Critique Organizm [2008]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 10 novembre 2008 à 16h05

Encore un qui n'avait pas la main verte...

Plus connu pour ses travaux de scénariste (il est l'auteur du script de La gorge du Diable, le thriller avec Dennis Quaid et Sharon Stone), Richard Jefferies revient en fait avec Living Hell à ses premiers amours; la réalisation et la mise en scène. Fortement motivé mais doté de peu de moyens, le cinéaste nous offre ici un film d'horreur qui lorgne à la fois sur les monster movies des années 50 et les relectures modernes de mythes – à la manière du Body Snatchers d'Abel Ferrara.
Ainsi, si la nature même de cet organisme tueur par assimilation nous fait bien entendu penser à The Blob (comme lui, utiliser des armes pour tenter de l'arrêter ne sert à rien, pire, cela accélère sa croissance), le scénario n'est pas avare en détails s'inspirant d’autres grands classiques de la SF. Comme dans les films de Jack Arnold et bon nombre de ses contemporains, on retrouve aussi le fameux couple de héros - mais avec des rôles inversés (ici, c'est la femme qui est militaire et l'homme scientifique) - et des officiers obtus ne voyant que la manière forte comme solution au problème. Par contre, la créature n'est plus ici la conséquence d'expériences nucléaires mais le fruit de manipulations génétiques opérées dans le cadre d'expériences financées par l'armée.


Le script est des plus classiques, mixant les éléments thématiques des films de pandémie mortelle et des monster movies. La créature, une "monstroplante" générée par le corps d'un scientifique génétiquement altéré - reposant dans un caisson entreposé dans une base militaire -, croît et se répand à une vitesse exponentielle sur et sous la terre, dévorant toutes espèces animales sur son passage. Très vivace, elle est capable de forcer les portes blindées et d'arracher les façades d'immeuble. De plus, elle est invulnérable aux armes (même nucléaires) et sa croissance s'accélère dés qu'elle est soumise à la lumière. Comme d'habitude, refugiés dans une petite ville, les héros vont tenter de trouver un moyen pour arrêter la chose et, bien entendu, le scénario n'évite pas les quelques incohérences inhérentes à ce type de séries B (notamment dans le comportement lunatique de l'organisme).
Pas grand chose de neuf, donc, et pourtant le spectacle n'est vraiment pas lassant. En effet, assez habile dans sa mise en scène, Richard Jefferies s'attache aussi à instaurer un climat sombre et nihiliste en travaillant les lumières et en n'hésitant pas à insérer des séquences horrifiques assez fortes. Certains plans, comme cette vision de fin du monde, vue d'hélicoptère, avec des terres recouvertes de cet organisme sur des kilomètres, sont vraiment saisissants. De gros efforts ont de plus été faits pour disposer d'une post-production de qualité. Le film est ainsi très fourni en effets numériques assez réussis; la créature, bien entendu, qui se répand à la surface de la terre comme une pieuvre étale ses tentacules et qui prend possession des êtres vivants lorsque ses vermicules pénètrent sous l'épiderme, mais aussi bon nombre d'images de synthèse matérialisant les affrontements entre la chose et les forces armées. Par contre, je regrette quand même un peu cette sacrée tendance du "tout numérique" quand d'autres méthodes seraient bien plus réalistes et guère plus compliquées à mettre en forme. Dans Organizm, non seulement le sang est numérique mais même les vomissures!

Du coté des acteurs, pas de grosses pointures à l'affiche, même si la très jolie Erica Leerhsen commence à se construire une excellente réputation dans le domaine de la série B et des shows TV. Cependant, malgré cette absence de stars, tous - le jeune mais expérimenté Johnathon Schaech en tête - assurent avec sérieux leurs rôles, quand bien ceux-ci ne seraient guère originaux ou fascinants. De toutes manières, dans ce type de films, il ne faut pas attendre à d'extraordinaires performances de composition.

La conclusion de à propos du Film (Direct to Vidéo) : Organizm [2008]

Auteur Nicolas L.
52

Malgré des indéniables défauts - le principal étant un scénario vraiment peu surprenant -, Organizm s'avère être une bonne surprise, une sympathique série B réalisée par un réalisateur qui a su mettre en valeur son aspect horrifique. Beaucoup d'effets spéciaux, un brin de frissons, une atmosphère de fin du monde... Pas mal.

On a aimé

  • Un scénario vraiment peu surprenant
  • Pas mal d'incohérences
  • Des personnages stéréotypés
  • Le "tout numérique" un peu idiot

On a moins bien aimé

  • Réalisation solide
  • Interprétation sérieuse
  • Beaucoup d'effets speciaux
  • Un aspect horrifique bienvenu

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