Critique Bienvenue chez les Robinsons [2007]

Avis critique rédigé par Vincent L. le lundi 21 février 2011 à 18h15

Navrant...

Après l'échec au box office de La ferme se rebelle (bide amplement mérité soit dit en passant), les studios Disney décidèrent de stopper les productions de films en animation traditionnelle. En effet, alors que les scores d'entrées des films d'animations en images de synthèse - notamment poussés par les productions qualitatives des studios Pixar - explosaient, les dessins animés ne semblaient plus attirer le public ; et dans l'esprit des executifs de Disney, le fait que ces échecs commerciaux soient dûs à des animations horribles et à des scénarios pourris n'était pour rien dans cet état de fait. Et, étonnament, la suite des évènements leur donna raison ; en effet, Bienvenue chez les Robinsons, long-métrage en 3D directement issu des studios Disney, remporta un succès conséquent - même si pas extraordinaire - au box-office, et ce en dépit d'un scénario pourri et d'une animation horrible. L'époque semblait alors juteuse pour la firme de Mickey, qui pouvait alors réussir à sortir un produit aussi nul que commercialement rentable.

En effet, Bienvenue chez les Robinsons fait haut la main partie des gros étrons sorti des studios Disney, de ces longs-métrages créés par une équipe faisant assez clairement un amalgame malheureux entre un "déficient mental" et un "enfant". Ainsi, ce n'est pas parce qu'un long-métrage n'est destiné qu'aux plus jeunes - à l'instar de Dumbo ou de Blanche-Neige et les sept nains - qu'il doit nécessairement être ancré dans un crétinisme de tous les instants. Bienvenue chez les Robinsons ne s'embarasse pas d'une telle subtilité, nivellant tout vers le bas pour pouvoir être aisément accessible à tous ; mais à vouloir à tout prix prendre son public pour des débiles, il débarasse son script de toute notion de cohérence, de subtilité, d'enjeux dramatique ou d'un semblant d'intelligence, retirant tout intérêt au film dès lors que l'on a plus de sept ans. Le soucis, en fait, c'est que les enfants de moins de sept ans pourront tout de même avoir du mal à saisir les tenants et aboutissants de ce scénario basé sur un concept de paradoxe temporel probablement trop complexe pour eux.

Bien qu'adapté d'un roman (Une journée chez les Robinsons), l'histoire de Bienvenue chez les Robinsons semble pourtant manger à tous les rateliers des succès "jeunesse" de l'époque, et notamment à celui de Jimmy Neutron, avec qui le personnage principal possède énormément de points communs (quelques-unes de ces clins d'oeil, pas très subtils, parviendront à arracher quelques légers sourires aux adultes, notamment ceux renvoyant à La Famille Addams ou à Jurassic Park qui sont assez amusants). Mais au petit jeu des références, on pense surtout à Toys de Barry Levinson (déjà bien gratiné dans le genre "bouse") à cause de cet aspect complètement foutraque dans lequel baigne le scénario. Ici c'est bien simple, on croirait que le script a été écrit par un groupe d'enfants tant les choses partent dans tous les sens, sans que rien ne puisse justifier le bordel inhérent à l'histoire racontée ; dinosaures, grenouilles musiciennes, chapeaux tueurs, robots, machine à voyager dans le temps et scanner cérébral cohabitent ainsi dans un scénario sans queue ni tête.

Rien n'a donc vraiment d'intérêt dans Bienvenue chez les Robinson, le film se suivant assez péniblement, ne provoquant rien d'autre chez le spectateur qu'un sentiment d'ennui assez poussé, le tout doublé d'un aspect soporifique indéniablement présent. C'est bien simple, il est impossible de s'intéresser à ce qui peut se passer à l'écran tant cela n'est que saynètes décousues. Les personnages, grand-guignolesques, ne présentent pour ainsi dire aucun intérêt ; aucune alchimie ne passe à l'écran entre la petite dizaine de protagonistes excentriques et agaçants qui s'y agitent. Niveau humour, pas grand chose non plus à retenir du film qui, c'est un fait, tente de jouer sur les décalages créé par les différents protagonistes ; le soucis se situe dans le fait que les scénaristes ont oublié que pour générer un décalage, il faut avant tout garder un pied dans une réalité connue par les spectateurs, ce qui, ici, n'est pas le cas du tout. Rien n'est en effet jamais crédible dans le futur présenté, et rien ne semble cohérent dans ce qui peut s'y passer.

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Visuellement, Bienvenue chez les Robinsons peut également s'apparenter à une catastrophe, les studios Disney, en misant tout sur l'aspect 3D, ayant oublié les bases de l'animation. Ainsi, passé cette 3D aussi gadget que ratée (un leitmotiv décidément !), on retiendra surtout les environnements vides, les décors simplistes et les personnages médiocrement modélisés qui donnent au tout un aspect très marqué "série télévisée". Rappelons que dans les mêmes périodes sortaient dans les salles obscures des long-métrages d'animation autrement plus qualitatif au niveau visuel, à l'instar de Ratatouille ou de Happy feet ; la comparaison n'est donc pas à l'avantage de Disney qui, en sortant un film aussi vide que moche, faisait déjà preuve d'énormément de retard par rapport à ses concurrents directs.

Le tout est de plus mis en valeur (mais dans le mauvais sens) par une réalisation plutôt plate. Au delà du fait que tout ce qui se passe à l'écran n'ai pas grand intérêt, reconnaissons que la mis en scène de Stephen J. Anderson tend à rendre le tout encore moins passionnant, Bienvenue chez les Robinsons s'avérant être un film particulièrement mou ; même dans les quelques scènes d'action - notamment le passage avec le T-Rex - les choses ne sont pas une seule seconde palpitante. A l'instar du scénario, le travail d'Anderson s'avère être particulièrement bordélique, les choses sautant et arrivant de tous les côtés sans que rien ne parvienne à donner un minimum de cohérence à l'ensemble. A noter, enfin, que le tout est illustré par une musique bien fade signée par un Danny Elfman visiblement peu passionné par son sujet.

La conclusion de à propos du Film d'animation : Bienvenue chez les Robinsons [2007]

Auteur Vincent L.
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Bienvenue chez les Robinsons est l'exemple typique de ce que les studios Disney peuvent commettre quand ils décident de vendre un produit uniquement sur des arguments esthétiques (il s'agissait d'un film d'animation exploité en 3D dans les salles obscures). Le film ne s'embarasse donc pas une seconde d'ingrédients superflus, à l'instar d'un scénario par exemple, et s'avère finalement être un spectacle familial complètement décérébrant, confondant visiblement "enfant" et "légume". Le pire, c'est que même dans ses maigres ambitions, Bienvenue chez les Robinsons est un rattage total : visuellement atroce et scénaristiquement trop compliqué pour pouvoir être compris par sa cible principale (les déficients mentaux et/ou les jeunes enfants, ce qui, dans la tête de l'équipe du film, devait être à peu près pareil).

On a aimé

  • Quelques références amusantes... et encore...

On a moins bien aimé

  • Cette impression d'être pris pour un débile,
  • Histoire sans queue ni tête,
  • Animation très laide,
  • Réalisation vraiment pauvre,
  • Personnages insignifiants,
  • Scénario trop complexe pour les plus jeunes.

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