Critique Invasion extraterrestre [1957]

Avis critique rédigé par Richard B. le samedi 19 juin 2010 à 20h09

L'attaque des Aliens qui rendent alcooliques.

L'affiche d'Invasion of the Saucer Men a fortement attisé ma curiosité durant un bon nombre d’années. Représentant véritablement un type de cinéma propre aux années 50, elle mettait en évidence tout le savoir-faire d'une époque. C'était une sorte de mélange habile, d'un aspect commercial évident, d'une naïveté assumée et d'idées visuelles qui peut être considéré aujourd'hui comme un sommet d'imagination. Les quelques visuels que nous pouvions percevoir de ces hommes de l'espace n'avaient rien à envier à ceux de « Mars Attacks ! » et de ces fameuses cartes à collectionner - série créée chez chez topps en 1962 - qui ont su inspirer, avec bonheur, le film de Tim Burton.

L'action prend place dans l’un des contextes les plus clichés du cinéma de cette époque (le film date de 57). Un soir, pendant que des jeunes s'amusent à s’enivrer et que d'autres attirent leurs jolies proies dociles dans leurs voitures, des Aliens arrivent sur notre planète, sans y avoir été invités. Le problème, c'est qu’à force de se faire trop discret (surtout en pleine nuit), l’on finit par ne pas être vu… et pour le coup se faire rouler dessus. C’est justement ce qu’il va se passer. Évidemment, comme les conducteurs de la voiture sont des jeunes, aucun adulte, et encore moins la police, ne vont vouloir les croire.

« Invasion extraterrestre (le titre français) » est difficilement comparable à des œuvres phares de cette même période, le budget de ce film de drive-in étant plutôt ridicule. C'est certainement pour cela que le réalisateur semble s'adresser uniquement aux adolescents américains, premiers clients à consommer ce type de métrages. Le postulat est des plus simples : les jeunes sont des incompris, mais capable de se défendre et de soutenir lorsqu'il y en a besoin. Rajoutez à cela, en arrière-plan, un léger manifeste "anti-alcool" et vous avez le concept en main. Car, nos terribles extra-terrestres ont la capacité de tuer en transférant de l'alcool dans le corps humain. Bien oui, jeunes gens, l'alcool c'est dangereux! À côté de cela, à la vue de cette prise de position, appuyée par les concepts moralisateurs de l'époque et les propagandes anti-communistes véhiculées par ce type de films, on peut être surpris par le fait que c’est les jeunes humains qui sont initiateurs du conflit ; d’abord, en roulant sur l'un puis, ensuite, en cherchant à capturer un autre de ces visiteurs de l’espace (ils vont même jusqu’à essayer de le tuer). Au final, à y regarder de près, les extra-terrestres ne font que répondre aux provocations humaines et riposter.

Le film fut réalisé par Edward L Cahn (Voodoo Woman, Creature with the Atom Brain), un homme qui, bien qu'aujourd'hui complètement oublié de tous, a signé de son nom plus d'une centaine de films. Certes, aucune de ses œuvres n’est vraiment mythique, mais le bonhomme n'a pas chômé, et cela jusqu'à son dernier jour (Edward L. Cahn est mort en 1963 et son dernier film La Belle et la Bête date de 1962). D’ailleurs, si l’on se réfère au titre présent, on comprend aisément que le réalisateur n'ait jamais pu faire partie de la liste des grands de ce métier. Certes, au cours de sa carrière, il n'a guère bénéficié de l’appui de gros budgets, mais cela n’excuse pas tout. Sa réalisation manque sérieusement de piquant, de style, et d'une direction d'acteurs. Très plan-plan, n'arrivant jamais à mettre ces extra-terrestre en valeur, de même que ses personnages principaux, le film arrive tout juste à se laisser voir grâce à un côté « ringard » amusant, ses aliens malgré tout charismatiques de par leur design (bien que l’on n’en profite pas beaucoup), et sa courte durée de 69 minutes.

Pour ce qui concerne le casting, les acteurs de ce film devaient à l’époque être sous contrat, puisque durant cette période ces derniers ont souvent collaboré avec Edward L Cahn. Nous trouvons donc au casting Steven Terrell, Gloria Castillo, Frank Gorshin, déjà tous les trois sous la direction du réalisateur en 56 dans le film dramatique « Runaway Daughters (Joe Dante en signa un remake en 1994) ». Il est amusant de noter aussi que Frank Gorshin sera quelques années plus tard, l’homme mystère de la série Batman des années 60. Enfin, pour en revenir à Invasion of the Saucer Men, l'ensemble du casting offre des performances assez caricaturales (et donc que peu subtiles). À partir de ce constat, soit l’on s'en amuse, soit l’on reste atterré par ce festival de n'importe quoi.

La conclusion de à propos du Film : Invasion extraterrestre [1957]

Auteur Richard B.
35

« Invasion of the Saucer Men » est un nanar, un vrai, qui réjouit autant qu'il effraie par son manque de mise en scène. Il apparait clairement qu’Edward L. Cahn  se rapproche plus d'un Ed Wood que d'un Jack Arnold. Un film destiné donc, seulement et uniquement, aux amateurs de monstres ringards, bien que dans le cas présent ce soient peut-être les seuls qui le ne soient pas !

On a aimé

  • Des petits hommes verts amusants
  • Le côté ringard du film
  • Le grand n'importe quoi de l'histoire

On a moins bien aimé

  • Des Aliens pas assez mis en valeur
  • Un discourt qui part dans tous les sens
  • Une affiche prometteuse, pour un film bien en deça des promesses.

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