Critique Retour dans la Maison de l'horreur [2008]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le dimanche 13 janvier 2008 à 19h18

Fantômes en fête

Sarah Wolfe est morte. Assassinée. L’unique survivante de la dramatique exploration de l’asile Vannacutt est décédée sans démordre de sa version horrifique des faits. Mais qui avait intérêt à la faire taire ? Ou à lui en faire dire plus sur les trésors que recèle le manoir ? Comme le fameux Baphomet, cet artefact maléfique mais source inouïe de pouvoir…
En 1999, les productions Dark Castle avait transformé le château farce et attrapes de Vincent Price (La Nuit de tous les mystères - ) en un asile bondé de fantômes sanguinaires dirigés par le dément docteur Vannacutt. Le remake, il faut bien le dire, n’était ni nécessaire et encore moins réussi, mais il eut un succès populaire assez conséquent. Une raison largement suffisante pour que Joel Silver et ses partenaires envisagent la mise en chantier d’une suite.


Mais quel argument avancer pour justifier sans trop de heurts la remise en branle de tous les éléments fantasmagoriques de cet établissement maudit. Dans le premier volet, les fantômes étaient les manifestations ectoplasmiques des malades qui se vengeaient de leur maux passés en massacrant les descendances du personnel hospitalier. Soit. Mais comment faire pour les ranimer ? William Massa a alors eu une idée assez gonflée mais bien pratique : on oublie cette histoire de revanche d’esprit frappeur et on invente tout autre chose…
En effet, dans ce deuxième volet, la clé de l’énigme se trouve dans un artefact nommé le Baphomet. Rien à voir avec l’idole légendaire des chevaliers du Temple, ici c’est plutôt une sorte de talisman magique d’essence "lovecraftienne" (j’ai pas bien compris le coup de la grotte organique mais bon…) qui exerce sur les gens faibles une influence maléfique. C’est donc sous l’influence de ce Baphomet que Richard Vannacutt, alors respectable homme de science, a pété les plombs et commencé à exercer sur ses malades des sévices moraux et corporels. Entrainant dans son sillage un personnel lubrique et fanatisé.

Hors, ce Baphomet, si l’on en croit les propos de collectionneurs excentriques, vaut une fortune. Pour se l’accaparer, ils procèdent de différentes façons. Les moins fortunés se rendent directement sur place, accompagnés de leurs étudiants les plus proches ; les autres préfèrent payer des mercenaires sans scrupules. Et comme de bien entendu, tout ce beau monde va se retrouver, comme par hasard, le même soir, dans une maison vivante et sadique qui n’attendait que ça ! Donc, invité dans ce manoir hanté par des infirmières excitées et des malades anthropophages, on va accompagner une équipe hétéroclite dont les principaux spécimen sont un professeur d’archéologie un peu allumé, la sœur de Sarah Wolfe (histoire de créer un lien artificiel avec le premier volet) et son petit copain, un sympathique étudiant, une mercenaire asiatique qui fronce les sourcils en permanence, un chef de bande psychotique et, cerise sur le gateau, la salope de service, interprétée par Cerina ‘’poumons d’acier » Vincent. Evidemment, toute cette clique va donc faire ce qu’il ne faut jamais faire, à savoir se séparer en petits groupes, se disputer la possession de l’artefact, et surtout nier l’évidence ; la présence d’une force maléfique.

Le scénario est donc archi-linéaire. Chaque protagoniste, lorsque vient son tour, tombe sur les coups des fantômes. Si les meurtres sont assez variés - avec des mises en images s’appuyant sur un esthétisme très travaillé - tous ont un air de déjà vu, notamment dans les productions Dark Castle qui présentent toujours les mêmes environnements, le même montage video-clip et des techniques photographiques similaires (ainsi, par exemple, l’intérieur de ce manoir ne diffère guère de celui du bateau fantôme du Vaisseau de l'Angoisse , l’eau en moins). La principale conséquence est que le spectateur, désormais familiarisé avec ces effets maints fois usités, ne ressent plus aucune tension. Le suspense ainsi envolé, reste un soupçon de curiosité se résumant au questionnement : comment ce crétin va-t-il passer l’arme à gauche ?
Du coté de l’interprétation, on peut regretter que Jeffrey Combs ne se soit pas vu confier un rôle plus important. Lui qui est si à l’aise dans les rôles de barge, il doit se contenter (et nous aussi, par la même occasion) de quelques apparitions stroboscopiques et quelques rictus prometteurs mais vains. Il aurait mieux fallu nous en montrer plus sur ses exactions plutôt que nous bassiner de scènes de disputes futiles entre les différents membres de l’expédition. D’autant plus que tout ce beau monde manque sérieusement de charisme - hormis Cerina Vincent, qui présente des avantages que les regards de la gente masculine ne peuvent guère éviter.

Quand aux effets spéciaux, on ne pas nier le fait que Victor Garcia (un spécialiste, ne l’oublions pas, puisque qu’il a œuvré dans ce domaine sur les productions Fantastic Factory) les apprécie. Il y en a en effet beaucoup, souvent très gores et très amusants, parfois assez sordides et pervers, mais la plupart du temps l’impact dérangeant sur le spectateur est gâchés par le fait qu’ils sont souvent d’une facture numérique très voyante, et vraiment pas crédibles. Une dédramatisation dommageable mais bien sûr volontaire, car destinée à éviter que les foudres de la censure s’abattent sur ce produit grand public.

La conclusion de à propos du Film (Direct to Vidéo) : Retour dans la Maison de l'horreur [2008]

Auteur Nicolas L.
30

Pur produit d’exploitation, Return to the Haunted Hill peut être considéré comme un honnête direct-to-DVD dans la mesure où il ne ment pas sur la marchandise. La réalisation de Victor Garcia est en effet très propre, très calibré pour ce type de produit, les effets spéciaux semblent sortir d’un jeu vidéo de dernière génération et l’histoire est suffisamment linéaire pour que vous puissiez aller chercher une mousse dans votre frigo sans en perdre le fil. Bref, un produit de consommation lambda aussitôt vu, aussitôt oublié.

On a aimé

  • Réalisation propre, esthétisme soigné
  • Produit sans surprise, calibré pour le marché direct-to-DVD

On a moins bien aimé

  • Scénario inintéressant, trame linéaire
  • Effets spéciaux numériques peu saisissants
  • Aucun suspens
  • Montage video-clip lassant

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