Critique Un amour de loup-garou [2009]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mercredi 29 décembre 2010 à 17h39

Mon fiancé a des poils aux pattes... et pas que.

Rich est un sympathique garçon, en réussite dans ses études (il vient d'obtenir son doctorat) et chanceux en amour puisqu'il est sur le point de convoler en justes noces avec une ravissante jeune femme d'origine sociale très aisée. Il devrait donc être particulièrement heureux de son sort. Malheureusement, un petit détail vient gâcher cette vie idyllique, un secret que, vues les circonstances, il va avoir de plus en plus de mal à dissimuler, surtout à celle qui est destinée à partager sa vie. En effet, trois nuits par mois, Rich change, il lui pousse des crocs et des poils, il devient agressif, urine contre les arbres en levant la cuisse, ne peut s'empêcher d'aller chasser dans les bois et se discussions se limitent à ces concerts de grognements et hurlements. Oui, vous l'avez bien compris: Rich est un loup-garou!

Réalisé par Rodman Flender, Un amour de loup-garou est une comédie familiale mettant en scène les déboires d'un jeune homme devant composer avec une encombrante malédiction. Ainsi, de par sa construction un brin potache et teen movie, le film se rapproche plus de Teen Wolf que du Loup-garou de Londres, d'autant que l'acteur principal, Eddie Kaye Thomas (American Pie), ne manque pas d'évoquer Michael J. Fox, à la fois par son jeu relâché et son physique juvénile. En fait, du métrage de John Landis, Un amour de loup-garou récupère le concept de contamination via la morsure d'un spécimen alpha (reconnaissable à ses doubles incisives, son charme hypnotique et... son pénis de grande taille). Contrairement au film de Rod Daniel, Rich n'est donc pas l'héritier d'une malédiction familiale.

Au début du récit, Rich va essayer de dissimuler à son entourage sa nature lycanthropique. Mais un bref séjour chez ses beaux-parents, qui se déroule de manière assez catastrophique, le convainc d'appréhender son cas de manière différente. Avec l'aide de sa fiancée (qui, après un choc initial, prend finalement la chose assez bien), Rich va essayer de trouver un moyen de traitement. Et c'est en rendant visite à un prêtre spécialisé sur le sujet que le couple va apprendre que la seule façon pour Rich de se débarrasser de sa malédiction est de détruire le loup-garou qui l'a mordu...

Le métrage se divise en deux parties distinctes: la réception chez les futurs beaux-parents et la recherche du loup-garou Alpha (et sa destruction). Alors que l'on aurait pu croire assister à une ennuyeuse redite de clichés, de situations mille fois vues et de gags pas drôles, on se rend compte, au bout de quelques minutes de métrage, que l'humour fonctionne assez bien. C'est léger, dans le style sitcom, et absolument pas vulgaire. Ainsi, la présentation de la future belle-famille de Rich, une bande d'énergumènes mondains passionnés par les armes à feu, est un moment assez réjouissant. Tout cela est restitué par une réalisation dynamique et bon enfant, qui évoque aussi bien un épisode d'Ugly Betty que ces anciennes comédies fantastiques des années 80 (dont Teen Wolf fait bien entendu partie). La musique enlevée, omniprésente mais pas envahissante, contribue également à entretenir une atmosphère fun. Donc, l'ensemble ne présente absolument rien d'original, ni d'extraordinaire, mais reste agréable à suivre et parfois même bien drôle, comme quand ces gens BCBG, armés de paniers, se lancent dans une ridicule compétition à base de ceuillette aux champignons. Même lorsque Rich raconte son histoire (qui est un hommage au loup-garou de Londres) à Julia, par l'intermédiaire de flashbacks, notre intérêt ne se relâche pas car la bonne humeur est toujours de mise.

Une fois quittée la demeure familiale de la famille de Julia, le récit prend l'allure d'une investigation, qui va conduire finalement les deux tourtereaux devant Donovan, le loup-garou Alpha. Une fois repéré, celui-ci s'introduit, à la manière d'un vampire, dans le cercle intime de Rich, menaçant la sécurité des siens. On a évidemment droit au cliché du repas avec l'invité dont seule une personne, bien sûr la moins écoutée, connait la nature démoniaque (elle doit évidemment subir, impuissante, les regards moqueurs du monstre). A partir de là, le métrage se révèle moins drôle, car plus axée sur l'action, mais il nous propose quelques bons moments, grace notamment à l'introduction du personnage du révérend Chamberlain, un prêtre dingue condamné à la prison pour avoir mutilé des cadavres (lui, il affirme qu'il s'agissait de vampires, mais bon...). La discussion entre le prêtre et Julia, portant sur le sort de Rich ("la meilleure solution serait de lui mettre une balle en argent en plein cœur"), alors que ce dernier gesticule au second plan, est assurément très amusante. Autre personnage amenant au métrage un aspect humoristique supplémentaire: Archer, le mari de la jolie cousine de Julia. Bellâtre blondinet puant et prétentieux, ce journaliste d'une télé locale (qui se prend pour une star d'Hollywood) s'acharne sur Rich, étudiant fauché bossant dans une animalerie. La vision des malheurs de cet être détestable, alors qu'il essaye de démasquer le héros, est évidemment un spectacle propre à nous divertir.

Les effets spéciaux visuels sont à base de CGI d'un niveau de qualité variable, allant de moyen à médiocre. On s'étonne surtout de la modélisation des pattes postérieures de la créature Alpha, qui évoquent tout (un lapin, un marsupilami, une gerboise?) sauf un lycanthrope. Les maquillages des visages, eux, sont assez réussis. Là encore, on pense à Teen Wolf tant la ressemblance est frappante, surtout dans le cas de Rich car Donovan, transformé en loup-garou Alpha, adopte une tête nettement plus menaçante. Petit détail amusant; quand le héros retrouve sa forme humaine, il perd ses poils par touffes, qui tombent de son corps en même temps que se déroule le processus de morphing. Enfin, évidemment, comédie familiale oblige, le film est vide de tout effet gore.

Au niveau de l'interprétation, si Eddie Kaye Thomas et Autumn Reeser sont bien mignons dans les rôles des futurs mariés, c'est Paula Boudreau et Dave Nichol - qui incarnent Bryan et Nancy, les parents excentriques de Julia - qui sont les plus efficaces dans le registre comique. Un impact humoristique qui repose évidemment sur le décalage entre la condition des personnages et leurs comportements, parfois immatures et irréfléchis (le père a un petit faible pour les blagues débiles). Restent enfin les autres rôles secondaires, comme Gabriel Hogan, le journaliste, et Julian Richings, le révérend Chamberlain. Donovan, le seul rôle "sérieux" du métrage, est interprété par un Eric Mabius à l'aise dans le registre playboy psychopathe. Bref, un niveau général d'interprétation plutôt satisfaisant.

La conclusion de à propos du Téléfilm : Un amour de loup-garou [2009]

Auteur Nicolas L.
50

Dans le registre de la comédie fantastique, Un amour de loup-garou ne révolutionne pas le genre, c'est certain. Cependant, le film de Rodman Flender se révèle être un spectacle télévisuel familial tout à fait convenable. Un casting de comédiens sympathiques, une atmosphère légère et un humour agréable, quelques situations bien drôles, finalement, cette œuvre modeste, mélange de sitcom moderne et de comédie familiale des années 80, fait souvent bien mieux que certaines productions bien plus ambitieuses.

On a aimé

  • Une atmosphère fun
  • Un humour qui fonctionne souvent
  • Un spectacle familial
  • Un casting sympathique

On a moins bien aimé

  • Ne révolutionne pas le genre
  • Un scénario très simple
  • Des effets visuels perfectibles
  • Une deuxième partie un peu moins drôle

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