Critique Death Race 2 [2011]

Avis critique rédigé par Vincent L. le lundi 24 septembre 2012 à 21h40

Mâles virils et gros engins...

En 2008, Paul W.S. Anderson surprenait le monde en livrant un remake des Seigneurs de la route relativement plaisant. Si l'on pouvait regretter que tout l'aspect transgressif et tout l'humour du film original ait été effacé au profit d'un scénario somme toute bas de plafond, son long-métrage bénéficiait malgré tout de bonnes qualités formelles, notamment dans la mise en scène des séquences d'action et des scènes de courses. Succès au box office oblige (cent dix millions de recettes pour un budget de quarante-cinq millions de dollars), une suite a donc été mise en chantier pour alimenter le marché de la vidéo. Si Anderson a laissé son siège de réalisateur à Roel Reiné, il a cependant concervé les manettes de cette suite, agissant cette fois comme producteur (avec Jeremy Bolt, son éternel complice) et comme scénariste (avec l'aide de Tony Giglio).

On retrouve donc la patte de Paul W. S. Anderson et tout ce qui fait l'essence de son "cinéma" dans cette production DTV. Death Race 2 cherche ainsi à tout prix le cool, quitte à ce que ça devienne gratuit et ridicule, aligne des dialogues ineptes et ne prend pas la peine de développer son histoire. Partant du postulat que les spectateurs veulent avant tout voir des gros bras, des chassis (automobiles) et des chassis (féminins), il s'atèle donc à mettre bout à bout des scènes comportant les éléments sus-mentionnés sans véritable logique d'ensemble. En effet, si le scénario joue la carte du préquel au remake (racontant d'une part comment est née la Course à la mort et d'autre part l'histoire du pilote Frankenstein), il ne s'agit là que d'un parti pris artificiel qui peine à être exploité par l'histoire proprement dite en dehors de quelques séquences clés incontournables.

Mais ne nous voilons pas la face, ne pas voir ces éléments développés outre mesure n'est pas en soit pénalisant pour un film dont on n'attendait de toute façon aucune qualité d'écriture. Loin du film de Paul Bartel, le remake d'Anderson avait posé ses propres bases badass teenagers, et cette suite suit la même voie en dupliquant un cahier des charges similaires. On y retrouve donc un chaptel de taulards gros-bras, certains plus sympas que d'autres (il y a quand même les gentils et les méchants, même chez les prisonniers sanguinaires), ainsi que les têtes "pensantes" de la prison qui vont inventer le principe de la Course à la mort, tout ce petit monde roulant sans cesse des mécaniques pour prouver à qui veut bien l'entendre que ce sont eux qui ont la plus grosse. Et honnêtement, toute cette partie ne s'avère pas franchement passionnante.

C'est en effet le gros point faible de ce préquel que de mettre énormément de temps à démarrer et à entrer dans le coeur de son sujet. Ainsi, avant que la Course à la mort proprement dite ne soit lancée et que l'on puisse enfin assister aux courses automobiles promises, il aura fallu attendre une longue première partie ne présentant que très peu d'intérêt en terme d'histoire, les choses étant amenées péniblement et ne présentant pas la moindre originalité. Du côté du héros (dont le film raconte la genèse), les chose ne vont pas beaucoup mieux : avec son look de Jason Statham low cost, Luke Goss ne suscite pas non plus l'enthousiasme, et ce d'autant plus que son personnage (pourtant destiné à devenir le mythique Frankenstein) transpire l'insipidité - et la bêtise mais ceci est une autre histoire - par tous les pores de sa peau.

Mais petit à petit, on finit par se rendre compte que Death Race 2 est un diesel : il met du temps à chauffer, mais quand c'est parti, c'est parti ! Ainsi, passé la première partie, les choses entrent dans le vif du sujet et le long-métrage comme à enchainer avec une certaine maestria les scènes d'action. Bourrin, violent, fun et bourré de testostérone, Death Race 2 devient dès ce moment être une série B nerveuse assumant avec un côté décomplexé la simplicité de son propos. Souvent frénétique (mais toujours lisible malgré un montage somme toute très cut), sonorisé par une BO heavy metal assez plaisante, le film devient alors d'autant plus plaisant qu'il assume ouvertement le côté regressif de son propos (comme dirait mon estimé collègue Nicolas "vavavoum, la wouature !").

Mais le plus étonnant, au final, est l'impeccable maîtrise technique dont fait preuve le film. Avec un budget pratiquement divisé par dix (sept millions de dollars pour cette suite contre quarante-cinq pour le remake), Roel Reiné fait largement aussi bien que son prédécesseur. Certes, les scènes de courses sont plus courtes et moins nombreuses, mais intrinsèquement, force est de constater que les deux films se valent largement à ce niveau. Boosté par un rythme qui ne faiblit jamais et par un casting correct (Sean Bean, Ving Rhames et Danny Trejo cachetonnent visiblement, mais ils le font correctement), Death Race 2 se pose ainsi comme un divertissement réussi, certes inoffensif de par l'aspetisation de son propos, mais suffisamment bien troussé pour meubler efficacement une soirée entre pote.

La conclusion de à propos du Film (Direct to Vidéo) : Death Race 2 [2011]

Auteur Vincent L.
55

Direct to video surfant sur le succès du remake sorti il y a quelques années, Death Race 2 propose une histoire en forme de préquel au film de Paul W. S. Anderson. Dôté d'un budget nettement moins confortable, Roel Reiné met en scène une série B musclée n'ayant strictement rien à envier à son prédécesseur en terme d'efficacité formelle. Ainsi, malgré un début quelque peu mou du genou, le film finit par s'emballer dans sa seconde moitié pour proposer des séquences d'actions correctement maîtrisées et des courses-poursuites suffisamment bien fichues pour que l'on ait pas envie de quitter l'écran des yeux. Certes, l'histoire, les personnages et les mécanismes dramatiques ne sont pas terriblement passionnants, mais au final, on passe devant une agréable petite soirée, pour peu, bien sur, qu'elle soit accompagnée de bière et de cahuètes.

On a aimé

  • Des séquences d'action bien maîtrisées,
  • Un côté bourrin qui s'assume,
  • Budget correctement utilisé,
  • Casting correct.

On a moins bien aimé

  • Scénario sans grand intérêt,
  • Première partie mollasonne,
  • Propos toujours aseptisé.

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