Soleil et la Nouvelle Génération
une nouvelle collection pour l'éditeur toulonnais

Les éditeurs rivalisent d’imagination pour faire face à la déferlante manga. "Face à la mondialisation, la BD franco-belge se remet en question. Inventée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la norme de la BD des années cinquante, l’album de 48 pages, cartonné et en couleurs, semble battre en retraite." écrivait Didier Pasamonik le mois dernier. Soleil n’est pas en reste. "Une Nouvelle Génération de BD pour une Nouvelle Génération de Lecteurs et par une Nouvelle Génération d’Auteurs" : voilà en substance le concept de la collection "NG". Les objectifs sont clairs et ambitieux : recruter un nouveau lectorat, ouvrir de nouveaux marchés, prépublier sur de nouveaux supports et développer de nouvelles activités.
Parti du principe que les jeunes lecteurs ont découvert la BD grâce aux mangas, Soleil propose donc de découvrir un nouveau genre de BD européenne, qui a intégré les différents codes de la BD asiatique. Laurent Duvault, directeur général du développement chez Soleil, a donc demandé à de jeunes auteurs scénaristes et dessinateurs de plancher sur de nouvelles séries. Huit d’entre elles paraîtront cette année :

  • avril : Foot 2 Rue (par Mariolle, Cardona & Stamb)
  • mai : Noodles (par Gauthier, Labourot & Lerolle), Young Ronins (par Santos), Wonder City (par Gualdoni, Turconi, Tenderini, Longhi & Rudoni), Hero Academy (par Debois, Olivares & Suarez)
  • août : Georges et moi (par Ozanam & Eluasti), Magna Veritas (par Felicioni & Camagni)
  • décembre : Hazard (par Mariolle & Grelin)
    Les auteurs doivent se plier au cahier des charges de la collection NG. Ils doivent mettre en scène des héros contemporains des jeunes lecteurs, avec les mêmes centres d’intérêts, les mêmes références. Les albums seront développés sur le principe d’histoires à suivre, mais le délai d’attente pour le nouveau tome n’excédera pas trois mois. Entre 2 et 4 nouveaux tomes/épisodes par an sont prévus pour chaque série. Le format des albums est proche de celui des comics (20,7x29,7 cm). De plus, les histoires permettent d’aborder différents formats de publication (en albums classiques ou en presse) grâce à un découpage en chapitres de 11 pages. Enfin, à l’instar des feuilletons TV, les histoires se découpent en "saisons", avec 4 à 6 albums par cycle.
    Avec comme principe la déclinaison multisupport (prépublication, produits dérivés et animation) l’éditeur toulonnais peut se permettre d'être "agressif" commercialement avec un prix de vente de 5,95€ pour un album. "Un prix attractif qui permet les coups de cœur, un prix accessible aux plus jeunes lecteurs" nous dit-on chez Soleil. Un petit prix adapté à l’argent de poche des jeunes, est-ce suffisant pour vendre la totalité des 25000 exemplaires de chaque titre ? Entre 2 et 4 épisodes par an, n’est-ce pas trop ambitieux ? Le rythme de parution sera-t-il vraiment tenu et les séries vont-elles résister à ce rythme ? Il faut l’espérer, sinon la collection ne sera qu'un ensemble de BD de plus et perdra son originalité. En tout cas, "NG" illustre une fois de plus les tentatives des éditeurs de diversifier la bande dessinée franco-belge.

    Auteur : David Q.
    Publié le mercredi 10 mai 2006 à 07h19
    Source : Actua BD
  • Commentaires sur l'article

    Les commentaires des membres sont désactivés temporairement car nous sommes en train d'optimiser cette fonctionnalité qui ralentit l'ensemble du site. Ils sont remplacés par les commentaires facebook. Merci de votre compréhension.

    Pour aller plus loin grâce à nos archives

    Articles de 2006 : janvier | février | mars | avril | mai | juin | juillet | août | septembre | octobre | novembre | décembre