Critique Critters 2 [1989]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le samedi 10 mai 2008 à 19h24

Des oeufs de Paques peu ordinaires

Deux ans après que des incroyables évènements aient secoué la petite communauté de Grover’s Bend, le jeune Brad Brown, étudiant à Kansas City, revient au pays.
En fait, malgré de nombreux témoignages, cette histoire de sale bêtes venues des étoiles, suivies de près par deux chasseurs de prime bourrins et métamorphes, est désormais effacée de la mémoire collective. Et cela, même si personne n’a oublié la disparition de Charlie, l’idiot et l’ivrogne du village.
Comme par hasard, le retour de Brad concorde avec les festivités de la Chasse à l’œuf de Pâques, et de plus, c’est également le moment ou un vieux brocanteur choisit de vendre au collectif paroissial une vieille cargaison d’œufs dont l’étrangeté n’étonne personne. Ces œufs, soudainement exposés à la chaleur émise par le cerveau fumant des scénaristes et les projecteurs de cinéma, ne tardent pas à éclore, délivrant une nouvelle vague de ces espèces de buissons roulant et voraces.
Alertés, les chasseurs de primes psychorigides - mais vachement bien roulés -, accompagnés de Charlie, reviennent à Grover’s Bend, entreprenant de détruire les infrastructures durement éprouvées par leur précédente visite et récemment reconstruites par les villageois. Bref, c’est à nouveau le cirque chez les rednecks…


Steven Herek et Dominic Muir ayant passé la main, c’est Mick Garris et David Twohy qui se voient chargés de l’écriture du scénario de ce Critters 2. Malgré ce changement de team, le style de cette série B volontairement inspirée des Gremlins ne change guère. On remarquera juste le ton un peu plus sérieux du traitement, avec des Critters toujours aussi méchants mais un rien moins potaches.
Le film débute sous le signe de la débilité et n’en démordra pas. De la découverte de cette couvée monstrueuse dans une vieille grange au final se voulant paroxysmique, on assiste à un défilé d’incohérences prenant comme alibi une atmosphère résolument décontractée, mais qui, hélas, n’assume pas assez son appartenance au genre. Certains passages restent assez drôles, c’est vrai, mais leur réussite ne doit qu’au look et aux attitudes délirantes de ces horribles bestioles galactiques. D’ailleurs, le seul moment amusant qui ne met pas en scène les Critters est celle ou l’un des chasseurs de prime prend l’apparence d’une Playmate en reluquant un magazine trouvé par hasard. C’est bien peu…
Ainsi, le métrage est beaucoup moins délirant que le premier volet. La mise en place est nettement plus longue, comme si elle voulait mettre en évidence la présence de guest stars comme Lin Shaye (qui est également dans le premier volet) et surtout l’horripilant Eddie Deezen – qui est alors très en vogue sur les petits écrans américains (Les vrais stars du premier film, Dee Wallace et M. Emmet Walsh ont par contre quitté l’aventure) . Ces atermoiements initiaux mettent à mal le rythme du film de Mick Garris, un cinéaste que l’on sait en délicatesse avec cet aspect narratif essentiel – ce qui, bien sûr, n’arrange rien. Plombé par un bon nombre de séquences inutile, le métrage accuse un rythme de marshmallow.

Cela s’arrange un chouia quand l’attaque des créatures se généralise. Un peu de gore (mais pas beaucoup), quelques plans horrifiques, mais surtout des cadrages serrés sur les Critters finissent par nous faire oublier un peu ce début laborieux parsemé de personnages inintéressant (la meilleure scène restant celle ou un flic en panoplie de lapin se retrouve avec un Critter dans le froc).
Hélas, cela ne vole toujours pas bien haut dans le domaine du fendage de poire. Certaines pistes sympathiques sont étrangement abandonnées – comme quand l’un des Chasseurs manque de se transformer en Freddy Krueger – et des séquences apparaissent comme une façon détournée et pas très honnête de rallonger la sauce (la séquence de l’usine de Hamburger, qui ne fait pas du tout avancer l’intrigue, prend une désagréable allure d’intermède superflu). On navigue donc entre des passages assez sympathiques qui voient les Critters essayer de dépasser en méchanceté les Gremlins et d’autres, vraiment inintéressants, qui mettent en scène les protagonistes humains…

Cette sensation va durer jusqu’au dénouement, extrêmement mièvre et convenue, et qui illustre parfaitement l’objectif de Mick Garris et David Twohy : faire un pur produit d’exploitation, sans songer à y intégrer la moindre originalité.

La conclusion de à propos du Film : Critters 2 [1989]

Auteur Nicolas L.
50

Dans Gremlins 2, Joe Dante a surpassé son œuvre originale en gravissant un échelon dans l’évolution des ses créatures et dans l’aspect déjanté du traitement. En faisant ce choix, il nous a peut-être pas offert un meilleur film que l’originel, mais dans tous les cas, il a pris le risque de proposer un renouvellement, et il doit être loué pour cela. Ce n’est, hélas, pas du tout le cas de Mick Garris et David Twohy, qui se contente de livrer un fac-similé du film de Stephen Herek, et en plus sage qui plus est ! L’effet de surprise procuré par le premier volet envolé, il ne reste finalement pas grand-chose à se mettre sous la dent. Heureusement, les deux éléments principaux du film, à savoir les créatures et les Chasseurs de Primes, sont toujours aussi amusants à voir agir.

On a aimé

  • Les Critters
  • Les Chasseurs de primes
  • Quelques passages amusants

On a moins bien aimé

  • Scénario sans aucune originalité
  • Réalisation mollassonne
  • Personnages inintéressants

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