Critique Duels of the Planeswalkers 2012 [2011]

Avis critique rédigé par Vincent L. le dimanche 24 juillet 2011 à 11h03

La richesse de Magic à moins de 10€...

Si le jeu de carte à collectionner Magic, l'assemblée a connu son apogée il y a maintenant de nombreuses années, il n'en demeure pas moins une licence toujours fiable et financièrement lucrative. Il n'est donc pas étonnant de voir régulièrement débarquer des jeux vidéos qui s'appuient sur l'univers et les mécaniques du film de Richard Garfield, et ce à l'image de ce Duel of the Planeswalkers 2012, sorti il y a un mois sur les stores de la XBOX 360 et de la PS3. L'idée, toute simple, est de permettre de jouer à Magic sur console, grâce à des decks dématérialisés. Mais ce qui était une démarche un peu triste à l'époque des premières adaptations vidéoludiques du jeu prend désormais tout son intérêt grâce à l'outil Internet, qui permet d'affronter des joueurs du monde entier.

Sur le fond, Duel of the Planeswalkers n'est ni plus ni moins que du Magic, l'assemblée pur jus. Les mécaniques ont fait leurs preuves, et le jeu est d'une efficacité et d'une richesse à toute épreuve (le succès planétaire de Magic n'est absolument pas infondé). Le but est aussi simple que jouissif : détruire son adversaire grâce à des créatures et des sorts aussi variés que fondamentalement bourrins. Magic est ainsi le prototype même du pur jeu de combo, son charme principal venant du fait que le joueur, en créant son "deck" (terme désignant la somme des cartes avec lesquelles il va affronter son adversaire), va combiner des cartes isolément moyennes pour les optimiser, et donc aboutir aux effets les plus bourrins possibles pour mettre à mal son adversaire.

Au travers des trois cent cartes proposées et de la dizaine de decks mises à disposition des joueurs, Duel of the Planeswalkers offre suffisamment de variations pour permettre au jeu d'avoir une durée de vie conséquente. Le fait de pouvoir choisir entre les cinq types de magie - la base du jeu, évidemment conservée ! - permet également de varier le style des decks, et de refaire le mode solo en renouvelant efficacement les défis et la difficulté. Bref, Duel of the Planeswalkers ne dénature en rien le potentiel et la richesse du jeu de base, reprenant une majeure partie de ce qui fait la force de Magic (et ce en dépit de la dématérialisation du jeu), le tout pour un rapport qualité/quantité/prix plus que correct (surtout au regard de sa version "IRL").

On pourra cependant pester sur le fait que nombre de cartes additionnelles ne soient pas déblocables dans le jeu, et nécessitent du joueur un achat pécunier supplémentaire en plus du jeu de base. On reconnaît bien là la patte de Wizard of the Coast - et donc ce qui a fait le succès "financier" de Magic, l'assemblée - à savoir que, basiquement, ce sont ceux qui paieront le plus qui auront accès aux jeux les plus bourrins et les plus efficaces, et qui pourront le plus aisément mettre à mal leurs adversaires (comme dans la version "IRL"). Dans le cadre d'un jeu vidéo, on aurait pu espérer un rapport égalitaire entre joueurs, et des victoires principalement basées sur les capacités tactiques des joueurs, mais en l'occurrence, Duel of the Planeswalkers ne propose pas cela.

Ce qui risque, de plus, de déplaire aux fans, c'est l'impossibilité de construire leurs jeux entièrement. Il est ainsi impossible de créer des jeux multi-couleurs, et l'on ne peut donc pas optimiser les effets grâce aux complémentarités de certaines couleurs. Même si l'amélioration des decks reste possible, limiter la marge de manoeuvre des joueurs retire malgré tout une grande partie de l'intérêt du jeu, qui, à la base, tire tout de même sa force de cette liberté. Dans le même ordre d'idée, Duel of the Planeswalkers ne propose "que" trois cent cartes, un nombre extrêmement faible par rapport au total existant pour Magic, l'assemblée. On aurait ainsi aimé pouvoir construire des decks du début à la fin, avec des cartes issues de toutes les extensions parues.

En l'état, Duel of the Planeswalkers permet cependant de customiser son deck de base via le gain - ou l'achat - de nouvelles cartes. Il faut ainsi terminer la campagne solo pour pouvoir enfin posséder un deck digne de ce nom, et ainsi pouvoir envisager de jouer online. Attention, cependant, car les modifications restent limitées par la nature du deck de base, qui ne pourra être fondamentalement changée (une fois encore, on passe à côté de ce qui fait la force du jeu). A noter que Duel of the Planeswalkers dispose d'une IA plutôt correcte, et que sa difficulté générale, très élevée, constituera un défi appréciable pour les joueurs confirmés (destinant donc le titre à celles et ceux qui connaissent déjà jeu, et ce même si un didacticiel et un mode "Mentor" existent pour les débutants).

Ce qui fait la véritable plus-value du jeu vidéo par rapport à sa version "IRL", c'est le nombre de modes qu'il propose. Ainsi, en plus de l'aventure solo (trois à quatre heures de jeu pour la boucler), on pourra surtout apprécier le mode multijoueur, plus intéressant sur la durée, permettant d'affronter d'autres joueurs un peu partout dans le monde. On retiendra, plus particulièrement, le mode "Vengeance" (en solo), sorte de campagne hardcore où les adversaires sont dotés de decks complètement déments (et semblent très favorisés par le jeu au niveau de la pioche), ainsi que le mode "Archenemy" (en multi), qui propose une campagne où plusieurs joueurs affronteront des adversaires communs ultra-bourrins via un principe de coopération particulièrement appréciable.

Techniquement, enfin, l'interface de Duel of the Planeswalkers est loin d'être un franche réussite. Si les parties restent fonctionnelles, le confort de jeu est loin d'être optimal. Trop petites, les cartes demandent constamment que l'on zoome dessus pour pouvoir en voir le moindre détail (y compris les valeurs essentielles, comme les caractéristiques ou les coups de lancement), aspect qui s'avère vraiment gênant lorsqu'il s'agit d'observer le jeu de l'adversaire. Graphiquement, en revanche, Duel of the Planeswalkers retranscrit impeccablement l'univers et le design de Magic, avec quelques images et cinématiques plutôt sympathiques ; on n'en dira cependant pas autant de l'aspect sonore du jeu, des musiques agaçantes aux doublages français tout simplement catastrophiques.

La conclusion de à propos du Jeu Vidéo : Duels of the Planeswalkers 2012 [2011]

Auteur Vincent L.
65

Duel of the planeswalkers est un portage sympathique, bien que pas révolutionnaire, de ce blockbuster ludique qu'est Magic, l'assemblée. Avec ses divers modes de jeu, et la possibilité de jouer avec une dizaine de decks différents, nul doute qu'il parviendra à amuser les afficionnados du jeu de Richard Garfield. Reste que l'impossibilité de construire son deck personnalisé, la politique financière d'achat de cartes et l'interface peu pratique font sensiblement baisser la durée de vie du jeu, et ce surtout pour les fans.

On a aimé

  • Des mécaniques de jeu très efficaces,
  • Decks customisables,
  • Durée de vie très acceptable,
  • Diversité des modes de jeu,
  • IA correcte,
  • Graphiquement sympathique.

On a moins bien aimé

  • Impossibilité de construire son deck,
  • Politique financière du jeu,
  • Interface mal pensée,
  • Difficulté conséquente,
  • Aspects sonores agaçants.

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