[Bifff 2013] Notre avis sur Earthbound d'Alan Brennan
Quand le pouvoir est donné à l'imagination...

SciFi-Universe.com Preview - BIFFF 2013

Le Starman irlandais est parmi nous !

Sur le papier Earthbound a tout du film de geek opportuniste et fauché qui souhaite exploiter notre nostalgie. Dans la réalité, Earthbound est une des petites perles proposées durant cette cuvée 2013 du Bifff, un film en effet bien empreint d'une certaine nostalgie, mais aussi d'une naïveté positive, d'un humour qui fonctionne et d'un véritable message d'amour à ceux qui ont encore le pouvoir d'imagination et de rêver.

Le paternel du jeune Joe Norman est au plus mal, il demande donc à son fils d'écouter attentivement ce que seront certainement ses derniers mots. Ainsi juste avant de mourir, il confit à Joe qu'il est un enfant quelque peu exceptionnel et qu'il devra trouver la force de survivre dans un monde difficile. En effet, Joe est un enfant de la planète Zelaxon. Caché sur Terre, il est le dernier espoir de sa planète, celui qui peut renverser l'infâme dictateur Xalator. Tout ce qu'il a à faire est d'attendre le signal pour repartir. D'ici là il devra se mêler aux humains et rester le plus discret possible. Des années après cette révélation, guettant toujours un signe des étoiles, Joe végète comme vendeur dans une boutique pour geeks, seul endroit dans lequel il trouve un minimum de réconfort. Puis un jour, Maria, une charmante jeune fille pénètre dans le magasin afin de vendre quelques anciens jouets. Au fil de la négociation pour tirer le meilleur prix, Joe découvre que Maria et lui partagent quelques passions communes et, de plus, que celle-ci pourrait se trouver compatible génétiquement avec lui. C'est donc décidé, Joe entreprend une mission alternative à sa quête principale : séduire la belle.

Earthbound

Après avoir co-réalisé avec 7 autres compatriotes irlandais Hotel Darklight (on pouvait déjà aussi y trouver le très prometteur Ciaran Foy), Alan Brennan s'attaque cette fois en solo au scénario et à la réalisation de Earthbound. Projet ambitieux puisque surfant sur une thématique proche de celle de Galaxy Quest bien que les moyens ne soient pas les mêmes, reste que le scénario est tout de même très différent du film de Dean Parisot. Si Galaxy Quest trouvait son essence via des séries comme Star Trek ou Cosmos 1999, Earthbound empruntera sa nostalgie du côté des serials américains des années 40 type Flash Gordon/Buck Rogers, bien qu'un passage assez drôle soit aussi offert avec à un débat autour de Battlestar Galactica.

Le scénario de Dean Parisot va tout de même plus loin que citer des références, on pourrait voir aussi dans Earthbound une magie assez commune à celle de Toy Story qui aime à nous rappeler l'amour qu'on portait aux objets de notre enfance et à l'imagination fertile de nos jeunes années. Earthbound n'est pas à proprement parler un film de geeks – bien que cet aspect y soit présent – Dean Parisot dépasse ce statut pour nous rappeler à quel point il est bon de rêver d'une humanité d'adultes responsables libérés des règles de la société.

Dean Parisot a eu aussi la très bonne idée de jouer autour des références kitsch pour pousser le spectateur à douter du personnage de Joe. Est-il réellement un Alien venant de la planète Zelaxon ou est-il un pur mythomane ? Le film de Dean Parisot pourrait donc aussi être l'écho d'un autre film irlandais réalisé par Neil Jordan (Ondine) qui lui aussi s'amusait à soumettre le doute entre fable et réalité. L'avantage étant qu'il permet à Dean Parisot de camoufler au mieux les limites de son budget et créer des situations particulièrement drôles.

Soyons honnête, le rendu d'image de Earthbound est loin d'avoir la beauté visuelle des blockbusters, le film souffre de quelques d'éclairages approximatifs et certains décors ou effets apparaissent clairement minimalistes, mais entre la fadeur d'un film récent comme Les Âmes Vagabondes (justement sans véritables âmes) et un film comme Earthbound sentant la sincérité, l'amour et optant pour un rendu loin d'être désagréable et surtout doté d'un véritable rythme qui fait qu'on s'ennuie jamais, le choix est très vite fait.

Et si le casting de Earthbound sera certainement inconnu du public, il ne démérite pas et se montre à la hauteur de n'importe quel acteur prétendu « bancable ». Rafe Spall (Prometheus) et Jenn Murray (Dorothy) forment un duo en parfaite symbiose. Certes le film ne permet pas aux comédiens de faire des prestations qui les rendraient mémorables à l'instar d'un Dustin Hoffman dans Tootsie, mais ils font ce qu'il faut pour être attachant aux yeux du public et on croit en leurs personnages. L'essentiel quoi !

Vous l'aurez certainement compris, Earthbound est un film que nous avons adoré découvrir, un film qui donne simultanément la patate, sans être dénué de personnalité et de thématiques intéressantes. Après Ghost Graduation et The Man from the Future, voilà une troisième réussite dans le domaine de la comédie. Dommage que pour l'instant aucun de ces films ne soit encore annoncé pour une sortie en salles en France. Messieurs les distributeurs si vous nous lisez, n'hésitez pas une seconde !

Auteur : Richard B.
Publié le samedi 13 avril 2013 à 15h17

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