Critique Galactica, la bataille de l'espace [1978]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le vendredi 24 février 2006 à 09h16

Le seul véritable Space Opéra télévisuel... au cinéma

Petit retour en arrière. A la fin des années 70, plus précisément. A cette époque, George Lucas venait de remporter son pari insensé de porter à l’écran une version modernisée de l’univers chatoyant propre à la fantasy, avec ses chevaliers servants, ses héros au grand cœurs, ses princesses à sauver et ses vilains méchants pas beau qui font rien qu’à les embêter. En effet, devant l’air déconfit d’une critique (la même qui encense le film aujourd’hui, d’ailleurs) qui l’avait descendu en flèche, La Guerre des Etoiles fut un véritable succès planétaire, un véritable plébiscite venu d’un public avide de jolies histoires héroïques, et ce petit bijou naïf reste aujourd’hui comme un des icônes du cinéma de science-fiction.
Evidemment, il était inévitable que de nombreux petits malins empruntent la brèche grande ouverte pour essayer, avec plus ou moins de succès, de profiter de ce qu’il ne voyait que comme une nouvelle mode bien juteuse en billets verts. En plus des séquelles officielles de Star Wars, on vit donc fleurir une tripotée d’œuvres diverses de qualité vraiment inégales (Les mercenaires de l’espace, Galaxina, Star Crash, et j’en passe…). Mais en général, le spectateur noyé sous l’offre ne découvrait pas grand-chose de folichon. C’est alors qu’une chaîne de télévision, ABC pour ne pas la nommer, comprit également que ce type de spectacle, baptisé pompeusement Space Opéra, pouvait avoir sa place sur le petit écran, et c’est à ce moment que Glen A.Larson intervint.

Un X-Wing ? Non, un viper

Ce producteur aujourd’hui célèbre grâce à ses séries télés à succès (Magnum, L’Homme qui tombe à pique, K2000, Manimal), était encore, en cette année 1978, un individu peu reconnu et dont le seul show (Quincy) tournait sur la chaîne concurrente NBC. Qu’importe, culotté, Larson remet son projet The Adam’s Arch (qui date du milieu des années 60) sur le tapis, et cette histoire de pérégrination galactique finit par intéresser les responsables de la chaîne. Bienveillants, ils l’autorisèrent ainsi à produire une mini-série de trois épisodes, avec des moyens conséquents.
En effet, l’équipe de tournage de ses épisodes se vit composer de techniciens émérites, notamment John Dykstra, qui fut responsable des fx de Star Wars, et son compère Joe Johnson (responsable du département des maquettes), et de plus, elle pu bénéficier des infrastructures des studios Universal. La direction de l’ensemble échouant à Richard A. Colla (The UFO Incident), un réalisateur expérimenté. Le résultat fut si satisfaisant qu’à la vision de ces trois épisodes, les responsables de ABC commandèrent immédiatement, dés la sortie de projection, une saison entière de 21 épisodes…
Même si le succès fut au rendez-vous (65 millions de téléspectateurs lors de la diffusion du pilote en septembre 1978), et que, malgré une légère érosion de l’audience en cours de saison, le résultat resta très satisfaisant toute l’année, la série originelle ne connu qu’une seule saison. Les raisons sont multiples, mais la principale est que cette fiction très exigeante techniquement ne pouvait supporter la cadence infernale que nécessite le tournage d’un show TV à diffusion hebdomadaire (aujourd’hui, on est heureux que l’infographie est résolu bien des problèmes). Sans faire intervenir la notion du coût de chaque épisode. Dommage…
Les héros ! Admirez surtout les fringues

D’un autre coté, désirant profiter un maximum de la manne Galactica, les responsables d’Universal décidèrent également de construire une version cinéma qui visa en 1979 l’exploitation en salle à l’étranger (Canada, Europe et Japon).
Ce film, intitulé Battlestar Galactica, et qui connu un net succès populaire, est en fait la réunion des trois premiers épisodes de la série. Il raconte dans quelles circonstances s’est produite la destruction des 12 colonies humaines de la constellation Cyranus. Une annihilation qui a entraîné l’exode des survivants de ce massacre, sous la protection du croiseur interstellaire Galactica, en direction d’une lointaine treizième colonie ; la Terre. Ce pitch à forte senteur biblique se traduit à l’écran par un visuel nous rappelant bien sur Star Wars, mais avec une trame narrative finalement plus proche de la série Cosmos 1999 (hé oui, normalement, ça fait 7 ans que la Lune s’est barrée, vous avez vérifié ?) avec cette notion de peuple égaré en quête d’un havre de paix. Une impression qui va d’ailleurs aller en augmentant au cours du déroulement de la série télé.
Baltar, le traitre

Finalement, si l’on se penche sur ce sujet, on se rend compte que cette idée est excellente et qu’elle est assez loin de l’étiquette puérile que l’on épingle inconsidérément sur film (et sur la série). Surtout lorsque l’on prend le temps de s’attarder un peu pour apprécier les prestations dramatiques et héroïques des comédiens, qui composent un casting de choix. Bien sur, les rôles sont très stéréotypés et un peu démodé (ceux de Star Wars ne sont pas plus subtils), mais il serait injuste de dire que les acteurs ne sont pas à la hauteur. Le rôle principal est tenu par Richard Hatch (une star du petit écran), qui incarne Apollo, le héros, intelligent, discipliné et miné par la perte de son frère. Ensuite, à ses cotés, Dirk Benedict (qui deviendra célébrissime avec la série l’Agence Tout Risque) incarne Starbuck, la tête brûlée au grand cœur, véritable clone de Ian Solo, coureur de filles et joueur. Le rôle féminin est tenu par la jeune brunette Maren Jensen qui dans la peau d’Athena tient la place de la sœur d’Apollo. On a ainsi le même triangle relationnel que celui de la Guerre des Etoiles ; Apollo-Starbuck-Athena étant le parfait reflet de Skywalker-Solo-Leia. Très amusant, et intriguant, surtout lorsque l’on se rappelle que en 1978, le public ne savait pas encore que Luke et la princesse était apparentés !!
Un Centurion qui apprend à tirer

Et attention, ces similitudes ne sont pas les seules car il y a aussi ce brave Boomer (Herb Jefferson Jr.), un pilote noir, ami et soutien de Starbuck, qui nous renvoie bien sur à Lando Carlissian. Par contre le papa d’Apollo et d’Athena n’est pas un méchant sbire de l’empire, mais le sage et courageux commandant Adama, commandant du Galactica, qui est interprété par l’excellent Lorne Greene (remember Bonanza !). Il y a cependant un manque certain de volume en ce qui concerne les personnages secondaires, certains sont fades et inintéressant (Serina, Cassiopé) et d’autres ridicules, comme la bestiole animatronique du petit Boxey (très chiant par ailleurs) ; un mélange disgracieux d’un Ewok et d’un chien.
Du coté ‘’obscur’’, le rôle des empêcheurs de tourner en rond est tenu par le peuple belliqueux des Cylons, une race alien en extinction assisté par des androïdes sans pitié mais un peu cons. En fait, pour être franc, la principale faiblesse du film vient de ces Centurions (qui voudraient nous rappeler des Stormtroopers), aussi dangereux que des grand-mères armés de balais à chiotte et mal fagotés dans de ridicules armures de fer blanc, avec une petite loupiote à la place des yeux pour faire classe. Vraiment pas top, de plus ils sont vraiment nuls en pilotage de chasseurs. Signalons aussi que ces cruels empotés sont assistés dans leur vile tache par un traître, Baltar, un humain stupide qui est tué dans ce film, mais qui survit dans la série télé (il y incarne le méchant récurrent).
Le Galactica, la classe !

Un autre point faible de Galactica est le choix des costumes qui s’est orienté vers un look ‘’antico-médieval-à plumes’’, une mode très en vogue dans les films de SF des années 70 (L’age de Cristal, Zardoz…) mais qui a très mal vieilli, et qui donne à l’ensemble un aspect ‘’woodstockien’’ ridicule, notamment à partir de l’arrivée sur Carillion, une planète minière servant de club med’ spatial à des touristes venus d’on ne sait d’où en autobus spatial (sic). En fait, il faut savoir que le sous-sol de cette planète est occupée par des créatures insectoïdes sapés avec des survêtements verts pourraves et qui, de plus, ont la particularité d’avoir deux boules de sapin de Noël à la place des yeux, en plus d’aimer le chair humaine. Oui, c’est vrai, j’admets, parfois Galactica craint un peu.

La conclusion de à propos du Film : Galactica, la bataille de l'espace [1978]

Auteur Nicolas L.
52

Galactica n’est pas Star Wars, et n’a jamais eu la prétention de l’être. Mais il ne serait pas honnête de dire que ce ‘’film’’ est complètement raté, car de nombreux aspects (les effets spéciaux, les maquettes, l’interprétation et l’idée originale) sont intéressants et méritent d’être pris en considération. Bien sur, l’œuvre est bourrée de défauts, avec un qui retient tout particulièrement notre attention : des Centurions vraiment pas doués, qui rateraient un éléphant dans un couloir.

On a aimé

  • Idée originale
  • Interprétation correcte
  • FX et maquettes

On a moins bien aimé

  • Les Cylons, des méchants empotés
  • Personnages secondaires vides de substance
  • Les costumes ridicules
  • Les Ovions, une race mal fringuée

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