Critique L'Invasion des femmes abeilles [1974]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le jeudi 16 octobre 2008 à 00h09

Bee movie à fortes poitrines

Alors que le grindhouse revient à la mode, il est de bon ton de ressortir de leurs tiroirs poussiéreux les vieilles perles des années 70, histoire de montrer à la nouvelle génération qu’elles étaient les tendances vestimentaires et sociales de leurs parents - voire de leurs grands-parents – et comment les anciennes générations parvenaient à subsister sans mp3 ou téléphones mobiles.
L’invasion des femmes abeilles figurent parmi cette collection de « vieux » films mal dépoussiérés, aux copies frelatées et aux images patinées par l’usure des ans. Mais cette série B de science-fiction est aussi bien plus que ça car sa rareté finit par en faire dans les années 80 une véritable œuvre culte ; le film que personne n’a vu et dont tout le monde parle. Heureusement pour nous (mais malheureusement pour le mythe), l’ère de la numérisation venue, les masters se virent offrir une nouvelle jeunesse et l’Invasion des femmes abeilles se voit à nouveau accorder l’honneur d’une place de choix dans nos programmes TV spécialisés.
Le scénario de Nicholas Meyer (auteur de l’excellent C'était demain) n’utilise la science-fiction – et le thème de l’Invasion de profanateurs de sépultures - que comme prétexte à grivoiserie. En effet, le film, réalisé par Denis Sanders, met en scène une absurde histoire de manipulation génétique visant à transformer des ménagères humiliées en lesbiennes libidineuses (et butineuses). La responsable de cette mutation est une entomologiste réputée qui utilise ses connaissances pour mettre au point une espèce féminine dominatrice. Cachée dans son laboratoire, elle transforme des femmes capturées en créatures nymphomanes, plutôt bien carrossées, et aux fortes tendances homosexuelles.


L’unique séquence consacrée à la transformation de l’une des futures femmes abeilles est d’ailleurs l’un des moments clés du film. Mise nue (on ne discerne cependant pas son intimité, cachée par un appareil aux apparences phalliques), la captive se voit complètement recouverte d’une étrange mixture (de la gelée royale ? de la chantilly ? de la pate à pizza ?..) par des filles très appliquées et à demi-nues. Elles sont tellement contentes de leur tâche qu’elles s’amusent à se caresser la poitrine en gémissant (quel dommage que mes chères collègues de travail ne soient pas aussi zélées). Un onanisme qui reste cependant très sage, car uniquement consacré aux malaxages de beaux nichons 100% naturels. Il faut dire que Denis Sanders est allé chercher du coté de Play Boy et Penthouse pour y dénicher ses femmes abeilles, il y a donc du monde au balcon. Bref, je reprends… Pendant que les femmes abeilles se tripotent et que la captive se retrouve complètement recouverte de… euh… chose, la chef (qui elle aussi, est dans un état extatique assez sympathique) appuie sur des boutons qui font bip, bip. Des abeilles (des vrais) sont donc lâchées sur ce qui a tout désormais l’air d’une grande tourte à la viande, au milieu d’effets lumineux voulant passer pour des rayons lasers (bruitages très années 50 à l’appuie). On ne sait pas trop ce qui se passe mais quelques minutes plus tard, la pauvre fille aux cheveux fillasses se retrouve libérée de son cocon, la mise en plis impeccable, le sourire playmate et les yeux noirs comme de l’encre. Une transformation qui va durer, montre en main, près de huit minutes !
Vous l’avez compris, le film se trouve plus être une assez marrante exposition de jolies filles à poil dans le style des œuvres de Russ Meyer (il y en a même une qui fait de la moto habillée d’une unique paire de bottes !) qu’un film de SF dans le sens classique du terme. Il ne faut cependant pas enlever l’aspect policier, amené par les enquêteurs Neil Agar (William Smith) et Julie Zorn (Victoria Vetri), deux flics qui se rendent sur les lieux pour essayer de trouver une explication à une série de meurtres. Car il faut que vous sachiez que ces femmes abeilles, bien que lesbiennes, sont à la recherche du bourdon idéal et que la sélection est assez dure, puisque tous les males ne pouvant satisfaire leur appétit sexuel se voit tués lors de l’accouplement. Ainsi, petit à petit (au fil des meurtres et des viols), les deux investigateurs vont remonter la piste jusqu’à découvrir le laboratoire et mettre hors d’état de nuire cette ruche de bimbos à travers une séquence complètement débile (mais où les femmes abeilles continuent de prendre leur pied, ce qui est finalement l’essentiel).

Si le film pèche par une réalisation soporifique, il se rattrape bien par son aspect kitch (ah, les horribles culottes des années 70, dont la demi-transparence peine à dissimuler des monts de Vénus aussi luxuriants que la forêt amazonienne, les pantalons moule-burnes, les chandails flashies…) et ses dialogues parfois hilarants. L’une des phrases cultes de ce film se situe quand les autorités, inquiètes de la prolifération de morts violentes survenues en plein coït, décide de prohiber l’acte sexuel, au grand dam des autochtones. L’un des habitants de la région (un gros fermier à l’allure patibulaire) prend alors la parole devant un parterre de gens convaincus : « Pas question que je me prive de mon petit plaisir de ramoner ma bourgeoise ou n’importe qui d’autre !. » La classe, n’est-ce pas ?
Pour en finir avec cette critique, du coté des effets spéciaux, il faut que je vous signale que c’est assez la misère (vous vous en doutiez ? ah, bon…) Seul aspect SF, les femmes abeilles portent des lunettes noires qui les fait ressembler à des chouettes (le professeur Susan Harris ne les quitte pas même dans le centre d’expérimentation, ce qui n’étonne pourtant personne) et cela pour dissimuler leur yeux noirs. Comme elles voient à la manière des insectes, les images subjectives privent de leur point de vue sont restituées avec un effet kaléidoscopique assez kitch.

La conclusion de à propos du Film : L'Invasion des femmes abeilles [1974]

Auteur Nicolas L.
50

Avec L’invasion des femmes abeilles, ne vous attendez pas à voir un film délirant, rempli de gags visuels et de situations abracadabrantes. Non, car Denis Sanders ne possède pas le talent (ni le culot) de Russ Meyer. Cependant, grâce à ses jolies filles et son ambiance kitch ridicule, il reste un spectacle assez amusant, à visionner entre potes, en deuxième partie de soirée.

On a aimé

  • Scénario absurde
  • Jolies filles
  • Aspect kitch amusant

On a moins bien aimé

  • Réalisation sans relief
  • Script crétin
  • Peu d'éléments SF
  • Peu d'effets spéciaux

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