Critique Journey [2012]

Avis critique rédigé par Bastien L. le samedi 1 octobre 2022 à 09h00

Don't Stop Believin'

Critique de la version PS3

Véritable porte-étendard de la scène indépendante du jeu vidéo, Journey est bien plus que cela puisqu'il nous offre un titre envoûtant sans nul autre pareil.

Derrière ce titre ambitieux, se cache un petit studio californien nommé thatgamecompany fondé en 2006 par Jenova Chen et Kellee Santiago. Alors que la seconde en est la présidente, le premier (en tant que directeur créatif) est le concepteur/réalisateur des premiers jeux de la firme. Si les deux fondateurs se sont rencontrés à l'université et y ont créé leurs premiers jeux (Cloud et Flow), ils ont rapidement tapé dans l’œil de Sony qui signa avec eux un partenariat d'édition de trois titres pour alimenter sa plate-forme de titres dématérialisés. Les deux premiers furent une version améliorée de Flow (2006) puis Flower (2009), deux jeux vraiment particuliers démontrant l'envie de Jenova Chen de proposer d'autres expériences que celles classiques du média. Le développement de Journey commença en 2009 avec Robin Hunicke, engagée pour l'occasion, comme productrice et s'étala au long de trois longues années alors que Sony tablait sur une seule. thatgamecompany pu bénéficier de l'aide du studio Santa Monica (la saga God Of War) de Sony mais eut du mal à vraiment bien cerner le cœur du jeu et offrir l'expérience souhaitée par Jenova Chen. Un développement stressant au long cours qui faillit faire tomber le studio dans la banqueroute avant une sorte plebiscitée autant par la critique que le public en mars 2012. Le jeu est ensuite porté sur PS4 en 2015 puis PC et iOS en 2019. Un titre ayant pour ambition d'en appeler à nos émotions afin d'offrir une expérience originale s'inspirant de nombreuses cultures tout en voulant redéfinir le multijoueur...

Journey commence dans un désert semblant être au milieu de nul part et avoir enseveli les ruines d'une étrange civilisation. Vous incarnez une créature bipède enveloppée des jambes à la tête dans un drap rouge et qui semble s’être fixé l'objectif d'atteindre une immense montagne au loin. Durant le chemin, vous allez découvrir plus de ruines de cette civilisation, entrer en contact avec des esprits liés aux ruines ou d'autres créatures faîtes de rubans vous aidant pendant le voyage. Un périlleux périple qui offrira autant son lot d'émerveillement que d'épreuves où vous croiserez peut-être la route d'autres voyageurs tels que vous... Comme tout bon jeu issu de la scène indépendante voulant avant-tout proposer une expérience différente, Journey n'a pas réellement de scénario et s'avère assez cryptique dans l'histoire qui nous est contée. Cela n'empêche pas de profiter pleinement du titre qui semble proposer plusieurs lectures intéressantes à commencer par un voyage où l'abnégation sera le maître mot même si l'émerveillement n'est jamais loin telle une récompense. Le jeu peut ainsi être vu comme une parabole sur le cycle de la vie avec ses découvertes, ses grands moments et ceux plus difficiles. On peut aussi y voir une étude sur la grandeur et la décadence de grandes civilisations jamais éternelles comme une sorte de pèlerinage où la foi (religieuse ou pas) fait avancer le voyageur. Malgré ces idées, il faut comprendre que Journey n'est pas une affaire de réflexion mais plus de ressenti ce qui fonctionne parfaitement. Le jeu nous émerveille pleinement pendant de nombreuses phases tout en réussissant aussi à nous faire frissonner au bon moment ou nous émouvoir quand notre héros traverse de lourdes épreuves.

Cette absence de scénario ne veut pas pour autant dire absence de narration. Elle s'avère aussi présente que cachée via des indices visuels nous permettant de toujours savoir quel chemin emprunter même si le « hors-piste » pourra aussi vous offrir des surprises. Mais la narration peut aussi se faire plus palpable avec des événements scriptés savamment placés comme une mise en scène parfois excellente via notamment un changement de plan avec une caméra qui se met de côté et s'éloigne du personnage. Cela fonctionne aussi grâce à la direction artistique aussi géniale qu'originale du jeu. Inspirée du Moyen-Orient, cette direction artistique sait ne pas en être trop marquée afin d'offrir un désert appelant à la découverte, des ruines sublimes et d'autres ambiances que l'on vous laisse découvrir. Les différentes séquences du jeu permettent aussi de nous plonger dans des niveaux où prédominent une couleur utilisée en différentes nuances comme l'ocre du début suivi du rouge, du violet, du bleu ou du blanc. Cela permet d'offrir autant d’environnements variés que cohérents. Le jeu est incroyable artistiquement parlant et s'avère aussi très convaincant techniquement via une excellente simulation du sable, une animation incroyable des différentes créatures tout comme un moteur de jeu assez costaud. Bref, Journey est avant-tout une claque visuelle. Mais aussi sonore quand on pense au musiques sublimes et puissantes de Austin Wintory qui s'adaptent parfaitement à votre périple.

Son gameplay est assez épuré avec trois actions principales : marcher, sauter et communiquer. Vous êtes lâchés en plein désert et vous allez devoir progresser vers vos premiers objectifs où vous comprendrez que vous avez le pouvoir de communiquer avec d'étranges créatures faîtes de rubans qui peuvent « recharger » votre énergie symbolisée par la luminosité de votre écharpe sur le dos. Vous allez ainsi sauter et vous envolez pour atteindre des points situés en hauteur. Vous pourrez aussi rallonger votre écharpe en trouvant des notes de musique dorées dans les décors. Les différents rubans rencontrés ont des mobilités et des effets différents offrant constamment des surprises. Le gameplay permet aisément de se plonger avec bonheur dans le jeu grâce à son épure qui n'est pas forcément de la simplicité. Le travail sur le contrôle du personnage a été incroyablement bien fait car sa vitesse d'exécution et de déplacement participent pleinement à l'émotion que procure le jeu. Le voir glisser le long d'une dune ou lutter lors d'une ascension participent autant à l'expérience de jeu. Enfin, vous pourrez croiser d'autres joueurs pendant votre voyage (un à la fois) et progresser (ou pas) ensemble vers votre objectif pendant un temps ou pendant tout le long de l'aventure. Vous ne aurez qu'à la fin de qui il s'agit et vous ne pourrez communiquer qu'avec les bulles de lumière émises par le héros. Un jeu en coopération atypique qui a beaucoup plu à la sortie du jeu mais qui ne m'a pas pleinement convaincu... Le principal défaut du titre pourrait être sa durée de vie de deux heures. Sans tomber dans le débat quantité/prix (15 euros), on est surtout frustré d'en voir si rapidement la fin alors qu'on est tellement bien à explorer cette étrange contrée.

La conclusion de à propos du Jeu Vidéo : Journey [2012]

Auteur Bastien L.
85

Journey a réussi le pari d'être une œuvre à part tout en étant une belle réussite. Il est difficile de pleinement décrire les qualités du jeu car il faut véritablement y jouer pour comprendre. On sent que l'équipe menée par Jenova Chen avait une idée forte et que tous les aspect du jeu devaient y tendre. Et c'est là la plus grande qualité du titre quand la narration, la direction artistique et le gameplay nous font ressentir des émotions aussi pures. Un voyage certes court mais terriblement intense.

On a aimé

  • Un voyage riche en émotion
  • Techniquement et artistiquement sans faille
  • Un jeu à nul autre pareil

On a moins bien aimé

  • Faible durée de vie
  • Un multijoueur anecdotique
  • Plus balisé qu'il n'y parait

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