Critique Le Rite [2011]

Avis critique rédigé par Richard B. le vendredi 4 mars 2011 à 08h55

Le dernier rite de l’exorciste ?

Il n'est jamais aisé de mettre ses croyances et ses doutes de coté – surtout quand l’on aborde le sujet de la religion. Lorsqu'on va voir un film comme « le rite », il faut accepter le postulat que l'église représente le bien absolu et, surtout, qu’elle est réellement porteuse de la parole de Dieu. Et avouons qu’il est parfois plus simple de donner du crédit aux petits hommes verts que croire en l'idée que quelques mots de latin et le fait de posséder la foi puissent vaincre de redoutables démons venus prendre possession de nos corps.


« Michael Kovak (Colin O'Donoghue) a passé une bonne partie de sa vie entourée de cadavres, son père occupant la Profession de thanatopracteur. Istvan Kovak (Rutger Hauer) aimerait d'ailleurs voir son fils lui succéder. Cependant, Michal ne se voit pas embaumer et nettoyer des cadavres toute sa vie. Mais dans la famille, par tradition, il faut soit travailler avec les cadavres, soit porter la soutane. Michael décide au final d’épouser le métier de prêtre. Après quatre années passées dans un séminaire pour devenir « homme de Dieu », Michael fait le point et ne pense pas avoir trouvé sa vocation. Sur les conseils et l'aide du Père Matthew (Toby Jones), il décide de se rendre à Rome afin de s’accorder un dernier temps de réflexion tout en explorant la branche de l'exorcisme. Là-bas, il va rencontrer le Père Lucas (Anthony Hopkins) un expert en la matière et à ses côté, assez vite, il va assister à son premier - vrai ? - exorcisme. »

Le rite - 1

Il est amusant de voir que depuis sa sortie, L'Exorciste a instauré un certain nombre de codes. Depuis, personne n’a, pour ainsi dire, vraiment essayé de changer les règles créées par William Friedkin et William Peter Blatty. Le Rite, en plus d’afficher le désormais conventionnel « inspiré de fait réel », ne fera pas exception. Les possédés passent ainsi leur temps à injurier, se tordre dans tous les sens et gratter leurs ongles contre les murs. Ici, la chose nouvelle - et assez intéressante – introduite par le scénario de Michael Petroni (Le monde de Narnia 3) se situe dans son introduction qui amène Michael, un jeune homme plutôt terre à terre, à se pencher vers la religion pour se détacher des jugements perpétuels et du ton peu euphorique d’un père et du souvenir d’une mère décédée qui semble hanter les lieux. Ainsi, lorsque le film débute, le personnage de Michael est une projection du spectateur lambda, un sceptique qui croit plus au trauma psychologique qu’au démon venant hanter les corps des pauvres humains. Du coup, cette première partie fonctionne plutôt bien, d’autant que l’atmosphère instaurée par le directeur de la photographie (Ben Davis) est assez remarquable. Ce début de film nous permet aussi de profiter de la présence de l’excellent Rutger Hauer qui démontre que, malgré les années passées, l’acteur n’a pas perdu de son fort charisme. Ce qui vient d’ailleurs à nous faire regretter le peu de présence de celui-ci.

Le rite critique 2

Les problèmes commencent à surgir lorsque l’un des personnages clés va être lui-même victime du démon. Dès lors, le film enchaîne les clichés précités, mais use également de grosses ficelles dans son intrigue et sa mise en scène, le tout rendant la confrontation finale entre le prêtre et le démon assez gauche. Étrangement, cette seconde moitié du Rite parait aussi manquer cruellement de rythme alors que paradoxalement c’est à ce moment qu’il se passe le plus de choses. Le fait est qu’arrivé dans cette deuxième moitié, le spectateur se sent bien moins concerné par les destinées des personnages (devenues d’un coup beaucoup plus prévisibles) et par le ton (devenue trop proche de L’exorciste), et donc bien trop copié sur son aîné. Sans oublier que si Anthony Hopkins se montre au départ impeccable dans son rôle d’exorciste, par la suite, il se laisse aller à un jeu caricatural un peu décevant. Puis que devons-nous penser de cette fausse piste – incohérente - sous forme de rêve qu’essaie de nous faire suivre le réalisateur Mikael Håfström, afin de nous faire douter de qui s’est réellement vu possédé par le démon ?

Ce n’est donc pas encore aujourd’hui que L'Exorciste se verra détrôner, même si ici les intentions de bases demeurent plus louables que dans d’autres.

La conclusion de à propos du Film : Le Rite [2011]

Auteur Richard B.
55

Si on ne peut pas enlever au film de Michael Hafstrom d’être largement plus réussi que le « dernier exorcisme » ou d’être un poil au-dessus de « L'Exorcisme d'Emily Rose», ce dernier à bien du mal à nous faire oublier le film de William Friedkin. En effet, si l’installation se montre particulièrement réussie, il est grandement dommage que la suite sombre dans les clichés du genre et n’apporte pas grand-chose de nouveau.

On a aimé

  • La présence de Rutger Hauer,
  • Une belle photographie,
  • Une première partie qui fonctionne bien.

On a moins bien aimé

  • Un grand nombre de clichés,
  • Une confrontation finale décevante,
  • Manque d’apport de nouveautés.

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