Critique Mad Movies, Mad... ma vie ! [2012]

Avis critique rédigé par Richard B. le dimanche 9 décembre 2012 à 19h35

Histoire du cinéma de genre et de Mad movie par JJP!

Le "cinéma", dans le sens large du terme, est en lui-même un mot déjà bel et bien fantastique, du moins pour les adorateurs du grand écran (ou du petit). Mais, il n'y a pas encore si longtemps, dans la culture française, il y avait ledit "vrai" cinéma - celui estampillé auteur ou grosses productions « classieuses » - puis "l'autre" - qui polluait les salles et mettait à mal les bonnes manières. Combien de classiques d'aujourd'hui, et de réalisateurs ayant finalement imposé leur marque, se sont fait démolir par les biens pensants d'hier ? Dans les années 50/60, le genre que nous aimons n'avait guère de défenseur et, en fait, c'est un peu avec l’apparition de "Midi-Minuit" que les choses purent évoluer, même si une ou deux voix s'étaient vaguement faites porteuses de ces prémices de changement de mentalité. De là, sont apparus d'autres magasines, mais aussi quelques fanzines fabriqués avec un amour incommensurable pour le cinéma de genre, avec nulle ambition de profit, mais bien celle de partager une passion et développer des communautés de fous prêtes à se faire les avocats de films décriés par la masse. Jean-Pierre Putters (alias le légendaire JPP) était de cette troupe, et via son nouvel ouvrage "Mad... ma vie!", il se fait écho d'une époque, et le témoin de l’évolution – en bien comme en mal - de deux industries : la presse et le cinéma.

Ce pavé de plus de 220 pages agrémenté d'une quantité d'images et de textes est donc découpé sous forme de deux chapitres. Le premier axé sur le Jean-Pierre Putters d’avant l'époque Mad Movies et l'autre couvrant toute une période de la revue, cela jusqu'au numéro 130 qui marqua son - faux - divorce avec le magasine.

Mad La vie de JPP

La première partie (de 70 pages) retrace les débuts du jeune et effronté Jean-Pierre Putters et ce qui l'a amené à être aujourd'hui celui que beaucoup admire. À travers sa biographie écrite avec humour et dérision - comme il sait si bien le faire- il nous conte ses nombreuses aventures de jeunesse (JPP à Montparnasse, JPP en Franche-Comté, JPP à l'armée...) et ses divers métiers (JPP libraire, JPP artisan pâtissier...) qui le destinaient à tout sauf à l'écriture et la création d'un magasine quasi légendaire. Jean-Pierre Putters partage avec nous l'époque des cinémas de quartier, des fanzines, des librairies spécialisées, une époque dans laquelle l'humanité (incrédule?) n'était pas encore assistée par l'informatique, et encore moins par l’Internet, pour y partager des sources d'informations. Un temps où "passion" était assimilée avec risque puisqu’écrire un fanzine revenait souvent à y investir ses propres deniers. À travers ses pages Jean-Pierre Putters nous dévoile une multitude d'anecdotes croustillantes agrémentées de quelques photographies, sans pour autant sombrer dans la mélancolie ou du "c'était mieux avant". Pour preuve, il semblerait que Jean-Pierre Putters ne regrette nullement sa ronéo (nommée par l'intéressé Juliette) avec qui il partagea ses premiers labeurs pour concevoir sa revue mythique.

La seconde partie ne se contente pas d'énumérer les numéros de Mad Movies (de 1 à 130). Si, en effet, chacune des couvertures y est illustrée ainsi qu'un résumé des films ou dossiers traités par numéros, Jean-Pierre Putters en profite aussi pour agrémenter l’œuvre de ses souvenirs, plus ou moins heureux, avec, en premier lieu, un traumatisme particulier dû à son dossier de 20 pages sur Frankenstein qui sera réduit, suite à un vote, à 16. Pas rancunier pour un sou, à chaque dossier qui aura dépassé ce nombre de pages, l'auteur y reviendra de sa petite phrase référence. Les fous rires ne manquent pas, avec par exemple, l’interview de la "supergirl" Helen Slater. Assez audacieuse, il est très probable que l'actrice garde encore aujourd'hui de cette rencontre des souvenirs de monsieur Putters et ses jeux de mots. Reste que nous ne pourrons jamais savoir si "dans le fait de voler, Helen (et ses garçons ?) n’y voyait pas comme une connotation freudienne ". Dommage.  Des 21 premiers numéros qui furent des fanzines aux 109 autres qui passèrent à un statut professionnel, l'auteur n'oublie pas de comparer avec la presse concurrente, noter les diverses évolutions du métier tout comme celle des attachés de presse. Chaque année, il accorde une place à d'anciens et nouveaux rédacteurs de Mad Movies racontant leur expérience chez Mad Movies ou se livre à des retours en arrière centrés sur des sections particulières telles le festival du Super 8, la rencontre d'un jeune Sam Raimi encore inconnu, le courrier des lecteurs et bien d'autres friandises dont on vous laissera la découverte.

La conclusion de à propos du Livre : Mad Movies, Mad... ma vie ! [2012]

Auteur Richard B.
90

Mad... ma vie est un ouvrage passionnant rempli d'anecdotes et de souvenirs du papa de Mad Movies. Et si même nous sommes plutôt triste d'entendre Jean Pierre Putters confier son désintérêt progressif pour le cinéma qu'il prétendait défendre et aimer, la rupture n'est pour autant si formelle que ça, JPP continuant de participer au journal à travers son lexique alphabétique mensuel, puis, surtout, en écrivant ce livre qui porte si bien son nom "Mad... ma vie". D’ailleurs, pour quelqu'un qui se dit un brin blasé, la co-création de Metaluna production (avec Fabrice Lambot) semble bien là démontrer qu’il est toujours le défenseur - mais de l'intérieur cette fois-ci" d’un certain type de cinéma. Alors, finalement, nous ne sommes plus tristes, car JPP est toujours dans la place et on peut que s'en réjouir !!

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