Critique TRON #1 [1982]

Avis critique rédigé par Richard B. le dimanche 18 mars 2007 à 14h18

Un film unique !

Il existe dans le cinéma des films pionniers, de ceux qui s’aventurent nul où encore a été allé, prenant tous les risques, et souvent subissant les aléas du temps, car ils étaient les premiers. Parmi les rares films exceptionnels qui ont ouvert des chemins vers une nouvelle ère figure Tron.
Encom est un immense groupe informatique dirigé par un certain Ed Dillinger et sa création : "Maître Contrôle Principal". Ed Dillinger ne manque pas d’ambition et hésite pas à écraser tous ceux qui se mettent sur son chemin, il en va de même pour le "Maître Contrôle Principal" qui souhaite contrôler toutes les machines à travers le monde. Flynn, un ancien employé d'Encom, essaye de temps à autre de pénétrer dans les failles de sécurité de la société pour prouver qu’il est l’auteur d’un jeu "Space Paranoïds". C’est grâce à ce jeu d’arcade qui a triomphé dans les salles que Ed Dillinger en usurpant ce dernier est monté au sommet de la société. Avec l’aide de deux amis, Alan et Lora, Flynn va faire une dernière tentative pour prouver qu’il est le créateur de "Space Paranoïds". Cependant, tout se complique lorsque Flynn est repéré, le "Maître Contrôle Principal" décide de le téléporter dans l’univers du jeu vidéo.


Steven Lisberger qui a créé sa boîte d’animation travaillait essentiellement dans la publicité. Ce qui intéressé à l’époque Lisberger, c’était le peu de gens qui exercé un métier dans l’animation, et il y voyait là une opportunité d’y faire sa place. Dès la création de son entreprise "Lisberger Studios", il s’intéresse avec son équipe technique à l’animation rétro éclairée. C’est en voyant un personnage de John Norton transféré sur Kodalith puis rétro-éclairé que les premières idées de faire un film sur cette base apparurent à Steven Lisberger. D'ailleurs, cette animation avait déjà pour non "Tron".
Cependant, un film comme "Tron" demande un minimum de moyen et si "Lisberger Studios" croyait en 1979 financer seul le film, la réalité économique fera vite retourner le studio à la réalité. Il fallait trouver un studio de cinéma pour les aider. C’est le studio Disney qui accepte de produire le film, et cela, même si le studio ne capte rien au projet. Le studio Disney a besoin d’un projet ambitieux à cette époque ; la créativité est au bas, et les producteurs de la maison de Mickey voient en Tron la possibilité de redorer leur blason, et recréer l’événement comme l’avait fait avant 20.000 lieues sous les mers. Les studios Disney avaient bien essayé déjà de faire de la science-fiction avec le Trou noir, mais il fallait bien reconnaître que le film n’était pas une réussite, même pour 1979. Donc après quelques tests, le studio laisse Steven Lisberger réaliser son film.
Si on analyse le scénario de Tron, derrière le côté déjà vu du héros pur qui triomphe de l’abominable tyran, on y voit aussi toutes les bases du cinéma du futur. Le "Maître Contrôle Principal" si on regarde de prêt, il n’est pas loin du "Skynet" de Terminator. L’homme prisonnier et vivant dans la machine fait penser au récent Matrix, et cela encore plus, sachant que le film utilisait déjà le principe de la thématique religieuse. "Tron" n’est donc pas qu’innovateur du côté technologique, mais aussi dans une histoire qui sera vue un grand nombre de fois dans d’autres films. Il annonce même la capacité de la machine à vouloir contrôler les réseaux du monde. "Tron" à ce stade n’est pas qu’une démo technique, mais bien le père initiateur de tous les films "cyber".
Il me semble intéressant de revenir sur le côté religieux du film, en effet le personnage de Flynn pourrait très bien représenter le Christ : un être venu pour libérer son peuple, qui pour réussir cela, se sacrifie, afin de renaître dans sa réalité et laisser ses marques dans le monde du virtuel. De même qu’il est intéressant de voir que le monde des «concepteurs» et celui des «programmes» reflète peu de différences. Les bureaux et la ville sont vus comme des circuits et de longs couloirs, de même que les programmes demeurent le reflet de leurs programmeurs. En cela, Steven Lisberger voit une lecture similaire des deux mondes et aime peut-être à imaginer que nous-mêmes, nous ne sommes peut-être que des programmes créant d’autres programmes.
Un monde réel pas si éloigné du monde des programmes

La durée de "Tron" dépasse les 90 minutes, et sur ce temps il y a plus de 60 minutes se déroulant dans le monde cybernétique. Sur tout ce temps, il n’y a que 20 minutes d’images de synthèses réelles, le reste étant des effets sur pellicules ou des animations 2D. Pourtant, la jonction de tous ses effets spéciaux est parfaite et souvent on aurait tendance à croire que tout est 100% informatique. Même si le film posséde que 20 minutes de pure vraie 3D, il reste le père fondateur d’une technologie utilisé aujourd'hui de manière courante. Le film est-il pour autant démodé ? La réponse est non ! inversement, par rapport à tous les films utilisant l’image de synthèse, "Tron" est le seul à avoir une véritable identité graphique, et cela peut-être grâce au travail graphique qui avait été fournit avant par Syd Mead et Moebius. Tron dans son visuel ne ressemble à aucun autre film. Quel film utilisant les images numériques peut se venter de ça? Forcément, il a une identité film des années 80, mais cela lui réussit encore plus, et lui permets de renforcer son individualité autant scénaristique que visuel.
De plus, qui en voyant "Tron" n’a pas rêvé de vivre et revivre à travers un jeu la scène de poursuite à moto ou encore lancer les disques de lumière ? De véritables morceaux de bravoure qui plus de 20 ans après restent encore dans les esprits.
Côté distribution, là encore le choix du casting fait merveille, Jeff Bridges (Flynn) est comme toujours excellent, cet acteur a un don unique pour faire croire en ses personnages, et le défi de "Tron" était d’autant plus impressionnant qu’il n’y avait pas beaucoup de décors et encore peu d’idées de ce que pouvait donner un film tel que celui-ci. Le rôle du héros, (Tron) est confié à Bruce Boxleitner, l’acteur est aujourd’hui connu pour avoir été le héros de deux séries : les deux font la paire et Babylon 5. Le méchant est interprété par un acteur possédant une vraie "gueule" , David Warner, l’acteur rien que par son allure en impose, et il campe un Ed Dillinger/Sark digne des plus grands méchant du cinéma.
Il est impossible de ne pas évoquer la musique de Wendy Carlos, qui reste longtemps dans les esprits et cela même après le film. Pourtant, l’ensemble est très synthétique et électronique, mais le travail correspond à merveille à l’ambiance du film et le thème de Tron est une symphonie magistrale qui est vraiment difficile d’ignorer.

La conclusion de à propos du Film : TRON #1 [1982]

Auteur Richard B.
90

Tron est indéniablement un film marquant, un de ceux qui ouvrent une ère ! Mais surtout Tron malgré son âge reste le meilleur film cyber. Il est initiateur du genre, et malgré des tentatives de copies, il reste le plus vrai, et le plus artistique.

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