Critique Insensibles [2012]

Avis critique rédigé par Richard B. le vendredi 21 septembre 2012 à 10h20

Héritage et Histoire.

A la veille de la guerre civile espagnole, une jeune fille joue un peu trop avec le feu et s'enflamme. Cet accident, ajouté à quelques autres, aura pour conséquence l’internement d’un groupe d'enfants paraissant insensibles à la douleur et en cela aux conséquences que ce fait peut provoquer sur leur entourage et sur eux-mêmes. Suite à un accident de voiture, David Martel, brillant neurochirurgien, se retrouve lui-même à l'hôpital. Bien qu’ayant survécu au crash – contrairement à sa femme -  avec pour séquelle justes quelques petites cicatrices, les divers examens effectués lui apprennent qu'il est atteint d'une maladie mortelle et seule une greffe issue de sa famille biologique pourrait l'aider à survivre. Dès cet instant, David va être confronté à un passé et des secrets qu'il ignorait.

Insensibles image 2

Tout premier long-métrage de Juan Carlos Medina, Insensibles met en lumière un réalisateur à surveiller de très près. Initialement prévue pour être une production française - pour l'anecdote, on retrouve le nom de François Cognard, ancien journaliste de Starfix, à la production via sa société « Tobina film » (il serait même à l'initiative du projet) - la recherche de différents fonds financiers amène finalement cette entreprise à prendre la nationalité espagnole. Cela tombe bien, l'empreinte laissée par ce scénario touchant plus particulièrement ce pays ainsi que les racines de son réalisateur. En effet, Juan Carlos Medina est issu de deux cultures, sa mère étant française et son père espagnol. Et de toute évidence, le film parle avant tout de famille, de quête de ses origines, et d’acceptation de son héritage. Si Luis Berdejo (scénariste sur Rec) a bien collaboré à l'écriture de cette aventure, il s’est basé sur diverses versions d’un Juan Carlos Medina qui, depuis 8 ans, cherche à donner vie au projet. Œuvre très personnelle, ce film dégage une sensibilité bienvenue, qui amène de l’originalité malgré un thème assez souvent exploré (les traumatismes causés par la Guerre d’Espagne) -  "L'échine du Diable", "Le Labyrinthe de Pan" ou encore "Balada Triste" ayant déjà abordé de diverses façons le sujet.

Insensibles image 1

Le récit, présenté comme une enquête étalée sur plusieurs époques, se construit progressivement, à la manière d’un puzzle. Très froid, dans son ambiance, "Insensibles" ne manque pas pour autant d'émotion, quand le destin semble s'acharner sacrément sur ce pauvre David. Le personnage gagnera petit à petit en humanité, alors qu'en parallèle il nous sera donné de suivre un garçon qui, de par ce qu'il traverse, apprendra à s'endurcir. Alors oui, on peut reprocher à Medina de ne pas avoir exploré à fond toutes les thématiques présentées, mais force est de dire que la conclusion choisie ne pouvait avoir meilleur écho, et l’on ressort donc plus impressionné qu'autre chose.

Insensibles image 3

En terme de mise en scène et d'image, Juan Carlos Medina ne ménage pas quelques passages visuellement iconiques qui retiennent largement notre attention - rien que la scène d'introduction vaut à elle seule le détour et elle ne sera pas la seule (préparez-vous à une « opération » aussi affective qu’absorbante dans son suspense). Bon, quelques passages, conçus plus dans un esprit uniquement visuel et ludiques, semblent peu justifiés mais quel film ne le fait pas ? D'autant que ces passages ont l'avantage d'être impressionnants et quasi iconiques. Puis, comme régulièrement dans le cinéma hispanique, la photographie, signée ici Alejandro Martínez, est de grande qualité. La gestion des couleurs, le travail d'éclairage, tout sonne parfaitement juste et correspond à l'humeur des personnages et l’atmosphère.

La conclusion de à propos du Film : Insensibles [2012]

Auteur Richard B.
75

Si "insensibles" a la malchance d’exploiter une thématique et un visuel qui ne semblent pas foncièrement nouveaux, évoquant ainsi quelques-uns de ses aînés espagnols, il a cet avantage de traiter cela avec une belle maîtrise et, surtout, d’imposer une certaine personnalité, l’envie de raconter une histoire profonde, avec beaucoup de sensibilité. Si vous aimez des films comme l'échine du diable ou le labyrinthe de pan (il faudrait être difficile pour ne pas aimer), il y a forte chance que vous ne restiez pas insensible au film de Juan Carlos Medina.

On a aimé

  • L'ambiance.
  • La photographie.
  • Des scénes marquantes.
  • Une belle histoire sordide.

On a moins bien aimé

  • Une thématique qui ne semble pas nouvelle.
  • Quelques effets peuvent paraître facile.

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