Critique Scream 2 [1998]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le vendredi 18 janvier 2008 à 14h35

Le retour de Ghostface

Un an après les massacres, Sydney a repris le cours de ses études d’art dramatique, la journaliste Gale Weathers en a tiré un best seller et Hollywood a produit Stab, un film d’horreur basé sur ces horribles évènements. C’est justement à l’occasion de la projection de ce film que les meurtres reprennent. Après avoir massacré deux spectateurs, le Ghostface réapparaît sur le campus de la fac de Windsor, et recommence à éliminer un à un l’entourage de Sydney
Au regard du succès colossal du premier volet, il était évident que l’on allait avoir droit à une séquelle. C’est une façon toute naturelle de procéder - et appliquée sans vergogne par les studios d’Hollywood tout comme par les producteurs indépendants - : l’exploitation d’un filon jusqu’à ce qu’il ne soit plus rentable. Pour ce Scream 2, Dimension Films pousse même le concept jusqu’à reconduire exactement la même distribution et re-proposer le même scénario.


Au niveau à l’écriture, le tâcheron de Kevin Williamson, nous re-balance presque sans modification la même histoire, ne prêtant aucune attention aux incohérences pouvant résulter d’une telle redite. Le film se construit donc sur des fondations utilisant les mêmes éléments narratifs : des clins d’œil au film de genre, de l’humour, une interaction avec le spectateur (qui cherche l’identité du ou des tueurs) et des séquences chocs provoqués par les meurtres. Cependant, cela fonctionne beaucoup moins bien. Pourquoi ?..
La première raison est très simple : l’absence de l’effet de surprise. En effet, le pire ennemi d’un scénario aussi mécanisé que celui de Scream est la répétition des processus de déduction et de surprise. Hors, en remettant en marche son engin de foire, en utilisant à nouveau sans rien y changer les effets de manche et les incessants rebondissements artificiels qui ont fait le succès du premier volet, il désamorce complètement une intrigue qui finit par devenir aussi passionnante qu’un épisode de Scoobidoo.

Le deuxième gros défaut du film est sa baisse de niveau dans le domaine horrifique. Ce volet est en effet beaucoup moins sanglant que le premier. Cette perte graphique se veut compensée par l’adjonction d’une romance entre Sydney et un jeune étudiant en médecine (qui, bien entendu, figure parmi les suspects). Hors, cette idylle, fortement ennuyeuse,car mal maîtrisée par une Neve Campbell aussi charismatique qu’une courgette bouillie, plombe le rythme du film par ses atermoiements et rend les deux heures de métrage beaucoup trop longues. Au final, le film se traîne…
La présence de cette mièvrerie ultra policée fait apparaître au grand jour la volonté commune de Kevin Williamson et Wes Craven : s’adresser à un public adolescent. On assiste d’ailleurs à une « sitcomisation » outrancière de l’environnement et de la réalisation. On est plus du tout dans le registre du film de genre, mais dans une sorte de Dawson un peu effrayant rempli de jolies filles, de beaux mecs et de décors irréalistes. Le casting se voit d’ailleurs étoffé dans ce but, avec les arrivées de Jerry O’Connell, Sarah Michelle Gellar ou Portia De Rossi. Mais pour en faire quoi ? Pas grand-chose à part des amoureux transis ou des écervelées encore moins mures que des gamines de 14 ans.

D’ailleurs, à ce sujet, l’on remarque que Wes Craven ne porte pratiquement plus aucune attention au jeu de ses comédiens. La plupart, en roue libre, se vautrent complètement dans leur prestation. Seul un petit nombre, comme Courtney Cox, David Arquette (qui s’amuse apparemment beaucoup… mais fout par la même occasion son personnage en l’air) et Liv Schreiber s’en sortent avec les honneurs malgré des alter-ego au profil psychologique transparent. Bref, vous l’avez compris, au niveau de l’intrigue et de l’impact dramatique, ce film est proche du néant absolu. Restent les meurtres…
Et là, heureusement, Wes Craven nous offre de bonnes scènes. Oublions le final débile présentant de manière forcée une sorte d’hommage « Vaudevillesque » à Vendredi 13, voyons plutôt les bons moments. La séquence d’ouverture dans le cinéma, tout d’abord - avec ces hordes de Ghostface servant de camouflage humain - qui rappelle bien sûr aux cinéphiles ces tueurs anonymes se cachant dans les bals masqués (Le masque de la Mort Rouge, Le Bal de l'horreur...). Et bien que l’on s’apercevra plus tard que la séquence est complètement gratuite, on en peut nier son efficacité.
Puis viennent ensuite quelques séquences inspirées comme la poursuite de Gail Weathers dans un studio labyrinthique et celle dans laquelle Sydney et son amie sont coincés dans une voiture accidentée en compagnie du tueur inconscient. Mais bon, est-ce que cela suffit à sauver Scream 2 de la médiocrité ? A mon humble avis ; non.

La conclusion de à propos du Film : Scream 2 [1998]

Auteur Nicolas L.
30

Scream 2 reprend exactement les mêmes principes que le premier volet tout en édulcorant le coté horrifique et augmentant son aspect sitcom. Il en résulte un produit parfois amusant, très souvent ennuyeux, et ayant perdu une grande partie de cette atmosphère fun et référentielle qui faisait le charme de son prédécesseur.

On a aimé

  • Quelques bonnes séquences de meurtre

On a moins bien aimé

  • Baisse du niveau d’horreur graphique
  • Scénario réchauffé
  • Interprétation très moyenne
  • « Sitcomisation » excessive de l’ensemble

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