Critique Bone Eater, l'esprit des morts [2008]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mercredi 16 avril 2008 à 15h38

Un irascible tas d'os

Dans le désert d'Arizona, non loin d'une petite ville, de nuit, trois ouvriers creusent un trou. Soudain, ils heurtent de leurs pelles ce qui semble être un tas d'os, provoquant par la même occasion un tremblement de terre de force 8, mais très localisé (dans un rayon de dix mètres environ). Inquiet, l'un des types - le plus gras, donc c'est sûrement le chef - saisit un fusil, histoire de calmer le trou, ou le tas d'os, on ne sait pas trop. Et c'est alors que surgit, non pas un aigle noir, mais un squelette de démon indien qui à l'aide de son couteau (en os, lui aussi) désintègre les terrassiers au moyen d'effets spéciaux assez approximatifs mais mortellement efficaces. Un coup de canif, piouffff, le type disparaît dans un brouillard de particules. La vache, même dans Star Trek, ils ont pas ça!
En fait, les trois types, travaillant pour le compte d'un promoteur véreux (pléonasme), ont déterré un esprit de vengeance en creusant en plein milieu d'une zone occupée jadis par les indiens de la tribu voisine. Le monstre, apparemment très agaçé, va alors utiliser les ossements disponibles pour grandir, se fabriquer un canasson squelette et châtier tous ces sales visages pâles profanateurs de sépulture... Et occasionnellement, quelques inévitables couples forniquant dans des bagnoles garées dans des lieux isolés.


Jim Wynorski, tâcheron issu de la maison Corman, n'en est pas à son premier essai dans le domaine de la série B horrifique moisie. On pourrait même le qualifier d'expert en la matière. Cette fois-ci, pour illustrer son histoire de spectre à plumes, il a vidé la maison de retraite d'Hollywood pour y dénicher quelques stars has been aux dentiers impeccablement blanchis. Ainsi, le sheriff qui se verra confier la tache de démystifier toute cette histoire est Bruce Boxleitner qui, selon toute vraisemblance, à la vue de son embonpoint, s'est consolé de son éviction de l'équipage de Babylon V en dévalisant les fast foods du coin. Puis, il y a le shérif-adjoint Gil Gerard, lui aussi ancien explorateur de l'espace, qui, victime du poids des ans, a un mal fou à aligner deux lignes de dialogues sans s'assoupir entre temps.
Les indiens, quand à eux, sont extrêmement crédibles. Enfin, si l'on les observe de très très loin. Parce si l'on se rapproche un peu, en pénétrant dans leur bungalow de Club Med', mis à part le fait qu'ils portent des cheveux longs filasses et des frippes hippies, on a du mal à y distinguer quelques caractéristiques raciales amérindiennes. On dirait plutôt les survivants (car il y a que trois ou quatre péquins qui circulent dans ce village) d'un regroupement Power Flower. Manque plus que les guitares et le pétard qui tourne... Bref, pour en revenir à l'histoire, le shérif bedonnant est très ennuyé. Par cette histoire de disparition d'ouvriers, bien entendu, mais aussi par la présence de sa fille, une jolie minette aussi peu docile que sa poitrine est opulente (c'est la Molly de la série Buffy). Pris par ses multiples obligations, ce brave représentant de l'ordre va devoir alors composer. Il lui faut parvenir à calmer le promoteur véreux qui rale parce que ses ouvriers se volatilisent, éteindre le feu dans le string de sa fille en surcharge hormonale, raisonner les indiens en toc qui veulent déterrer la hache de guerre, acheter des couches pour son sherif-adjoint incontinent, faire un régime basse calorie,.. oulala, que c'est dur d'être shérif dans un film de Jim Winorsky!..

Surtout que, pendant ce temps, le tas d'os démoniaque en CGI mal incrusté continue de désintégrer ses administrés, et de grandir par la même occasion. Il est d'ailleurs très impressionnant du haut de ses 5 mètres de haut. Notamment lorsque, monté sur son cheval spectral, il poursuit avec succès (surtout que le crétin qui avait réussi à le semer s'arrête pour le regarder revenir sur lui) une bande de motards dans le désert ou quand il stoppe dans sa course un camion lancé à pleine vitesse d'une simple pichenette. Un accident d'ailleurs spectaculaire, survenu sur un sentier de campagne quasiment perdu, qui (parait-il, si l'on en croit les commentaires qui suivront l'incident) a créé un gigantesque embouteillage de plusieurs heures! Quel plaisantin ce bon vieux Jimmy! Un embouteillage de quoi? De lemmings?
C'est ainsi que le sheriff, aidé de son vieil ami shaman, va tenter d'arrêter la créature. Pour ce faire, ils vont avoir à utiliser un casse-tête cérémonial qui avait déjà servi à le renvoyer il y a quelques années dans les limbes. Un casse-tête, oui, car au bout d'une heure de métrage et un festival de désintégration, ces crétins ont enfin compris que les balles ne pouvaient faire aucun mal à un spectre (une découverte majeure qui va sûrement contribuer à faire avancer l'occultisme moderne... ou peut-être pas). Mais attention, malgré la possession de cet artefact, ça va pas être de la tarte, car le démon est aussi vif que l'éclair et en assimilant les ossements de tous les corps trouvés dans la région (et il y en a, purée, qu'est-ce qu'ils sont bordéliques ces indiens!), il ne cesse de prendre en taille et en puissance.

La conclusion de à propos du Téléfilm : Bone Eater, l'esprit des morts [2008]

Auteur Nicolas L.
21

Raconté comme ça, le film a l'air assez amusant. N'en croyez rien, cette impression vient de ma bonne humeur naturelle. En fait ce film est en général très chiant. Le problème vient du fait qu'il n'est pas assez délirant ou assez rythmé pour entrer dans le domaine du nanar désopilant, le seul secteur où, au regard des moyens et de la platitude du scénario, il aurait pu postuler. Seuls quelques détails font sourire un peu, de temps à autres. Le reste du temps, on reste, un peu amorphe, à assister aux actions répétitives d'un squelette en CGI de qualité moyenne et aux réactions de semi-retraités un peu empotés.

On a aimé

  • Le démon squelette, assez sympas
  • Parfois involontairement drôle

On a moins bien aimé

  • Un scénario plat, mais plat
  • Les incrustations CGI
  • Des personnages absolument pas crédibles
  • De la série B aseptisée et formatée

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