Critique Alice au pays des merveilles [2010]

Avis critique rédigé par Richard B. le jeudi 4 mars 2010 à 16h52

Alice et la revanche de la Reine Rouge

Alice, 19 ans, reçoit une demande en mariage du jeune lord Ascot. Ne sachant que répondre et un brin perturbée, elle préfère porter son attention sur un lapin qu’elle poursuit jusque dans son terrier. Tombant dans celui-ci, Alice se voit de nouveau projetée au pays d’Underland. Elle y retrouve ses anciens amis le Lapin Blanc, Bonnet Blanc et Blanc Bonnet, le Loir, la Chenille, le Chat du Cheshire et, bien entendu, le Chapelier Fou. Cependant, Alice avait jusque là oublié jusqu’à leur existence, et elle a bien du mal à accepter son destin qui consiste à affronter la terrible Reine Rouge.


À l’instar de « Hook », le film de Steven Spielberg, la scénariste Linda Woodlverton a imaginé une suite au sein du monde créé par Lewiss Caroll. Il est très facile de comparer les deux œuvres tant le scénario semble dégager une trame similaire : les personnages étant plus âgés (bien que le Peter de Spielberg soit plus vieillissant que l’Alice de Burton), tous les deux doivent faire désormais face à des obligations et ont oublié tous leurs amis de l’autre monde. Tous deux doivent alors retrouver leur mémoire et leurs aptitudes afin de combattre leur terrible ennemi. La différence se situe donc essentiellement dans le fait que la scénariste essaie un maximum d’y insérer un « esprit » Lewiss Caroll et dans le fait que Burton possède aussi un univers bien à lui.


Il est certain que l’attente suscitée par cette nouvelle version d’« Alice au pays des merveilles » vient surtout du fait de l’implication de Tim Burton dans le projet. Tout portait à croire que le mélange Caroll/Burton allait accoucher d’une mixture du « tonnerre de feu ». Finalement, si ce n’est pas totalement le cas, on est assez proche d’une belle réussite, surtout du point de vue de la réalisation, secteur où Tim Burton n’a rien à se reprocher. Dès les premières minutes la patte du réalisateur est une évidence. On y trouve certes plus l’univers coloré du réalisateur que celui gothique d’un Sweeney Todd mais tout le film reste axé sur une approche Burtonnienne du conte. Par approche Burtonnienne, je parle de la direction d’acteurs avec ses gestuelles si particulières, je parle du travaille visuel jouant sur les colorimétries, sur le design des décors - en particulier dans la structure des arbres - ou encore cette manière de rendre les êtres bizarres, bien qu’irréels, toujours plus attachants. Chaque passage du film semble faire écho aux précédents films de Burton, tout cela se couplant aux créatures créées par son auteur d’origine.


Derrière cette perfection et cette touche d’auteur se dissimule – hélas – quelques défauts qui viennent interférer négativement la visualisation du film. En premier lieu, la chose qui frappe le plus est la médiocre finalisation des effets numériques, en particulier dans le cas du Valet de cœur. Pourtant merveilleusement interprété par Crispin Glover, on voit la prestation du comédien amoindrie par certaines gestuelles saccadées, surtout lorsqu’il est sur son destrier. Ensuite, la musique de Danny Elfman, bien que mélodiquement agréable, demeure bien trop référentielle et, par ce fait, gêne à l’appréciation du film. En effet, par moment cela évoque certaines de ses anciennes compositions, dans d’autres un score de Star Wars (on entend régulièrement, durant 15 secondes, jouer une partition identique à l’un des thèmes de la Revanche des Sith). Enfin, comme je l’ai évoqué plus haut, le récit ne révèle au final que peu de surprises, sa structure étant trop calquée sur celle de Hook.


Pour revenir à une note positive, il suffit de parler du casting. Tout d'abord, j’évoquerais la remarquable performance de Helena Bonham Carter qui arrive à rendre à la fois son personnage de Reine Rouge certes méchante, tel que le cahier des charges le veut, mais aussi sympathique, voire touchante. À côté de cette superbe prestation, Mia Wasikowska se montre être une ravissante jeune fille parfaitement crédible en Alice ayant grandie. Désormais il devient difficile d’imaginer un Tim Burton sans un Johnny Depp, on n’est donc peu étonné de voir l’acteur jouer le chancelier fou d’autant que, une fois encore, le comédien semble prendre plaisir à jouer les personnages extravagants autant par le comportement que par la tenue vestimentaire. De plus, même si un grand nombre de personnages sont en synthèse, les voix originales qui leurs ont été attribuées sont de très haute qualité. Il est ainsi amusant de noter que même si Christopher Lee ne prête que trente secondes sa voix, celle-ci se remarque directement tant elle dégage une présence innée et reste identifiable parmi des milliers d’autres.

Pour ceux qui se questionnent sur le fameux relief, si ce dernier est très loin d’offrir une expérience aussi marquante que la vision d’Avatar, il demeure de qualité et donne une certaine profondeur à l’image. Cependant, même si je n’ai vu que la version 3D, celle-ci ne me semble pas essentielle et un visionnage en version « plate » aurait gardé tout son intérêt.

La conclusion de à propos du Film : Alice au pays des merveilles [2010]

Auteur Richard B.
65

Si « Alice au Pays des Merveilles » est loin d’être le meilleur Tim Burton - non à cause de lui, mais en raison de quelques imperfections numériques et d’un scénario semblant peut-être un peu trop réchauffé -, le film bénéficie de toute évidence de sa patte artistique et demeure un spectacle globalement réussi, appuyé par la présence d’acteurs inspirés.

On a aimé

  • La touche artistique de Tim Burton,
  • le jeu des acteurs (à apprécier en VO),
  • de très bonnes idées visuelles,
  • l’esprit du livre de Lewis Caroll respecté.

On a moins bien aimé

  • Un scénario reprenant les grosses lignes de Hook,
  • une musique trop référentielle,
  • une animation numérique de qualité variable.

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