Critique L'Homme électrique [2019]

Avis critique rédigé par Nathalie Z. le mercredi 3 avril 2019 à 14h00

Une uchronie voltapunk d'aventures pleines d'espions

1895, Napoléon IV règne en maître sur l’Europe et même un tiers du monde. L’Empire électrique domine et ce n’est pas au goût de tous. A l’Est, le statu quo semble tenir avec le tsar de toutes les Russies… Si ce pitch vous dit quelque chose, peut-être avez-vous déjà dévoré le premier roman de Victor Fleury, l’Empire électrique, un voltapunk efficace qui pose ce background dense et réfléchi. On y retrouvait entre autres Sherlock Holmes, Tom Sawyer, Zorro, le Baron Samedi et on y apercevait le Nautilus… Tout un programme !

Dans l’Homme électrique, Victor Fleury nous replonge dans son uchronie pour une aventure d’espionnage palpitante également riche en guests comme une charmante petite fille modèle nommée Sophie, un homme mystérieux au nom de Mesmer ou un célèbre capitaine russe particulièrement audacieux, Michel Strogoff. Inutile d’avoir lu l’Empire électrique, l’auteur nous immerge en douceur dans son univers plein de machines surprenantes et de science étrange.

Une uchronie napoléonienne voltapunk !

Venise, la Sérénissime, 1895

C’est le jour du mariage du Doge avec la mer, fête traditionnelle ancestrale nommé la Sensa. La fille du prince de la ville, la sublime et capricieuse Valeriana préfère les beaux yeux de Tancredo de Fante  à la cérémonie. Elle accepte de le suivre à un rendez-vous qui pourrait être dangereux. Il lui a avoué avoir été approché par des mécréants voulant l’enlever. Mais la belle est sûre  que son beau prétendant et son fidèle garde du corps Orso sauront gérer la possible embuscade. Evidemment, la situation dégénère car tout est bien plus compliqué : Tancredo de Fante est déjà mort depuis plusieurs jours, il a été remplacé par un pantin de métal, un Valet comme le nomme les deux personnes en charge de l’homme électrique : le moine Vacher et la comtesse Cagliostro. Le but était d’attirer la jeune héritière pour pouvoir en apprendre plus sur les manigances du Doge dans le dos de l’Empereur. Petit hic, l’homme électrique ne se rappelait plus être un espion ni même être un automate, il croyait sincèrement être le jeune noble italien amoureux transi de Valeriana. Que cela ne tienne, il est reprogrammé dans l’heure, changé en Orso (le véritable ayant été tué) et chargé d’aller épier les discussions du Doge avec un mystérieux émissaire russe. Alors que le Doge se compromet devant celui qu’il pense être son garde du corps, le Valet commence à se souvenir… Ce n’est qu’un des masques qu’il a revêtu depuis sa création…

Alternant les chapitres sur l’intrigue qui mènera le Valet a tenté d’empêcher un conflit entre deux grandes puissances et des flash-backs sur le passé d’espion de l’homme électrique, Victor Fleury réussit à maintenir un rythme effréné. Son style est aussi fluide et délicat que son premier opus. Chaque invité surprise ou nom connu dans l’œuvre fait sourire et les péripéties qu’affronte notre héros sont multiples.

D’Arsène Lupin toujours aussi charmant et truculent qui tente un cambriolage aérien à un Dracula assoiffé qui survit grâce à la science dans son château des Carpates, le Valet aura fort à faire pour se faire entendre et être libre de ses choix. Espion, ou plutôt pion de l’Empire électrique et en particulier du ministre de la Sureté, Frédéric Larsan, cet automate plus humain que nombre des protagonistes de l’histoire devra assumer les conséquences de ses actes passés, choisir sa voie, accepter de ressentir amour et souffrance face à la violence, la trahison, la mort et la guerre.

Les personnages qui l’entourent se révèleront bien plus complexes : Vacher n’est pas qu’un sous-fifre cruel et la comtesse Cagliostro pas seulement la belle plante mystérieuse. Et le Valet, quelle humanité dans cet automate. Attachant, ce personnage pose une vraie réflexion sur le statut de robot dans un cadre voltapunk inhabituel pour ces questionnements. La présence d’une ancienne création plus proche de l’intelligence artificielle amène aussi son lot de question  digne d’un Philip Kindred Dick mais avec la légèreté d’un monde plus créatif ou coloré que le cyberpunk classique. On sent que Victor Fleury s’amuse des aspects techniques et utilise avec finesse un vocabulaire imagé pour nous décrire toutes sortes de machines voltapunk délirantes. Ce thème est d'ailleurs très bien rendu par l'édition en poche de ce roman dans la collection Steampunk de chez Bragelonne, et son look doré à engrenages, que nous avons déjà pu admirer avec Arcadia de Fabrice Colin

La conclusion de à propos du Roman : L'Homme électrique [2019]

Auteur Nathalie Z.
87

Dans la veine de l'Empire électrique, ce nouveau roman de Victor Fleury, l'Homme électrique, nous replonge dans la même uchronie voltapunk où un quatrième Napoléon règne en maître absolu sur le tiers du monde. Mais cette fois, il s'agit d'un roman d'aventures, d'espionnage où trahison et périls de toute sorte attendent le Valet, l'automate agent secret de Napoléon, une machine pensante bien plus humaine que les gens qu'elle côtoie utilisée sans scrupule à des fins politiques bien sombres. Avec un style fluide et dynamique, Victor Fleury nous transporte de Venise à la Mongolie à toute vitesse et en Orient Express. Bon voyage !

On a aimé

  • Une écriture fluide et créative
  • Un univers dense, cohérent et voltapunk
  • Un personnage profond et très humain malgré ses entrailles mécaniques

On a moins bien aimé

  • Lire le premier roman n'est pas indispensable mais c'est agréable de retrouver certains personnages. 

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