qui regardent leurs congénères en pleine crise d’hystérie en se disant : « Quelle bande de fous ! Les choses vont rentrer dans l’ordre, comme d’habitude… »
Et puis il y a les avions de l’armée qui décollent, et les missiles qui sont lancés, car l’ennemi vient de lancer les siens. Ou si ce n’est pas fait, ce n’est qu’une question de secondes, alors autant être les premiers…
Et le feu nucléaire s’abat.


Il y a les sirènes hurlantes de l’alerte. Il y a les courses folles vers les abris, les corps piétinés des plus faibles. Il y a les bombes qui frappent, les champignons nucléaires qui s’élèvent, cette impression que le soleil explose. Il y a le feu rugissant qui dévore les corps en un instant, qui embrase les forêts, il y a le vent nucléaire qui fait s’abattre les bâtiments. Le chaos, l’apocalypse…
Et puis le calme revient sous une pluie de cendres grises.
Des cadavres calcinés jonchent les rues, les bâtiments ne sont plus que ruines. Les survivants indemnes côtoient les blessés défigurés, brûlés, aveugles qui déambulent dans les rues éventrées ou les forêts réduites en cendres.
Que reste t’il ?

Il n’y a plus de guide, plus de président ni de gouvernement pour dire quoi faire. Alors on prend les armes pour s’approprier un point d’eau qui parait potable, une source d’énergie, un peu de nourriture non contaminée. Tels des zombies, de longues colonnes de survivants prennent la route, à pied, et se rassemblent autours des hôpitaux toujours debout. Beaucoup trop de blessés à soigner. Plus d’électricité. Alors on pare au plus pressé. On amasse les bouteilles de gaz, les batteries de voitures, les piles électriques et les groupes électrogènes. On tente de se protéger de la radioactivité, mais on se sait pas comment faire, c‘est invisible, ça n‘a pas d‘odeur, c‘est insaisissable, mais c‘est bien là... Les irradiés vomissent, perdent leurs cheveux ou leurs dents, souffrent, meurent… Il n’y a plus vraiment d’espoir…


Je me souviens précisément du jour où j’ai pour la première fois entendu parler de ce téléfilm. C’était un soir de 1983, j’avais 13 ans, et au journal télévisé, le présentateur parlait de cette réalisation comme d’un quasi documentaire qui venait de faire trembler l’Amérique. Les images étaient difficiles, et un carré blanc c’était affiché en bas à droite du poste, comme pour les reportages aux images insoutenables. Mon père m’a envoyé dans ma chambre… J’ai attendu deux ans pour le voir, à sa sortie vidéo en 1985. Et j’ai été bouleversé.
Bien sûr aujourd’hui, le film a prit un peu de bouteille. Les costumes et la vie quotidienne des années 80 passent très mal les années et semblent bien kitch. Mais le propos et la description d’une apocalypse nucléaire a gardé toute sa force évocatrice. On est bien loin du film catastrophe naïf et encore plus loin du film spectaculaire. Au contraire, ce téléfilm développe un climat intimiste, nous présentant un grand nombre de personnages principaux dans leur vie quotidienne qui va être réduite en cendres.

La conclusion de à propos du Téléfilm : Le Jour d'après [1983]

Auteur Christophe B.
89

Nicholas Meyer dans ce téléfilm terrifiant, aux scènes incroyablement réalistes et brutales, nous donne un avant-goût de ce que pourrait être une guerre atomique. A travers une mise en scène proche du documentaire, sobre, dépouillée, froide, le réalisateur nous montre ni plus ni moins que la mort de notre société. C’est parfois un peu lourd et maladroit sur la forme, mais le fond est saisissant, effroyable. Un véritable réquisitoire amer et bouleversant, une réflexion profonde et pessimiste sur les conséquences sans espoir d’un conflit atomique.

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