Nifff 2011 : troisième jour à Neuchatel
Du cinéma Coréen, du frisson par téléphone et des sangliers


C'est avec une grande impatience que je suis entré dans la salle pour découvrir « The injust », film entrant dans la catégorie « New cinema from Asia ». D'accord, je ne vais pas vous parler ici de zombies, de fantômes, ou autres éléments surnaturels, mais d'un simple thriller/ polar. Mais force est de dire que la Corée du Sud, dans ce domaine, a déjà montré un savoir-faire indéniable. Bref, l'attente était sincère et accentuée par le fait que le scénariste (Hoon-jung Park) était celui de J'ai rencontré le Diable (film qui m'avait totalement convaincu). À la sortie, il en résulte une forte déception. Si il se trouve être riche en personnages, en intrigues tournant autour d'affaires de corruption en haut lieux, en violences policières, en histoires d'amitiés et d'attachement familial, il en résulte une grosse confusion... pour finalement pas grand-chose.  On peut accorder au métrage qu'il est plutôt bien mis en image par Ryoo Seung-Wan (réalisateur de City of Violence), mais cela ne suffit pas. Même si l'on éprouve par moment un certain interet du fait que tout le monde est pourri, on ne se sent que rarement concerné et, au final, on s'ennuie, et l'on attend patiemment la fin, comme si celle-ci sonnait notre liberté. Du coup, même si techniquement « The Injust » séduit, si le jeu des acteurs est convenable, il lui manque l'essentiel: « transmettre de l'émotion ».

The Injust


Autre déception, mais de moindre niveau, avec « The Caller » de Matthew Parkhill. Pour le coup on est assez vite séduit par cette histoire dans laquelle une jeune femme, Mary, va avoir la malheureuse idée de répondre par téléphone à une certaine Rose. Très vite, Mary va comprendre que cette dernière vient non seulement du passé, mais se trouve aussi être une véritable schizophrène en manque d'amour. « The Caller », écrit par Sergio Casci, matérialise une multitude de bonnes idées, dont celle de mélanger le thriller de base avec une intrigue bâtie autour de la ligne temporelle. Le problème du film se situe, non pas dans son histoire, ou dans sa mise en image (au demeurant assez classique), mais bel et bien par le fait que tout semble dirigé par des producteurs avides de « petites formules ». On échappe donc pas au casting en vogue, avec en tête Rachelle Lefevre (Twilight), Stephen Moyer (True Blood) et Ed Quinn (True Blood, Eureka), ni à l'excès de jump scare, et à la petite séquence d'amour ridicule mis au ralenti et sous chansons larmoyantes. « The Caller » en devient non plus un film, mais un produit de marketing ultra formaté... c'est bien dommage !

The Caller

Pour terminer, hier soir fut diffusée La Traque d'Antoine Blossier, que nous recommandons et, qui pour rappel, sort en France ce 13 juillet. N'hésitez pas par ailleurs à découvrir notre interview du réalisateur ou encore consulter nos critiques du film.

 

William Lustig au nifff
William Lustig au nifff

Auteur : Richard B.
Publié le mardi 5 juillet 2011 à 12h31

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