Critique Pixel Juice [2008]

Avis critique rédigé par Manu B. le jeudi 8 janvier 2009 à 16h56

Métaphorazine

"Quand j'étais petit, à l'école primaire, je devais avoir sept ou huit ans, un gosse du nom de Colin Bradshaw vient me voir pendant la récré. - Quelle heure il est, Noony? - Je ne sas pas. - Tu veux dire que t'as même pas de montre? Bah non. - Moi j'en ai une. Une spéciale, comme les espions. Une montre invisible...."
Jeff Noon, le Mancunien, est un auteur culte outre-Manche, on l'a assez répété. Et pourtant, si vous n'avez encore pas été convaincu par NymphoRmation, Vurt et Pollen, voici de quoi vous faire une autre (ou une haute) opinion, grâce à ce recueil de cinquante (pile poil) nouvelles. Et toujours aux éditions de la Volte.
Si l'ensemble fait trois cents six pages, ça nous fait des nouvelles de six virgule douze pages en moyenne. Et si on enlève les nouvelles mini mac (dix neuf pages), sur un nuage (vingt cinq pages) et la charismachine (dix huit pages), il nous reste quarante sept nouvelles pour deux cents quarante quatre pages, donc cinq pages zéro huit trois trois trois... de moyenne par nouvelle. C'est peu ? Et bien, ce qui force le respect, c'est qu'en si peu, il est capable de nous surprendre quasi à tous les coups.
Avis à ceux qui ont aimé l'univers Vurtiens, Pixel Juice contient des textes en rapport avec les romans précédents. Certains parlent explicitement de créatures Vurtiennes, où l'auteur nous apprend un peu les origines du Vurt, sa créatrice Celia Hobbart, les jeunes Scribble et Beetle, les autogèns (scaraboussole, XtroVurt, la machine parfumée, mister Pixel, tiré d'un livre de NymphoRmation, Crawl town). Mais l'univers Noonien tourne autour de nombreux thèmes comme la publicité (qu'il abordait aussi dans NymphoRmation) où il nous montre par a+b comment devenir un vrai directeur de campagne de pub ou comment certaines pubs peuvent être mortelles (sur un nuage, publims, publi-dub, rappel de produit: Maryline Monroe, promo spéciale - Hyper Alice). On sent aussi que la musique a une place particulière vu le nombre de textes, dans ce recueil, relatif aux night-clubs, aux DJs (Homo Karaoké, Dub karaoké (electro-haïku remix), rentrer chez soi (in the mix), dogga dub (king-dog remix), dub spatial (blues de l'astronaute égaré), orgmentations (in the mix), mains de DJ, poudre de basse, dans la limousine d'une star, pixel dub) et du Gombo YaYa de Pollen.
Enfin, apparaissent des textes absolument fabuleux et décalés, sortis tout droit de Bételgeuse, tel ABSOLU, l'histoire de ce jeune garçon qui cherche un goût parfait à partir de six saveurs de base; pour ouvrir le coffre de la nuit nous raconte l'histoire de la méthode Omstaff, celle des mots mortels; toujours sur les mots, Jeff Noon a écrit quatre textes, alphabox, méthaphorazine, qwertyphobie, alphabox (mes préférés) qui à travers la traduction sont d'une telle absurdité qu'on est soufflé par tant de maîtrise (Note: penser à féliciter la traductrice Marie Surgers, dans la conclusion); et en vrac: mini mac (très drôle), mode d'emploi de (pareil), stigmatica (re-pareil); je n'ai pas fini ma liste car il y a encore plus absurde: specimens et creeping zero qui se singularisent par l'absence complète d'intrigue.

La conclusion de à propos du Roman : Pixel Juice [2008]

Auteur Manu B.
90

De l'imagination à revendre et le talent de le faire découvrir aux autres, voilà ce que possède de plus précieux ce damn Jeff Noon. Il explore avec brio les thèmes du sexe, de la drogue, de la musique et de la réification. Un des meilleurs recueils de nouvelles de l'année 2008.
PS: merci à Marie Surgers pour sa traduction.

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