Critique Creepozoids [1988]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 15 février 2010 à 17h36

Un incontournable pour les amateurs de nanars

Lorsque l'on est un réalisateur fan d'Alien mais que l'on a même pas les moyens de se payer une maquette Heller de vaisseau spatial et des décors de studio digne de ce nom, le plus pratique est de transposer l'intrigue dans l'endroit le plus économique possible, en essayant tant bien que mal de reconstituer la même atmosphère de huis clos opressant qui a fait le succès du chef d'oeuvre de Ridley Scott. David Decoteau, réalisateur éduqué à grandes rasades de nanars dans la couvée de Charles Band, a choisi, pour ce faire, un vieil hangard désaffecté, censé représenter un laboratoire d'expérimentations génétiques. Il est inutile, donc, de vous préciser que la vision de ces couloirs crasseux dans lesquels sont entassés des vieux cartons et autres armoires déglinguées n'est pas vraiment un spectacle très immersif, même si le cinéaste tente de masquer cette misère par  de (très) timides éclairages.

Un fois le décors posé, reste à mettre en forme le scénario, qui, bien entendu, repompe joyeusement les détails de celui de Dan O'Bannon. Ainsi, Creepozoids, après une introduction destinée à nous donner un indice sur l'origine de la créature, se borne donc à effectuer un copier coller foireux d'Alien avec son exploration de conduits d'aération,  ses attaques d'imprudents isolés, ses horribles incubations contre nature. Il ose même la séquence du repas où l'un des personnages, contaminé nous mime l'agonie de John Hurt (même si ici, il n'y aura pas d'accouchement explosif mais une main qui gonfle, qui gonfle...). Enfin, série B oblige, David Decoteau n'oublie pas d'introduire dans la narration un peu d'érotisme avec une scène de douche crapuleuse - Il profite pour cela de la présence au casting de la scream queen Linnea Quigley. A noter que la porno star Ashlyn Gere (qui apparait au générique sous le nom de Kim McKamy, contraction de son véritable nom) restera, elle, étonnament sage. Hélas.

Creepozoids peut aussi s'orgueillir de quelques petits passages désopilants. Ces petits détails (en plus des mémorables lignes de dialogues, involontairement drôles) qui font que, aujourd'hui, ce métrage est un cultissime nanar...

En effet, il faut savoir que le script pose son intrigue dans un futur proche post-apocalyptique (il faut le croire sur parole, car on n'en verra rien). La terre à été ravagée par une guerre nucléaire et la surface, arrosée de pluies acides, est désormais un enfer empoisonné. Cette situation justifie donc l'attitude de ce groupe d'individus qui, malgré le danger, reste dans des locaux qui leur offrent abri et nourriture en conserves, mais elle donne aussi l'occasion de glisser dans le récit quelques séquences "horrifiques" où les personnages subissent l'assaut (le jet) de rats mutants. Des rongeurs de la taille d'un chien aussi rigides que des animaux empaillés. La vision de ces pauvres comédiens agitant ces ridicules poupées contre leur peau pour faire croire à une agression est tellement ridicule que le spectacle en devient hilarant! D'ailleurs, le réalisateur nous refera à nouveau le coup de la poupée à deux sous avec l'apparition de la progéniture du monstre, un poupon (au look assez proche du bébé du Monstre est vivant) qui n'est même pas articulé!

 

De plus, Creepozoids ne prend même pas la peine de nous présenter un récit cohérent. Ainsi, c'est le plus trouillard de la bande qui va s'introduire le premier, seul, dans les conduits d'aération alors que, pour d'inexplicables raisons, ces pauvres réfugiés aux abois passent leur temps à se séparer. La réaction des protagonistes face à la contamination est également bien variable; certains crèvent d'hémorragie avant de se zombifier, d'autres déviennent immédiatement agressifs et certains apparaissent comme immunisés. Bref, c'est n'importe quoi.

Heureusement, le film est assez gore et la créature mutante - un figurant dans une panoplie de caoutchouc - plutot sympa. Un gros cafard humanoïde, baveux et chitineux, qui écrabouille de ses redoutables mandibules ses victimes avant de les mettre en pièce avec ses crocs acérés, il faut avouer que c'est assez réjouissant, même s'il est assez loin, finalement, de la créature qui figure sur la superbe affiche du film. Il est également dommage que l'on ne voie pas un peu plus souvent ce mutant en rut dans son ensemble, cependant, force est d'admettre que, vu le budget alloué à sa conception, l'on a peut-être échappé au pire. A cote de cela, le film propose quelques passages sympathiques comme un girl fight bien teigneux où Linnea Quigley montre ses capacités à administrer des sacrés coups de godasse dans la tronche et ce combat final, entre un homme à la lutte avec un baigneur monstrueux et increvable.

La conclusion de à propos du Film : Creepozoids [1988]

Auteur Nicolas L.
35

Creepozoids fait partie de cette catégorie de nanars qui, à force d'accumuler les séquences ridicules, ont fini par devenir cultes. Oeuvre la plus connue de David de Coteau, cette pathétique et désargentée copie d'Alien, filmée dans un vieil hangar à peine aménagé pour l'occasion, parvient même à charmer l'amateur du cinéma bis des eighties, fait de passion et de système D. La présence de Linnea Quigley, célèbre scream queen de la période, ajoute au niveau d'interet de l'oeuvre.

On a aimé

  • Un véritable nanar
  • Une ambiance de série B, voire Z, assez sympathique
  • Linnea Quigley
  • Un montre baveux rigolo

On a moins bien aimé

  • Un scénario sans interet
  • Une réalisation fauchée
  • Des effets spéciaux lamentables

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