Critique La Malédiction de Molly Hartley #1 [2010]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le jeudi 1 avril 2010 à 16h41

Rosemary Boring

Après que sa mère, prise d'une soudaine crise de démence, ait essayé de l'assassiner, Molly Hartley quitte Boston pour aménager dans la petite ville de Huntington, en compagnie de son père.
La jeune fille s’initie alors à sa nouvelle vie, découvre une nouvelle école où elle se fait de nouveaux amis, dont la serviable Alexis et le séduisant Joseph. Mais tout n'est pas aussi idyllique que son père aurait pu l'espérer. Victime d'hallucinations, hantée par d'horribles cauchemars, sujette à de fréquents saignements de nez, Molly ne semble pas arriver à digérer son traumatisme...

Avec La malédiction de Molly Hartley, on assiste au retour en force (aux forceps, serais-je même tenté de dire) du thème de la conspiration satanique. En effet, bien que son entame veuille nous faire croire que l'on se trouve là en présence d'un film de possession - il y parvient d'ailleurs assez bien durant une vingtaine de minutes - le scénario de ce film réalisé par Mickey Liddell se situe dans la même veine sulfureuse que celui de Rosemary's Baby et de La Malédiction (avec un soupçon de Carrie dans le portrait dressé de la mère). La seule différence est que l'on y a intégré un élément dramatique supplémentaire. En effet, dans ce script écrit par John Travis et Rebecca Sonnenshine (American Zombie), le monde n'est plus confronté à l'arrivée d'un antéchrist mais par la naissance d'une véritable génération de créatures de Satan.

Si l'idée peut sembler pertinente et assez originale, le traitement, lui, est hélas nettement moins convaincant. En raison d’une maladroite mise en forme, Le choix de vouloir séduire un public fan de teen movie et de high school soap, s'il traduit la volonté de créer une ambiance "Eau Jeune" destinée à augmenter le contraste lors l’intrigue va basculer dans l'horreur, fait qu'une grande partie du récit n'est qu'une accumulation de clichés éculés et puérils, avec ces jeunes gens tous beaux et impeccablement coiffés adoptant des comportements mille fois vus. Ainsi, tout comme le personnage de Molly Hartley, les protagonistes animant l'intrigue sont tous des stéréotypes (le duo de pétasses, le jeune bellâtre, la rebelle rockeuse, la gentille copine niaise, le père attentionné mais maladroit, l'assistance scolaire dévouée), des model pour pubs L'Oréal qui, de plus, apparaissent vraiment rapidement comme trop polis pour être honnêtes. Bien entendu, ce manque de subtilité dans la construction des personnages nous prive totalement de la surprise prévue par un twist final aussi détonnant qu'un pétard mouillé.

Autre fait regrettable: la réalisation à la Twilight et consorts, qui, par son manque d'inventivité, n'arrange pas les choses - même si, intrinsèquement, il n'y a pas grand chose à lui reprocher. Rendu fade par sa mise en scène quelconque, sa direction technique sans personnalité, son montage académique (avec ses effets sonores soudains sensés nous faire sursauter) et sa minable bande originale pop-rock, La malédiction de Molly Hartley est donc un produit d'exploitation pour teenagers calqué sur les séries TV fantastiques à la mode, oublié à peine visionné, dans le pur style des films formatés du catalogue de Dimension. D'ailleurs, Mickey Liddell suit la démarche commerciale jusqu'au bout puisque son film est très politiquement correct dans le domaine de l'horreur et du sexe.

Concernant l'interprétation, le casting - si l'on met à l'écart le fait qu'il regroupe un ensemble de comédiens aux profils trop lisses - nous offre un niveau de performance générale convenable. C'est Haley Bennett - une actrice peu expérimentée issue de la comédie romantique pour ados - qui a été choisie pour incarner cette jeune fille timide et traumatisée. On remarque que cette jeune femme de 21 ans a un peu de mal à se faire passer pour une adolescente au sortir du lycée (Huntington est une école prépa) mais elle n'est pas moins convaincante que le reste de la distribution, trop âgée pour interpréter ces jeunes lycéens puérils (Shanna Collins a 27 ans et Shannon Woodward 26, par exemple). A coté d'elle, dans la peau du père, on peut voir Jake Weber, un vieux briscard de la télévision et de la série B aujourd'hui célèbre pour son rôle de "compagnon de pieu" de Patricia Arquette (vous n'avez pas remarqué que cette série contient un nombre hallucinant de séquences où le couple est au lit?) dans la série Medium. Il ne s’en sort pas trop mal, en restant dans le registre du brave type un peu mou. Le reste du casting est composé de quasi inconnus (à part la superbe AnnaLynne McCord, star de la nouvelle génération de la série Beverly Hills et que l’on a aussi pu voir dans Day of the Dead, version Steve Miner) qui ont comme principal point commun un look de modèle pour catalogue de mode ou de figurants pour un clip vidéo des BB Brunes.

La conclusion de à propos du Film : La Malédiction de Molly Hartley #1 [2010]

Auteur Nicolas L.
30

La malédiction de Molly Hartley ne surprend pas. Sa jaquette, ses flyers publicitaires et son teaser ne mentent pas : l’on a bien affaire à un innocent film fantastique qui aura du mal à plaire à une audience adulte. En fait, l’idée de base n’est pas mauvaise mais la réalisation et le casting, vraiment trop convenus et stéréotypés, empêchent l’intrigue de réellement décoller, non pas vers les sommets (restons raisonnables) mais vers un seuil d’intérêt suffisant à retenir notre attention.

On a aimé

  • Une réalisation correcte
  • Un niveau d’interprétation convenable
  • L’idée de base

On a moins bien aimé

  • Un scénario bourré de cliché
  • Personnages stéréotypés
  • Un film d’horreur très sage
  • Un rythme mou, aucun suspense

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