Critique Dark Planet [1997]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 13 décembre 2005 à 09h57

Tout simplement une histoire de trous.

Au milieu du 26ème siècle, la Terre a connu de nombreuses guerres nucléaires qui ont détruit une grande partie de la population et presque toute l’économie. Les Nations ont disparu au profit de deux factions ; les Alphas, des humains génétiquement modifiés au tempérament impérialiste, et les Rebelles, aux mœurs beaucoup plus rustiques. Les deux partis s’enlisent dans une guerre sans fin qui semble diriger irrémédiablement l’humanité et la planète vers sa destruction. Cependant, un espoir naît lorsqu’un aventurier de l’espace, Anson Hawk, parvient à traverser un trou noir et à détecter de l’autre coté une planète jumelle de la Terre, la Planète Sombre. Les deux gouvernements décident de collaborer pour monter une expédition d’exploration.
Dark Planet est la matérialisation même de la série B complètement fauchée. Toute l’action se passe dans un poste de commandement obscur doté de panneau en plastoc avec plein de petits voyants de toutes les couleurs dessus – dans le pur style années 60 – et dans un corridor qui pourrait tout aussi bien être celui des bureaux de la compagnie de production. Si tant est qu’elle en ait un, de bureau. Bref, pour rattraper cette absence totale de moyens même pas digne d’une sitcom, il fallait bien évidemment que le cinéaste Albert Magnoli – le mémorable nanar Tango & Cash - se voit confier un scénario digne de ce nom, et ce n’est hélas pas le cas.
Dés le début, cela sent fortement le pâté. L’introduction des personnages se fait de manière chaotique et incohérente. Et une séquence de projection vidéo laisse même à penser que le commandant des Alpha a un lien affectif avec Anson Hawk et sa défunte épouse. En fait, pas du tout ! Mais pourquoi diable cette véritable ordure – on le verra plus tard - pleure t’il donc lorsqu’il visionne l’enregistrement ? Mystère… En fait, Anson Hawk connaît plutôt le colonel des Rebelles, une femme modifiée, car il est en fait un ancien Rebelle qui a quitté l’armée, dégoûté des exactions commises par les deux camps. On sent le type bien !
Anson Hawk - appréciez le clin d’œil, chers cinéphiles ! – est le personnage pivot de cette histoire à deux balles. Cet exceptionnel navigateur a traversé le trou noir et les appareils en panne de son astronef ont enregistré la présence de la Planète Sombre. En contrepartie il a perdu sa femme dans le voyage – ne me demandez pas comment, on la voit juste avec la tête cramoisie – et il s’est retrouvé, pour finir, dans une geôle des Alphas, où il végète et entretient son système pileux depuis trois ans. Impossible de savoir d’ailleurs comment il est revenu dans notre galaxie pour se faire ensuite choper par l’ennemi. A aucun moment, il n’est précisé qu’il a traversé dans l’autre sens le trou noir, ce qui semblerait difficile vu l’état de son vaisseau. Bref, c’est confus, confus, confus…
Comme je le dis plus haut, une expédition d’exploration est organisée. Elle doit comprendre, outre Anson Hawk au poste de navigateur, 3 Alphas et 3 Rebelles. Inutile de dire que l’ambiance n’est pas vraiment cordiale, mais bon, mal gré, tous ces adultes responsables décident de collaborer et le voyage débute sans heurts particuliers. Sauf un type – j’ai pas compris de qui il s’agit, un Alpha en tout cas - qui meurt comme un plouc, mais bon, on s’en fout un peu. Le calme ne va cependant pas durer car, après avoir dragué un officier de bord Alpha – avec plein de modifications génétiques, on devine déjà lesquels - comme un babouin en rut, Anson Hawk doit sortir le vaisseau du pétrin. En effet, l’expédition doit traverser un champ de mines spatiales pour accéder à la zone du trou noir. Fier comme Artaban, il sort alors de l’astronef aux commandes d’une navette et entreprend de semer le désordre dans ce aggloméra de poubelles en synthèse avec de s’éjecter dans le vide sidéral.
Et la encore, une superbe ellipse bien pratique ! On retrouve notre héros accroché au vaisseau, escaladant une échelle... Y faudrait quand même expliquer. Passons… Cette escapade cosmique achevée, il rentre dans le vaisseau comme dans le pub du coin – porte non verrouillée, pas de décompression – et c’est là qu’il découvre, par un pur hasard, que le commandant Winter n’est qu’un vil chacal. Il a en effet dissimulé dans un placard à balai un commando d’Alpha et un satellite militaire au fonctionnement assez vague. La trêve est rompue et tout le monde se tire dessus avec de gros flingues.
Dans la mêlée, le commandant parvient à capturer le colonel des Rebelles et envisage de la torturer pour un détail insignifiant. Comme il découvre qu’elle est en fait une modifiée avec un ordinateur dans la peau, il branche le fil d’une lampe de chevet sur son orifice supplémentaire – hé oui, les gars, vivement le 26ème siècle ! – et il commence à jouer de manière sadique avec l’interrupteur. L’effet est étonnant, le jour/nuit de Jacouille se transforme en plaisir/douleur, voir orgasme/agonie. La comédienne joue le jeu, c’est ridicule, c’est n’importe quoi, c’est hyper long, mais c’est à mourir de rire !
Finalement, après ces échauffourées, il ne restera vivant que Anson Hawk, l’Alpha blonde génétiquement modifiée et la Rebelle à trois trous. Et l’autre trou, le noir, vous demandez-vous ? Ben, ils l’ont traversé et cela n’avait pas l’air bien difficile, il suffisait, parait-il, de rester bien raide verticalement. Normal pour aller dans n’importe quel type de trou me direz-vous, oui sauf que là, les effets spéciaux illustrant cette théorie montrent l’astronef traversant ce trou noir en position horizontale. Bizarre, non ? Tout n’est peut-être qu’une question de point de vue.
A ce sujet, je ne vous ai pas encore, il est vrai, parlé des fx. Euh… ils sont vraiment pourris, à peine digne d’un jeu vidéo datant de dix ans. Le réalisateur n’hésitant pas à glisser parfois dans les plans des dessins animés à 2 images secondes. Remarquez, dés le générique, on est averti car il annonce la couleur avec un décollage de fusée bien nase. Alors, si vous continuez à regarder ce film en espérant du Star Wars, c’est que vous abusez trop de substances illicites.
Du coté de l’interprétation, on ne trouve que des inconnus, pas trop mauvais d’ailleurs. C’est un des rares points positifs du film. Et puis on a Michael York. Le gentleman britannique joue ici un rôle de méchant car c’est lui qui incarne le commandant Winter. Une prestation finalement peu impressionnante, le comédien n’ayant pas une gueule assez sévère pour rendre son personnage crédible, notamment dans la séquence de torture citée plus haut.

La conclusion de à propos du Film : Dark Planet [1997]

Auteur Nicolas L.
10

Dark Planet est un de ces films qui nous font s’interroger sur la justification de leur existence. Scénario mal traité, décors nuls, effets spéciaux nases, action réduite, il n’y a rien à en tirer ; un véritable trou cinématographique. Pourtant, il existe, et il est même doublé et distribué dans notre pays. Lorsque l’on connaît le nombre de bons films de série B qui n’ont jamais traversé l’Atlantique, on est en droit de se poser des questions. Certains ont peut-être trop forcé sur le trou normand.

On a aimé

  • Des acteurs pas trop mauvais

On a moins bien aimé

  • Tout le reste

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