Critique Alone in the dark [2005]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le jeudi 29 septembre 2005 à 10h03

Mieux vaut être seul que mal accompagné, même dans le noir

Dans un orphelinat, d’étranges expérimentations sont effectuées sur une vingtaine d’enfants. L’un d’entre eux, interprété par Christian Slater, parvient à s’échapper et il disparaît dans la nature. Vingt ans, plus tard, on retrouve le personnage, qui travaille comme ‘’enquêteur du surnaturel’’ indépendant, alors qu’il ramène une étrange relique d’Amérique du Sud. En même temps, les membres d’une expédition retrouve une épave engloutie de laquelle ils remontent un coffre renfermant un terrifiant secret, le contenu massacrant l’équipage lors de son ouverture. Activé par l’ouverture du coffre, les orphelins, hormis le fugitif, commencent à agir de manière meurtrière alors que de redoutables créatures, les Xénons (ou quelque chose du genre), se mettent à proliférer et s’en prennent à l’entourage de Slater. C’est alors qu’intervient le Bureau 370, organisme secret pour lequel le héros a travaillé.
Bon, vous aviez aimé le jeu vidéo Alone in the Dark. Ce génial jeu d’action 3D à l’atmosphère oppressante et terrifiante dans lequel il vous manquait toujours une balle pour achever le niveau ? Et bien, je vais vous dire une chose, Oubliez ! Car le film n’a rien à voir avec ça. Si on devait faire un comparatif, je dirais que cette œuvre est un mélange de Résident Evil (Les Xénons), Aliens (le survival dans le bâtiment et les souterrains), Le Caméléon (un orphelinat et les expérimentations sur les enfants) et Starship Troopers (L’assaut final sur les soldats, aux uniformes quasi similaires). En cherchant bien, vous en trouverez sûrement d’autres.
Le problème avec ce ‘’mixage d’influences’’, c’est qu’il est sans queue ni tête et qu’une masse impressionnante de questions restent en suspens – on est de toute façon certains que le scénariste ne connaît pas la réponse – et que la narration est parfois incompréhensible. On finit par nous expliquer (c’est la rare chose que l’on avait déjà compris !) que le Bureau 370 qui est chargé d’éliminer la menace est en fait l’initiateur des recherches qui ont amené la situation. Ok ! Cette précision nous rassure, mais 1) Si Slater est le fugitif, comment se fait-il qu’il puisse se balader en toute liberté depuis vingt ans alors que les membres du Bureau l’ont sous la main ? 2) Qu’est-ce qu’il y avait dans ce foutu coffre ? Les Xénons, tous entassés là dedans, fichtre, c’est pire qu’Houdini. Cela expliquerait le massacre des marins, mais alors pourquoi le professeur, terrifié, se cache t’il alors que l’on voit plus tard qu’il les dirige ? De plus, à un moment on apprend que dans les campagnes, les Xénons sévissent depuis déjà longtemps, alors d’où viennent-ils ? Pas de la porte des Enfers puisqu’elle est magiquement verrouillée et que les clés n’ont pas encore été trouvées. 3) À un moment du film, le professeur se fait des injections de prélèvements effectués sur un Xénon capturé, pourquoi ? C’est ce qui lui permet de mieux les contrôler ? Peut-être… 4) Au début du film, Slater est poursuivi par un ‘’zombi’’ (on dira comme ça) alors que le coffre n’est pas ouvert, le type est truffé de plomb mais ne s’en ressent pas. Alors pourquoi les autres tombent facilement sous les balles des soldats du Bureau 370 ? Le premier était un modèle particulier ? 5) Lorsque les héros entrent dans une galerie située on ne sait où (il semble que cela soit une vieille mine), ils descendent dans l’ancien laboratoire du Bureau 370, où se trouve l’accès aux ‘’Enfers’’. Ensuite, lorsqu’il fuient, ils courent environ 500 mètres (en étant large…) et remontent par une échelle. Ils sortent alors par une trappe située juste à coté de l’orphelinat. Comment cela se fait-il que la police n’ait pas localisé ces lieux évidents lors de l’enquête au début du film ? Il faut croire que personne n’en a rien à faire de la disparition de 20 gamins. 6) Est-ce que ce souterrain est dans une autre dimension temporelle ? Non, ha bon ? Car au sortir de trou à rats (les mêmes décors que House of the dead ?) où les héros passent au grand maximum une nuit, les autorités – enfin, on suppose mais cela n’est pas précisé – ont eu le temps de faire évacuer une ville de plusieurs milliers, voire millions, d’âmes. Dommage que le script de Boll n’est pas bénéficié d’un tel sens de l’organisation.
Je pourrais continuer comme ça jusqu’à je ne sais pas quel numéro. Mais arrêtons là le massacre. J’ai fait cela pour vous dire que j’ai rarement connu un script à la fois si basique et si confus. D’ailleurs, on dirait que le réalisateur en est conscient car après une heure demi-heure d’errance (et d’erreurs) scénaristique, il nous entraîne ensuite dans un shoot’em up qui dure une bonne heure, avec une réalisation dont il a le secret.
Car il faut le préciser, Uwe Boll aime les consoles de jeu. Il doit avoir tous les modèles à la mode dans sa maison et il est particulièrement un fan des jeux d’action. Comme il n’est pas chiche et qu’il désire nous communiquer sa passion, il recommence le même cirque qu’avec le ridicule House of the Dead et il nous offre une tonne de séquences clippées en clair obscur, remplis d’effets et de ralentis ‘’matrixiens’’. Il semble d’ailleurs particulièrement apprécier les traversées de baies vitrées au ralenti. Au final, Boll sacrifie l’ambiance et le suspens au profit de la surenchère esthétique qui, de plus, ne vole pas bien haut. Cela a bien sur pour effet de désamorcer complètement tout effet de peur et on a vraiment l’impression de regarder durant 1h30 la démo d’un jeu sur son PC.
La direction d’acteur n’est également pas le point fort (mais en a-t-il vraiment ?) de notre ami Boll (qui en a vraiment qu’on continue à lui filer du fric pour faire des films). Cela n’arrange pas les affaires des has –been vedettes qui se sont égarés dans cette aventure ; Christian Slater, Stephen Dorff et Tara Reid. Ce n’est pas qu’ils soient mauvais mais les lignes de dialogues sont tellement anodines et intéressantes que leur prestation est transparente. Et en de rares occasions, on se dit que cela vaut mieux, comme lors de la dispute calamiteuse entre Dorff et Slater, et durant de la scène d’amour entre Slater et Reid ; un clip vidéo nase sur la chanson 7 seconds de Youssou N’Dour (n’importe quoi !).

La conclusion de à propos du Film : Alone in the dark [2005]

Auteur Nicolas L.
3

Alone in the Dark entre de plein pied dans le panthéon des grosses bouses du cinéma fantastique. Un film tellement ennuyeux et qui se prend tant au sérieux qu’il n’en est même pas drôle, contrairement à la glorieuse tradition des nanars. Uwe Boll se prend pour James Cameron ? Il n’arrive même pas à la cheville d’Ed Wood. Il est a signalé qu’à la vision de cette immondice cinématographique, le scénariste originel Blair Erickson a piqué une grosse colère. On le comprend, le pauvre

On a aimé

  • Scénario stupide et incohérent
  • Jeux d’acteur inexistant
  • Réalisation sans inspiration
  • Aucune ambiance ni suspense
  • Ennui permanent

On a moins bien aimé

  • Les fx, corrects

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