Zoom sur Metamorphosis et le Portrait
Le court-métrage - fantastique - français se porte bien !

Le monde du court-métrage est du genre vaste et il faut dire qu'au fur et à mesure que les années défilent, les moyens techniques deviennent à la portée de tous. Il devient donc délicat pour nous de traiter pleinement de ce secteur, cela même si on se réduit à celui du fantastique et à la francophonie.

Pour autant, on surveille toujours d’un œil ! Un week-end de ce début d'année nous avons pu découvrir deux premiers films qui, bien que possédant quelques erreurs de jeunesse, ne manquaient ni d'ambitions ni de tripes, et voilà bien deux aspects que nous aimons voir et qui forcent toujours notre admiration.

Tout d'abord, nous avons découvert Metamorphosis de Gabrielle Bergamaschi avec Alexandre Pesle, Daniel Kramer et Laurent Cotillard. D'une durée de 8 minutes, ce court-métrage nous amène à découvrir en premier lieu une chouette qui s'est évadée du palais impérial. Peu après cet événement, une jeune fille délivre un homme de sa cryogénisation, souhaitant que ce dernier assassine l'empereur.

Metamorphosis

Dire que Gabrielle Bergamaschi ne s’est pas simplifié la tâche pour son premier film n'est pas un euphémisme. De la science-fiction avec un lot impressionnant d'effets spéciaux, des plans aériens, un tournage avec des animaux, le tout dans un film quasiment autoproduit avec un budget somme toute très modeste. Si Gabrielle Bergamaschi n'était pas une jeune réalisatrice, on dirait qu'elle y a mis toutes ses "couilles" sur la table. Alors que de plus en plus l'univers des courts métrages fantastiques tourne autour des zombies, du vampire ou de l'expérimental, la réalisatrice arrive avec son projet à largement se distinguer. Au visionnage, les influences sont visibles : on pense énormément à Dune, Blade Runner ou encore Ladyhawke, certaines polices de caractère du titre rappelleront aussi un certain "Alien". L'univers et l'histoire sont donc sujets à une forte ambition, certainement trop au vu de la durée assez courte du film et aux moyens financiers à disposition. Il en résulte une impression que tout va trop vite, surtout au début où les séquences s'enchaînent au rythme d'une bande-annonce sans qu'on ait le temps de s'accommoder du contexte politique et des personnages.

La mise au point quant à elle est toujours parfaite, la qualité globale de l'image - en terme d'étalonnage et un certain sens du cadrage - font parties des qualités indéniables de Metamorphosis. Et surtout, on reste charmé par la passion qui se dégage du film, une passion palpable et communicative. Pour autant, les acteurs ne mettent pas toujours la même conviction et apparaissent d'une séquence à l’autre comme plus ou moins crédibles selon le rôle et la scène. Une impression de jeu théâtral prédomine - syndrome souvent imputable à bien des acteurs de chez nous (le court-métrage suivant aura d'ailleurs ce même problème).

Metamorphosis

Le résultat global reste assez stupéfiant pour un premier film et il est fortement encourageant pour la suite, du moins si Gabrielle Bergamaschi y met la même hargne.

Le court-métrage suivant mérite tout autant le respect, et là encore il impressionne sur bien des aspects.

Dans Le Portrait du réalisateur Alex Sambe, vous prenez un meurtre inexpliqué dans un appartement cossu de Paris. Vous rajoutez un commissaire qui essaye de démêler tant bien que mal cette étrange affaire via une concierge très bavarde. Et, cerise sur le gâteau, vous terminez par une histoire à l'orientation particulièrement ancrée "Quatrieme Dimension".

Dire que les premières minutes du cout étaient encourageantes serait mentir. Au début du film on assiste à un interrogatoire très plan/plan, avec une concierge interprétée par une actrice ayant une tendance à la caricature et l'exagération du portrait. Ensuite on dénotera par moment quelques soucis de mise au point rendant certains plans flous et occasionnant quelques gênes. Mais si on enlève ces deux aspects, le reste demeure assez spectaculaire avec des idées qui par moment frôlent le génie. Puis, dès lors qu'on arrive dans le deuxième arc de son histoire, Alex Sambe arrive à créer une atmosphère vraiment pesante, voire flippante. Et si au départ on part sur une idée qui pourrait s'inscrire dans la thématique d'un Dorian Gray, il se révèle que le portrait opte pour une tout autre perspective et offre des effets spéciaux plutôt scotchant.

Le portrait

Alex Sambe est donc là encore un réalisateur à surveiller. Bien que travaillant à la base dans les SFX, il a su à l'inverse de beaucoup de ses collègues du métier réaliser avant tout une histoire qui se tient, son savoir-faire devenant donc une corde supplémentaire à son arc.

 

Auteur : Richard B.
Publié le lundi 21 janvier 2013 à 10h15

Diaporama photo : Metamorphosis - II : Metamorphosis

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