Critique Détour Mortel #1 [2003]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le jeudi 26 janvier 2006 à 06h09

L’an prochain, je vais au Club Med’

Alors qu’il cherche un détour pour échapper à un gigantesque embrouillage sur l’autoroute, Chris se hasarde sur une voie en terre où il est victime d’un accident, entrant en collision avec un break occupé par de jeunes campeurs. Les deux véhicules étant hors d’état de marche, quelques uns décident de se rendre à pied chercher du secours, pendant que deux autres restent sur place pour surveiller leurs biens. C’est alors que les jeunes gens se voient harcelées par de terrifiantes entités non identifiées surgissant des bois.
Le script emprunte à des nombreux classiques du genre, mais il est facile d’y trouver les meilleures références : Délivrance – un des protagonistes cite d’ailleurs ce titre -, la Colline a des Yeux et Massacre à la Tronçonneuse. Prenant l’essence même de ces classiques des années 70, il réduit le pitch à sa plus simple expression - cette histoire ne justifie en rien les agissements de ces dégénérés congénitaux, et ne donne aucune explication sur leurs origines -, un alibi à une course poursuite mortelle dans les bois et à quelques scènes choc dans une cabane digne d’un conte de Perrault, en plus trash bien évidemment.
Dans un premier temps, le cinéaste choisit de ne pas nous dévoiler la nature de ses ‘’monstres’’. Sur les premiers meurtres, j’ai d’ailleurs cru, par la vision furtive d’une grosse touffe de poil, qu’il s’agissait de créatures primitives dans le style des Mangeurs de Mort de McTiernan. En fait, leur identité apparaît clairement à partir du moment où ils regagnent leur gîte, occupé de manière accidentelle par les quelques survivants du massacre – les curieuses lois du hasard. Cachés sous un lit et dans un placard, les jeunes gens attendront que ces nouveaux modèles d’ogres finissent leurs répugnants équarrissages et s’assoupissent en ronflant bruyamment pour prendre la poudre d’escampette dans les bois. Bien évidemment, en sortant, ils vont glisser sur une peau de banane et réveiller les monstres endormis.
Plus violents et écoeurants que véritablement terrifiants – malgré d’excellents maquillages -, les trois créatures que l’on imaginent du même sang bien que différentes dans leur aspect et leur arme de prédilection – à la manière des personnages d’un jeu vidéo – vont faire montre alors d’un véritable sens de la traque, malheureusement mélangé avec des attitudes parfois bien stupides, comme lorsqu’ils se laissent bêtement attirer par des diversions bien naïves.
Parcourant de leurs lourdes démarches les quelques lignes de ce script plus que prévisible, les trois ours – euh…, les trois dégénérés – vont alors éliminer de manière assez gore les différentes protagonistes, dans un ordre que le spectateur avait déjà anticipé. Hache, fusil et arc sont leurs armes, et ils s’en servent avec une aise plutôt harmonieuse, appuyant chaque coup au but de petits grognements satisfaits. Mon moment favori reste la séquence où, d’un coup de hache bien placé, l’un des monstres va faire enfin taire la pleurnicheuse de service qui commençait vraiment à me taper sur le système. Une scène qui n’est pas la plus originale, ni la plus gore, mais la plus jouissive, je vous l’assure.
En fait, il faut féliciter Rob Schmidt pour la qualité de sa réalisation, car malgré une histoire déjà vue mille fois, on ne s’ennuie pas une seconde lors du visionnage de ce film. Doté d’un timing parfait, conséquence d’un montage nerveux, et d’un bon suspense, il offre quelques séquences complètement improbables mais spectaculaires et bien tendues, comme la scène dans les arbres. Il évite d’ailleurs les pièges narratifs avec un relatif culot et noie les questionnements dans une action trépidante. Par exemple, on ne saura pas en effet comment les jeunes gens – interprétés de manière convaincante, une fois n’est pas coutume, par des acteurs crédibles - ont réussi à descendre des arbres, ni comment ces dégénérés, qui ont écharpé des centaines de personnes dans les environs, ont pu échapper aux recherches inévitablement engagées par les familles des disparus et les autorités. Surtout lorsque l’on constate la taille du cimetière de voitures, la plupart souillées de sang. On pourrait être en droit de s’interroger.

La conclusion de à propos du Film : Détour Mortel #1 [2003]

Auteur Nicolas L.
65

Sur un scénario éculé pouvant tenir sur une feuille de papier à cigarette, Rob Schmidt, un jeune cinéaste à la filmographie totalement vierge essaye de construire un slasher movie terrifiant et énergique. Et il y parvient en grande partie. Grâce à une réalisation énergique, de bonnes séquences chocs et un profond respect du genre. Malheureusement, la pauvreté du script et son manque de personnalité empêche l’œuvre de dépasser le stade de sympathique série B, ce qui est finalement pas mal pour ce type de films.

On a aimé

  • Bonne réalisation
  • Quelques effets gore sympas
  • Excellents maquillages des ‘’monstres’’

On a moins bien aimé

  • Aucune originalité
  • Aucun scénario

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